Loi 188: cinq questions à l'IQPF

La présidente et directrice générale de l’IQPF, Jocelyne Houle-LeSarge, a répondu aux questions de Finance et Investissement sur le contenu de son mémoire.

Finance et Investissement (FI): L’IQPF souligne qu’il peut délivrer le titre, mais pas l’enlever alors que l’Autorité des marchés financiers (AMF), l’Ordre des administrateurs agréés du Québec (OAAQ) et l’Ordre des comptables professionnels agréés (CPA) peuvent le retirer. Ça fait beaucoup de monde à la table, non?

Jocelyne Houle-LeSarge (JHL): Tout à fait! Un ordre professionnel existe en tout premier lieu pour la protection du public. Or, un public qui ne sait pas ce que c’est de la planification financière, qui ne sait pas où s’adresser et qui ne sait pas comment ça peut l’aider dans sa vie financière, ce public  n’est pas bien protégé. Si on peut enlever la confusion dans l’esprit du public et le servir à la hauteur de ses besoins, on ne fait qu’aider les Québécois à protéger et à faire croître leur patrimoine.

FI:
Il y a des Pl.Fin. qui détiennent leur titre à travers l’OAAQ et les CPA, est-ce que ces ordres pourraient toujours donner le titre de Pl.Fin. avec l’arrivée d’un ordre professionnel pour les planificateurs financiers?

JHL: On est rendus loin avec cette question! Il faudra s’asseoir avec ces ordres pour en discuter en temps et lieu.

FI: Dans son mémoire, l’OAAQ reconfirme son ouverture et sa capacité à encadrer tous les planificateurs financiers au Québec puisqu’il a déjà la forme d’un ordre et son organisation. Qu’en pensez-vous?

JHL:
En fait, nous octroyons le diplôme et je crois que c’est la chose la plus importante puisque c’est à l’origine de la profession. On a les connaissances, la capacité et les compétences pour délivrer le diplôme. Nous sommes dédiés uniquement à la planification financière, nous ne voulons pas encadrer d’autres types de gens ou de profession. La planification financière est notre spécialité, nous regroupons près de 5000 Pl.Fin. Oui, l’OAAQ supervise ses Pl.Fin. après qu’ils aient eu leur diplôme, mais un organisme doit avoir toutes les compétences pour dire qu’une personne a toutes les compétences ou non pour avoir le titre.

FI: Dans votre mémoire, vous dites que la création d’un ordre se ferait à coût nul?

JHL: D’ailleurs, ce n’est pas l’IQPF qui deviendrait l’ordre, nous voulons simplement qu’un ordre soit créé pour les planificateurs financiers. Nous avons fait des calculs, on ne se lance pas sans faire ce genre de préparation. On peut dire que pour l’industrie et pour les planificateurs, il n’y aura pas d’augmentation si on se compare à la situation actuelle.

FI: Quelle est votre position sur la question de la CSF par rapport à l’ACFM dans la révision de la loi 188?

JHL: En fait, je ne connais pas beaucoup l’ACFM. La CSF je la connais depuis que je suis dans le domaine. Selon moi elle fait bien ce qu’elle a à faire pour encadrer la distribution du produit. C’est au niveau du conseil en planification financière où nous nous y retrouvons moins. Le propre d’un professionnel c’est d’être jugé par ses pairs. Nous sommes près de 10 % des membres à la CSF, 90 % des membres de la Chambre distribuent des produits. C’est pourquoi nous disons que nous ne devrions pas être sous la Loi 188, mais dans le système professionnel.
 

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