Quatre hommes d'affaires autour de trois pièce de puzzle, songeant à une fusion.
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Le Groupe conseil Khalil, auquel appartient Sébastien Leblanc, n’a pas un profil courant. « On associe habituellement la gestion de portefeuille avec des grands centres comme Montréal et Toronto, mais ici on a affaire à un groupe de gestion important qui est logé hors des grands centres, dans la belle région de Rimouski », fait ressortir Stéphanie Rousseau, responsable des communications à la Banque Nationale.

Sébastien Leblanc, conseiller principal en gestion de patrimoine et gestionnaire de portefeuille chez Financière Banque Nationale Gestion de patrimoine, fait partie d’une équipe de 31 personnes qui, ensemble, gèrent un actif de 2,7 G$.

« En région, on ne peut pas se spécialiser dans une niche, dit le gestionnaire. Et notre objectif est d’offrir plus que de la gestion de portefeuille. » En effet, l’équipe regroupe, outre six gestionnaires de portefeuille, des fiscalistes, des planificateurs financiers, des notaires et des adjoints qui couvrent tous les besoins patrimoniaux d’un client. Et ces clients incluent autant des entrepreneurs que des professionnels, des retraités et même des investisseurs institutionnels.

« Notre approche de la gestion reflète forcément notre clientèle, dit Sébastien Leblanc. On vise à protéger le capital, mais aussi à le faire croître. »

Face au marché boursier courant, l’inflation constitue « l’élément de discussion actuel, dit-il. Elle est plus forte qu’elle ne l’a été dans les 20 dernières années. Une part est conjoncturelle, à cause du pétrole, du bois d’œuvre, des produits agricoles, mais une autre part est structurelle : le manque de main-d’œuvre, la démographie. Ces composantes ne seront pas réglées demain et pourraient maintenir l’inflation élevée, de telle sorte qu’on la voit se situer entre 3 % et 3,5 % d’ici un an. »

Par ailleurs, les taux très bas rendent les obligations peu attrayantes, ce qui entraîne « d’avoir un peu plus d’actions dans les portefeuilles que les cibles habituelles ». Les actions privilégiées constituent une solution de rechange heureuse aux obligations « qui permet de suivre et même de battre l’inflation », indique Sébastien Leblanc. Un fonds d’actions privilégiées est d’ailleurs le premier arrêt dans notre sélection actuelle.

FONDS DE REVENU D’ACTIONS PRIVILÉGIÉES

Manufacturier : Banque Nationale Investissements

Offre initiale du fonds : mai 2008

Actif sous gestion (ASG) : 815 M$ (31 octobre 2021)

Ratio des frais de gestion (RFG) : 0,71 %  (série F)

Rendement annualisé depuis la création : 5,55 %

Premier point d’intérêt de ce fonds dont les actifs résident tous au Canada: » Son revenu de dividende de 4,39 % est très intéressant; il constitue une défense en contexte d’inflation et une solution de rechange intéressante aux obligations », fait ressortir Sébastien Leblanc. Ce dernier souligne aussi l’intérêt de ces distributions de dividendes qui, à la différence des revenus d’intérêt obligataires, ont un traitement fiscal plus favorable.

Autre point d’intérêt, l’équipe de gestion aguerrie chez Intact Gestion de placements. « On veut des cheveux blancs autour de la table, qui ont déjà traversé des baisses de marché, et qui respectent leur mandat », ajoute le gestionnaire de portefeuille.

Sébastien Leblanc privilégie toujours la capacité d’un fonds de résister aux baisses de marché, tout en conservant un avantage en reprise. C’est ce que procure ce fonds de BNI avec un taux de capture à la baisse qui, sans être spectaculaire, demeure respectable à 95 %, et un solide taux de capture à la hausse de 110 %.

FONDS VALEUR INTERNATIONAL MFS

Manufacturier : Sun Life

Offre initiale du fonds : septembre 2011

Actif sous gestion (ASG) : 9,3 M$ (31 octobre 2021)

Ratio des frais de gestion (RFG) : 2,42 %  (série T5)

Rendement annualisé depuis la création : 11,6 %

Voici un fonds qui répond aux attentes de Sébastien Leblanc au chapitre de la protection à la baisse avec un taux de capture à la baisse de 63 %. Cependant, son taux de capture à la hausse est relativement léthargique à 93 %. « La plupart des gestionnaires se concentrent sur le upside, note le gestionnaire. MFS veille par-dessus tout au downside. »

Nous sommes en présence ici d’un fonds de valeur dont les titres sélectionnés se retrouvent essentiellement dans les économies développées hors Amérique du Nord, et où la prépondérance du Japon, avec un important poids de 20 %, est éloquente. Ce pays est « un paradis des gestionnaires valeur qui cherchent des titres dont le prix est le plus proche possible de la valeur comptable », souligne Sébastien Leblanc.

Le sous-gestionnaire du fonds, la bostonienne Massachusetts Financial Services qui gère un actif colossal de 600 G$, a vu pleuvoir, ce qui n’est pas pour déplaire à Sébastien Leblanc. « C’est la firme qui a créé, en 1929, le premier fonds commun de placement en Amérique du Nord », fait-il remarquer.

PORTEFEUILLE PRIVÉ D’ACTIONS INTERNATIONALES À CONVICTIONS ÉLEVÉES

Manufacturier : Banque Nationale Investissements

Offre initiale du fonds : mai 2015

Actif sous gestion (ASG) : 1,02 G$ (31 octobre 2021)

Ratio des frais de gestion (RFG) : 0,68 % (Série F)

Rendement annualisé depuis la création : 11,6 %

Ici, les taux de capture à la baisse (73,7 %) et à la hausse (125,7 %) sont encore plus au goût de Sébastien Leblanc. Mais ce qui prime, c’est la solidité de l’équipe menée par Nadim Rizk. « Sa philosophie, on l’aime. Il vise les rendements durables à long terme, une faible volatilité, des entreprises de qualité qui ont un avantage concurrentiel qui les protège, un portefeuille concentré. »

En effet, avec seulement 34 titres en portefeuille, la concentration est élevée. Le gestionnaire a un style axé sur la croissance; par contre, la composition de son fonds ne correspond pas vraiment à ce profil, puisqu’on y trouve les titres industriels à hauteur de 23,4 % et les biens de consommation de base à hauteur de 19 %, la technologie venant au troisième rang avec 15,2 %.

« C’est inattendu pour un fonds de croissance, reconnaît Sébastien Leblanc. Je dirais que c’est plus un fonds de conviction que de croissance classique. Mais c’est leur processus de sélection qui prévaut. »

En effet, explique le gestionnaire, l’équipe de Nadim Rizk applique un processus de sélection qui l’emporte sur toute autre considération : historique de gestion de l’équipe de direction, attrait du secteur, qualité du management et avantage concurrentiel durable.