Le bénéfice net de Desjardins Sécurité financière (DSF) a grimpé de 114,4 % lors du premier trimestre 2013, alors qu’il avait chuté de 23 % en 2012.

Du côté de Great-West Lifeco, les bénéfices du secteur assurance individuelle se sont redressés de 36,6 % au premier semes-tre 2013, après avoir plongé de 36,2 % en 2012.

Chez Empire Vie, le secteur assurance individuelle a enregistré des bénéfices de 12,6 M$ en 2012, par rapport à une perte sèche de 35,4 M$ en 2011.

Sans conteste, la performance la plus éclatante est celle d’Industrielle Alliance (IA). La quatrième société d’assurance de personnes en importance au Canada a battu ses propres records de rentabilité en 2012 grâce à des bénéfices nets de 311,9 M$.

L’ensemble de ces compagnies souligne les effets posi- tifs des nouvelles tarifications et des changements à leurs gam-mes de produits, dont les plus radicaux impliquent l’abandon de produits de garantie de retraits minimums.

Manuvie, un révélateur

Deuxième assureur en Amérique du Nord, la Financière Manuvie est devenue malgré elle le symbole des réussites et des difficultés dans son industrie. Son titre, qui dépassait 43 $ en 2007, en vaut moins de 18 aujourd’hui. Toutefois, la direction promet des bénéfices de 4 G$ en 2016, par rapport à 1,7 G$ en 2012, 129 M$ en 2011 et à – 1,7 G$ en 2010.

Les hausses de prix sont au coeur de l’arsenal utilisé pour atteindre cette rentabilité accrue. Une des clés, explique Manuvie, réside dans le fait que les assureurs canadiens se sont dans l’ensemble prêtés à cet exercice périlleux.

«Le marché canadien n’est pas un coupe-gorge. Il n’y a qu’un petit nombre d’acteurs, et la nouvelle tarification tend à être suivie par le reste de l’industrie», expliquait Steve Roder, directeur financier de l’organisation lors d’une conférence avec des analystes, en mai dernier.

En effet, c’est en grande partie grâce à ces hausses de prix que la compagnie a réussi à améliorer les marges bénéficiaires des produits d’assurances de personnes.

Ainsi, au deuxième trimestre 2013, Manuvie a obtenu une hausse des ventes d’assurance individuelle de 13 % par rapport au trimestre précédent, et comportant des «marges plus élevées».

Dans son rapport annuel 2012, IA explique les hausses tarifaires d’une autre façon. Dans le secteur de l’assurance individuelle, elles ont réduit la charge qui survient lorsque «les provisions pour écarts défavorables incorporées dans les provisions mathématiques sont supérieures aux marges bénéficiaires comprises dans le prix des produits».

En 2012, cette charge expri-mée en pourcentage des ventes a atteint 38 %, par rapport à 53 % en 2011. La direction vise 25 % en 2013.

C’est là une façon de dire qu’en augmentant ses prix, IA a réussi à améliorer ses marges, et ultimement, ses profits.

Assurance collective et gestion de patrimoine

Le secteur de l’assurance vie individuelle n’explique pas à lui seul la situation financière des compagnies. Chez certains, l’assurance collective joue un rôle déterminant.

Par exemple, la division canadienne de Manuvie a enregistré, en 2012, des souscriptions «records» de produits d’assurance de plus de 1,3 G$ – le double des niveaux de 2011 – ce qui est essentiellement dû à la tenue exceptionnelle du secteur de l’assurance collective, qui a dépassé 1 G$.

La gestion de patrimoine prend également de plus en plus de place. Toutefois, la concurrence est redoutable, et le cas d’Empire Vie l’illustre bien.

Durant sa première année d’existence, sa division Placements Empire Vie, spécialisée en FCP, a affiché des ventes nettes de 12 M$. Un montant plus que modeste. La direction reconnaît même ne pas avoir atteint ses objectifs. Elle se dit toutefois satisfaite de la façon dont elle a positionné sa nouvelle gamme dans un marché qualifié de très concurrentiel.