Le rapport fait état des enjeux, des risques et des tendances qui concernent les institutions financières au Québec, en plus de présenter les données financières relatives à leurs activités au cours de la dernière année.
« Au quotidien, plusieurs équipes de l’Autorité veillent à ce que les coopératives de services financiers, les sociétés de fiducie et sociétés d’épargne, ainsi que les assureurs de personnes et de dommages qui exercent des activités au Québec respectent leurs obligations en matière de solvabilité, de pratiques de gestion saine et prudente et de saines pratiques commerciales » indique Louis Morisset, président directeur-général de l’Autorité.
Rôle de moteur économique de l’industrie
Selon les données du rapport, les institutions de dépôt et les assureurs représentent 80 % du PIB de l’industrie financière. Le PIB de l’industrie financière a progressé de 2 %, en comparaison de 1,4 % pour celui de l’ensemble de l’économie. Fort d’un PIB de 19,4 milliards de dollars (G$) en 2014, l’industrie financière représente 6,2 % du PIB réel total de la province.
Le rapport souligne la croissance constante des bilans des institutions de dépôt, notamment en ce qui a trait à l’ensemble des coopératives de services financiers, malgré la faiblesse historique et durable des taux d’intérêt, tendance qui s’est reconfirmée à la suite de la baisse des taux annoncée en début d’année 2015 par la Banque du Canada.
L’actif du réseau des caisses se trouve ainsi en croissance depuis 2011, passant de 104,7 G$ à 123,2 G$ sous l’impulsion des prêts. L’actif des sociétés de fiducie et des sociétés d’épargne, à la fin de l’année 2014 s’élève à 317,2 G$, soit une augmentation de 1,5 % par rapport à 2013.
Les ratios moyens de capitalisation, tous secteurs confondus, se situent nettement au-delà des exigences réglementaires minimales. Par exemple, le ratio total des fonds propres du Mouvement Desjardins est de 17,9 %. Notons que le ratio médian des six plus grandes banques canadiennes se situe à 13,9 %. Du côté assurance, on observe des ratios moyens de solvabilité de 239 % pour les assureurs de personnes (240 % en 2013) et de 261 % pour les assureurs de dommages (253 % en 2013).
Dans le cas des assureurs de personnes, le rapport évoque une croissance de 8,1 % de leurs primes perçues au Québec en 2014. En comparaison, les assureurs de dommages ont connu une croissance de 1,6 %.
Secteurs en évolution
Alors qu’elle a complété cette année un premier cycle de dix années d’encadrement des institutions financières exerçant au Québec, l’AMF présente dans son rapport quelques données permettant d’apprécier l’évolution du secteur durant cette période.
On y constate notamment que le nombre de sociétés d’épargne (8) est demeuré stable entre 2004 et 2104. Le total des dépôts effectué au Québec est toutefois passé de 8,2 G$ à 11,0 G$ au cours de cette période. Le nombre de sociétés de fiducie a cru de 35 (en 2004) à 37 (en 2014), alors que le total des dépôts au Québec est passé de 8,8 G$ à 13,5 G$ dans l’intervalle. Concernant les coopératives de services financiers, son nombre a fortement chuté, passant de 573 (en 2004) à 347 (en 2014). Une tendance qui n’a toutefois pas freiné la croissance des dépôts. Le total des dépôts au Québec est ainsi passé de 63,1 G$ (en 2004) à 107,9 G$ (en 2014).
Du coté des assurances, le nombre d’assureur a également connu une baisse. Ce nombre est passé de 312 (en 2004) à 273 (en 2014). En assurance de personnes, la part de marché des sociétés à charte du Québec est passée de 47,2 % (en 2004) à 52,2 % (en 2014). Dans le cas des primes directes souscrites en assurance de personnes, la valeur s’est appréciée de 8,8 G$ (en 2004) à 14,9 G$ (en 2014).
Défis de taille
En plus d’évoquer la faible croissance de l’économie et la stagnation de l’emploi et des salaires, le rapport 2014 souligne que « l’ère numérique représente, pour l’ensemble des institutions financières, un défi de taille tout en étant porteur d’opportunités ».
On y évoque les risques associés aux pertes financières engendrées par la cybercriminalité, l’interruption des affaires, le vol ou la perte de données confidentielles, ou encore l’effet potentiel des médias sociaux, soit un environnement technologique constituant une source importante de risque de réputation.
Selon l’AMF, cet environnement « représente une menace réelle à laquelle sont confrontées toutes les institutions financières ». Du même souffle, le régulateur évoque le fait que « les nouvelles technologies sont également porteuses d’innovation dans la conception et l’offre de produits financiers et d’assurance ».