Ayn Rand, La Grève (Atlas Shrugged) Paris, Les Belles Lettres, 2011, 1 168 p.
Un classique de l’égoïsme rationnel
Écrit en 1957 et vendu à plus de dix millions d’exemplaires dans le monde, ce roman de plus de 1 000 pages n’a été traduit en français qu’en 2011. Et pourtant, il s’agit d’un classique essentiel pour mieux comprendre la société américaine. Par exemple, Paul Ryan, le colistier de Mitt Romney aux dernières présidentielles américaines, a révélé que c’était son livre de chevet, et va jusqu’à affirmer qu’il s’agit d’une prophétie. Voici l’histoire : las des impôts, de l’interventionnisme de l’État et des revendications des «parasites», le héros, John Galt, se révolte. Il quitte son emploi d’ingénieur et il devient l’inspirateur d’un mouvement de grève chez les entrepreneurs et les créatifs. Il crée alors une petite ville autosuffisante dans les montagnes du Colorado. Des entrepreneurs, des scientifiques et des artistes le rejoignent. Privée de ses cerveaux, la société finit par se désorganiser. Le livre comprend de longs dialogues qui expliquent bien ce que les philosophes entendent par «l’égoïsme rationnel» et le «capitalisme individualiste». Notons que le petit-fils de l’économiste Milton Friedman, Pati Friedman, serait en train de financer un projet à la John Galt, soit la création de nouvelles cités flottantes dans les eaux internationales où les gens très riches qui ne veulent pas payer d’impôt et qui ne veulent pas d’État pourront se loger (http://www.seasteading.org/).
- Par : Jean-François Barbe
- Source : Finance et Investissement
- 1 octobre 2013 1 octobre 2013
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