Une vieille femme, les mains posées sur les genoux
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Conseillère à la banque Laurentienne depuis 8 ans, Parimala Subramaniam a débarqué au Québec il y a 32 ans, chassée par la guerre civile qui sévissait dans son pays natal, le Sri Lanka.

« Je suis arrivée à Dorval un 1er décembre par une température de -18 °C après avoir quitté mon pays par 30 °C, et je n’avais jamais vu la neige ! » se rappelle la Sri Lankaise, maintenant citoyenne canadienne, dont les deux filles « adorent la neige ». Elle a appris le français « de zéro », et elle « aime beaucoup la culture trois fonds unique du Québec ».

Avant d’entreprendre des études, elle avait ouvert un compte à la Laurentienne et, ses études terminées, elle y a atterri en tant que caissière. Elle y a occupé plusieurs postes jusqu’en 2014, année où elle inaugurait sa carrière de conseil.

La plupart de ses clients sont retraités, plusieurs suffisamment âgés pour qu’ils lui parlent de la « Banque d’Épargne », nom précédent de la Laurentienne. « Plus souvent, ces clients n’ont pas même un fonds de pension. Ils ont travaillé fort et se sont acheté une propriété à revenus en prévision de leur retraite », signale Parimala Subramaniam.

Une majorité d’entre eux « ont commencé à épargner avec la Banque alors que les taux de rendement étaient de 12 % et même de 16 %, poursuit-elle. Aujourd’hui, ils continuent d’acheter des CPG qui donnent un rendement de seulement 1 % ou 2 %, sans réaliser qu’ils perdent du pouvoir d’achat. » La conclusion s’impose d’elle-même: nous avons affaire à une clientèle qu’il faut éduquer, des gens « qui n’ont pas connu les fonds communs de placement et pour qui le marché boursier est risqué. Il faut leur parler par-dessus tout de flexibilité, ce qu’ils n’ont pas avec les CPG. »

Comme on va le voir, la sélection de fonds que nous a soumise Parimala Subramaniam reflète fidèlement la nature de sa clientèle. Notons que, de façon exceptionnelle, tous les fonds proviennent de Placements Mackenzie, dont la Laurentienne distribue les fonds en exclusivité.

PORTEFEUILLE PRUDENT DE REVENU MENSUEL

Manufacturier: Placements Mackenzie

Offre initiale du fonds: décembre 2014

Actif sous gestion (ASG): 1,6 G$ (28 février 2022)

Ratio des frais de gestion (RFG): 0,79 % (Série F)

Rendement annualisé depuis la création: 3,6 %

Comme son nom l’indique, ce fonds, géré par Nelson Arruda et Todd Mattina, vise trois choses: un revenu mensuel régulier, la protection du capital par-dessus tout, et une certaine croissance à long terme. C’est un fonds que Parimala Subramaniam assigne parmi les actifs essentiels du portefeuille d’une majorité de ses clients. Sans surprise, il affiche une cote de faible tolérance au risque.

De portée internationale et de structure équilibrée classique puisque la part obligataire y découpe une portion de 30 % à 40 %, le fonds investit en obligations et en actions surtout au Canada et aux États-Unis, à hauteur de 36 % et 14 % respectivement dans le cas des obligations, de 11,9 % et 18,4 % dans le cas des actions. Il affiche une diversification large puisqu’il est réparti entre 186 actions et 974 obligations.

La performance n’est certes pas mirobolante, mais elle reflète bien ce à quoi on s’attendrait de la part de gestionnaires qui cherchent le rendement le moins risqué possible. Outre deux années où ils ont été de 7,3 % (2016) et de 7,9 % (en 2019), les rendements annuels oscillent autour de 3 %, l’année 2018 ayant enregistré un faible recul de 0,5 %, et l’année en cours jusqu’au 28 février, une baisse de 2,6 %. Satisfaite, Parimala Subramaniam constate que « les gestionnaires respectent bien leur mandat ».

PORTEFEUILLE ÉQUILIBRÉ SYMÉTRIE

Manufacturier: Placements Mackenzie

Offre initiale du fonds: novembre 2008

Actif sous gestion: 2,4 G$ (28 février 2022)

Ratio des frais de gestion: 0,96 % (Série F)

Rendement annualisé depuis la création: 6,3 %

Voilà « un rendement très respectable pour un fonds équilibré, avec seulement deux baisses dans son parcours, en 2018 et actuellement », souligne Parimala Subramaniam. Ses gestionnaires, Nelson Arruda et Andrea Hallett, disent poursuivre un « juste milieu »entre croissance et protection du capital.

Sur son site Internet, Mackenzie compare la performance de son fonds à celle de l’indice Équilibrés canadiens neutres de Morningstar. La comparaison est flatteuse, montrant une surperformance du fonds Symétrie d’environ 20 % en date du 28 février. Mais elle est trompeuse. Dans une autre section, qui renvoie à l’indice de référence réel (37,5 % de l’indice MSCI Monde tous pays, 35 % de l’indice obligataire universel FTSE Canada, 15 % de l’indice ICE BofA Merrill Lynch Global Broad Market [couvert en $CA] et 12,5 % de l’indice composé S&P/TSX), on constate que la performance du fonds Symétrie depuis sa création est de 0,2 % inférieure à celle de son indice de référence (7,4% contre 7,6 %).

Ce parcours, qui calque celui de l’indice de référence, s’explique probablement en grande partie par la diversification gigantesque du fonds, soit 4 397 actions et 1 628 obligations. Parimala Subramaniam juge que le fonds n’est pertinent que pour les clients à la retraite ou près de l’être; par contre, dans son cas, elle le recommande seulement à ses clients qui ne sont pas encore retraités.

FONDS MONDIAL TOUTES CAPITALISATIONS DE L’ENVIRONNEMENT GREENCHIP

Manufacturier: Placements Mackenzie

Offre initiale du fonds: octobre 2018

Actif sous gestion: 1,9 G$(28 février 2022)

Ratio des frais de gestion: 1,06 % (Série F)

Rendement annualisé depuis la création: 26,1 %

Par sa forte concentration de seulement 39 titres, ce fonds, géré par John Cook et Gregory Payne, est aux antipodes du précédent. Il balaie large pour trouver ses « poulains », autant en Chine et en France qu’aux États-Unis et aux Pays-Bas.

Le fonds se consacre à la « transition énergétique », hors des combustibles fossiles et vers l’énergie renouvelable, susceptible de créer des occasions nouvelles dans le secteur de l’énergie. Plus pertinente ici, la comparaison à l’indice MSCI Monde tous pays est fort avantageuse, soit 26,1 % contre 11,4 % depuis le lancement. La comparaison à l’indice FTSE Environmental Opportunities All-Shares RT s’avère convaincante également:19 % pour la même période. Par contre, le rendement pour l’année en cours est négatif, mais demeure acceptable à seulement -2,7 %, selon Parimala Subramaniam.

Cette forte performance s’obtient au coût d’une cote de risque « moyenne », que la conseillère évite à ses clients retraités, la réservant à ses clients plus jeunes, qui sont « surtout les enfants de mes clients », fait-elle ressortir.