Un homme d'affaire qui se tient d'une main à une corde suspendue au-dessus de l'eau. On voit également deux ailerons de requin dans l'eau.
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«Depuis ce temps, la plupart des assureurs se sont retirés des concours. Cependant, les distributeurs ou les agents généraux ont pris la place. Est-ce mieux maintenant ? J’ai mes doutes», dit Robert Landry, consultant et ex-vice-président exécutif chez AXA Canada.

Robert Landry estime que des agents généraux pourraient être tentés, le temps d’un concours, de concentrer leurs affaires auprès des assureurs qui leur accorderaient les meilleures conditions. «Si j’étais assureur, je pourrais être tenté de donner certains bonis de production à des agents généraux qui organiseraient des concours de vente», dit-il.

Selon lui, les consommateurs seraient peut-être même plus à risque dans le contexte actuel qu’à l’époque où les concours étaient pilotés par les assureurs. «Cela vient du fait que les régulateurs n’encadrent pas les agents généraux», précise-t-il.

Qu’en pense l’Autorité des marchés financiers (AMF) ? Sylvain Théberge, directeur des relations médias de l’AMF, nous a signalé par courriel que «l’Autorité s’attend à ce que les incitatifs ne portent pas atteinte à l’obligation de l’assureur ou de tout intermédiaire d’agir équitablement dans ses relations avec les consommateurs».

Évoquant un document de réflexion publié en juillet 2017 et intitulé «La gestion des risques de conflits d’intérêts liés aux incitatifs», le directeur des relations médias de l’AMF précise que «certains concours de vente font naître des risques élevés de conflits d’intérêts».

Ce document faisait notamment référence à la bonification, émise dans le contexte de concours de vente, directement liée à l’atteinte d’un volume de primes et à un seuil de performance.

«L’atteinte d’un seuil de performance exerce une pression sur les représentants et les intermédiaires et, à ce titre, l’Autorité considère que les bonifications représentent un risque élevé de conflits d’intérêts», signalait alors ce document.

«Pour se qualifier à un congrès, à un voyage ou pour gagner des prix, un représentant pourrait être tenté de concentrer sa production à un seul endroit. L’Autorité évalue que les concours représentent un risque élevé de conflits d’intérêts», lit-on dans ce document.

Par ailleurs, il est certain que l’AMF n’a pas tout dit. «L’Autorité continue d’étudier la question», confirme Sylvain Théberge.