Yves Caron – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Wed, 19 Aug 2020 15:28:52 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.1 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Yves Caron – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Lumière sur trois stratégies des fonds de couverture https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/yves-caron/lumiere-sur-trois-strategies-des-fonds-de-couverture/ Wed, 15 Oct 2014 00:00:00 +0000 https://stg-avatar.finance-investissement.com/uncategorized/lumiere-sur-trois-strategies-des-fonds-de-couverture/ Les fonds de couverture utilisent diverses stratégies dont la plupart visent à générer un rendement positif, que les marchés soient à la hausse ou à la baisse.Le couple rendement et risque qui accompagne ces stratégies varie notamment en fonction du niveau d'exposition des fonds aux marchés, de leur effet de levier financier ainsi que de la liquidité de leurs titres sous-jacents.

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Il faut noter que les méthodes employées pour repérer les occasions (fondamentales ou techniques) et pour exécuter les transactions (discrétionnaires ou systématiques) s’appliquent habituellement à chaque type de stratégie.

Voici trois de ces stratégies : la sélection de titres neutre au marché (equity market neutral), le global macro et l’arbitrage de titres à revenu fixe.

Sélection de titres neutre au marché

Cette stratégie vise à profiter d’une situation spécifique à une action inscrite en Bourse sans s’exposer au risque de fluctuation du marché boursier.

Lorsqu’un investisseur a repéré une société qui a de belles perspectives, il peut choisir d’acheter de ses actions.

Même si les perspectives de la société sont intéressantes à long terme, une correction subite de marché peut mener à une perte à court terme. Cinq ans après cette correction, il est probable que l’action aura retrouvé, et dépassé, son prix initial.

En achetant les actions de la société qui a de belles perspectives tout en vendant à découvert un montant équivalent d’actions d’une autre société du même domaine, mais dont les perspectives sont moins intéressantes, l’investisseur peut isoler son pari.

Rappelons que vendre à découvert consiste à vendre un titre emprunté. L’investisseur mise ainsi sur une baisse du prix du titre. Il cherche à acheter bas et à vendre haut, tout comme une position longue ; cependant, l’ordre des transactions est inversé. L’investisseur vend d’abord dans l’espoir de pouvoir acheter le titre à un cours moins élevé dans l’avenir.

Par exemple, si l’on croit que le militantisme de Bill Ackman contribuera à faire augmenter la rentabilité de Canadien Pacifique (CP), on peut acheter des actions de CP tout en vendant à découvert des actions de sa concurrente Canadien National (CN).

Dans la mesure où l’industrie ferroviaire connaît une période difficile, une perte sur les actions de CP sera compensée par un gain sur les actions de CN. Si l’industrie traverse une belle période, les actions de CP surpasseront celles de CN en raison de l’amélioration de la rentabilité de CP.

La stratégie de sélection de titres neutre au marché permet de diversifier un portefeuille tout en réduisant son risque.

Comme elle ne mène pas à une exposition au marché boursier, le rendement est fonction de l’écart de rendement entre les titres des positions longues et les titres vendus à découvert. Le rendement espéré s’aligne plutôt sur celui des obligations, et la performance n’est généralement pas corrélée avec celle des actions et des obligations.

Stratégie global macro

Cette stratégie cherche à profiter de mouvements importants des marchés des taux, des devises, des actions ou des denrées.

À l’inverse de la stratégie de sélection de titres neutre au marché, la stratégie de macrofonds mondiaux (global macro) est directionnelle : si l’investisseur prend une position à l’inverse du mouvement des marchés, il risque de subir une perte importante.

En dehors des périodes de crise financière, le cycle économique propre à chaque pays dicte leur marché des capitaux. Ainsi, la croissance économique favorisera habituellement les actions, tandis que le ralentissement favorisera leurs obligations.

Une analyse macroéconomique ou technique aidera l’investisseur à se forger une opinion sur un marché donné. Ainsi, si une analyse macroéconomique indique un ralentissement en Australie, un investisseur anticipera une baisse des taux par la Banque centrale australienne, ce qui mènera à une hausse des titres gouvernementaux locaux.

À l’opposé, les bonnes perspectives de l’économie américaine ainsi que la clôture prochaine par la Réserve fédérale américaine (Fed) de son programme d’acquisition de titres suggèrent que la demande de titres gouvernementaux américains pourrait diminuer. De nombreux fonds de couverture anticiperont une hausse des taux, et par conséquent, vendront à découvert les titres gouvernementaux américains.

La stratégie global macro permet de diversifier un portefeuille. Tandis que le rendement espéré s’aligne sur celui des actions, le rendement est corrélé ou non avec celui des actions et/ou des obligations, selon le positionnement de l’investisseur.

Arbitrage de titres à revenu fixe

La stratégie d’arbitrage de titres à revenu fixe cherche à profiter des écarts entre les différentes dates d’échéance de titres gouvernementaux (intracourbe) ainsi qu’entre des titres gouvernementaux de différents pays (intercourbe).

Les gouvernements des pays développés émettent des obligations dont la maturité varie de quelques mois à 30 ans ou plus. En général, la courbe des taux d’intérêt est positive : les taux augmentent en relation avec la maturité de l’obligation. En raison de l’offre et de la demande, un titre ou une échéance donnée peuvent diverger de leur taux naturel.

L’investisseur peut prendre une position de valeur relative en achetant le titre qui a perdu de la valeur et vendre à découvert le titre surévalué. Quelle que soit la direction des taux d’intérêt, l’investisseur profitera de la stratégie dans la mesure où la courbe de taux revient à la normale.

La stratégie d’arbitrage de titres à revenu fixe permet de diversifier un portefeuille tout en réduisant son risque. Comme la stratégie ne mène pas à une exposition au marché des taux, le rendement est fonction de l’écart de performance entre les titres longs et les titres vendus à découvert.

Le rendement espéré s’établit entre celui des obligations et des actions, et la performance n’est habituellement pas corrélée avec celle des actions et des obligations.

ARTICLE TIRÉ DE LA ZONE EXPERTS

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Risques de taux et placements alternatifs https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/yves-caron/risques-de-taux-et-placements-alternatifs/ Mon, 29 Sep 2014 08:15:08 +0000 https://stg-avatar.finance-investissement.com/uncategorized/risques-de-taux-et-placements-alternatifs/ ZONE EXPERTS - Le marché américain, tel que mesuré par l'indice Standard and Poor's 500, se situe à un sommet. Malgré le risque économique (risque de déflation en Europe et questionnement sur l’ampleur du ralentissement chinois) et géopolitique (Ukraine, Moyen-Orient, tension entre Chine et Japon), l’économie américaine semble se porter bien. Est-ce que le marché est surévalué?

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Ce n’est pas nécessairement le cas, mais le hic c’est que la valorisation des actifs est basée entre autres sur le taux sans risque, tel que mesuré par les obligations souveraines américaines. Un taux très faible supporte des valorisations élevées, mais à l’inverse, une hausse des taux conduira à un réajustement du prix de tous les actifs.

Depuis octobre 1981, les obligations américaines ont connu un marché haussier en raison de la baisse quasi constante des taux d’intérêt.  Rappelons qu’une baisse des taux se traduit par une hausse du prix des obligations. Même si les taux pourraient baisser encore en raison d’une prochaine crise, il y a beaucoup moins de potentiel de baisse que par la passé, les taux étant déjà très bas. Par ailleurs, si l’économie américaine continue à croître, la Réserve fédérale entamera une hausse des taux, prévue pour le 2e trimestre de 2015 selon les marchés des futurs.

Que faire?

Le portefeuille typique 60:40, soit 60% actions et 40% obligations, n’est pas aussi intéressant que par le passé. Le 60% représenté par les actions comporte un risque de baisse de marché. En effet, le S&P 500 a maintenant progressé depuis 35 mois sans une baisse de 10% ou plus et, quoique l’optimisme soit de mise à long terme, une certaine prudence est de mise à court terme.

Le 40% représenté par les obligations offre un coupon faible avec un potentiel limité d’appréciation. De plus, dans la mesure où les taux augmenteront, les obligations perdront de la valeur de façon ponctuelle. Peu importe, détenir une obligation américaine de 10 ans à échéance à partir d’aujourd’hui rapportera 2,54% par année; toutefois, en prenant en compte l’inflation, il est possible que le rendement soit négatif.

Dans la mesure où vous craigniez une hausse des taux, il y a plusieurs façons de positionner son portefeuille pour bénéficier d’une éventuelle hausse des taux. Pour les obligations, privilégier des maturités plus courtes et les taux flottants (levered loans). En ce qui concerne les actions, favoriser les titres qui bénéficieraient d’une hausse des taux d’intérêt : les financières dont les banques américaines et les assureurs-vies.

Tandis que les banques bénéficieront d’une éventuelle hausse des taux à travers un écart plus important entre le taux sur les prêts qu’ils font et les dépôts qu’ils acceptent (net interest margin ou NIM), les assureurs-vies bénéficieront de la possibilité de réinvestir leurs actifs dans des obligations ayant un rendement plus élevé ainsi qu’à travers la mécanique où leurs obligations futurs baisseront plus rapidement que leurs actifs. À l’inverse, certains secteurs sont à sous-pondérer : services aux collectivités, fonds de fiducies immobilières et titres à dividendes élevés sans perspectives de croissance.

Et les fonds de couverture là-dedans?

Étant donné la possibilité de positionner son portefeuille pour une éventuelle hausse des taux en sélectionnant des obligations et des actions appropriées, quel est l’utilité des fonds de couverture? Les suggestions d’investissement ci-dessus sont basées sur une thèse de base : les taux augmenteront à moyen terme. Si l’inverse se produit, les suggestions mentionnées ci-avant risquent de générer une sous-performance, voir des pertes.

À l’inverse de positionner son portefeuille en fonction d’un scénario macroéconomique précis, une hausse des taux, une allocation à certaines stratégies de hedge funds offre un rendement espéré positif sans devoir prendre un pari sur l’inflation ou la déflation. Dans ce contexte, des stratégies à considérer sont les stratégies de sélection de titres neutre au marché ou de global macro. De plus, comme les stratégies comportent un niveau élevé d’encaisse qui est investi dans des obligations à court terme, une hausse des taux augmentera le rendement espéré, car l’encaisse excédentaire pourra être investie à un taux court terme plus élevé.

La stratégie de sélection de titres neutre au marché offre un rendement espéré supérieur à une obligation sans prendre le risque des taux d’intérêt. En construisant un portefeuille avec autant de titres achetés que vendus à découvert et surtout en évitant des paris sectoriels, le risque lié aux taux d’intérêts est éliminé.

La stratégie global macro et, plus précisément, la sous-stratégie de fonds de contrats à terme (CTA) offre un rendement en ligne avec celui des actions mais sans que la direction du marché soit importante. Les CTA, aussi connus sous le nom de « trend followers », génèrent des gains en se positionnant dans les actifs ayant connu un fort mouvement haussier ou baissier et qui sont susceptibles de voir le mouvement continuer. Ainsi, la stratégie pourra générer des gains, que les taux augmentent ou baissent, en misant non seulement sur les obligations mais aussi sur les autres actifs qui seront affectés par une hausse des taux d’intérêt.

Photo Bloomberg

Ce texte provient du Stratège, une publication de l’Association de planification financière et fiscale (APFF), et a été écrit par Yves Caron.

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Trois stratégies des fonds de couverture démystifiées https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/yves-caron/trois-strategies-des-fonds-de-couverture-demystifiees/ Tue, 02 Sep 2014 08:27:44 +0000 https://stg-avatar.finance-investissement.com/uncategorized/trois-strategies-des-fonds-de-couverture-demystifiees/ ZONE EXPERTS - La majorité des stratégies de fonds de couverture ont pour objectif de générer un rendement positif indépendant de la direction des marchés. Par contre, le couple rendement et risque qui accompagne ces stratégies varie, entre autres, selon leur niveau d’exposition aux marchés, leur niveau de levier financier ainsi que de la liquidité de leurs titres sous-jacents.

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Peu importe la stratégie, les méthodes pour identifier les opportunités (fondamentales ou techniques) et pour exécuter les transactions (discrétionnaires ou systématiques) s’appliquent généralement à chaque type de stratégie.

Voici, à titre d’exemple, trois stratégies : la sélection de titres neutre au marché (« equity market neutral »), le « global macro » et l’arbitrage de titres à revenu fixe.

Sélection de titres neutre au marché

Cette stratégie vise à profiter d’une situation spécifique à une action côtée en bourse sans s’exposer au risque de fluctuation du marché boursier.

Lorsqu’un investisseur a identifié une société avec de belles perspectives, il peut choisir d’acheter de ses actions. Même si les perspectives de la société sont bonnes à long terme, une correction subite de marché peut mener à une perte à court terme. Cinq ans après la correction soudaine, il est très possible que l’action ait retrouvé, et dépassé, son prix initial.

En achetant les actions de la société aux belles perspectives tout en vendant à découvert un montant équivalent des actions d’une autre société dans le même domaine, mais avec des perspectives moins intéressantes, il peut isoler son pari.

Rappelons que vendre à découvert consiste à vendre un titre emprunté. L’investisseur mise ainsi sur une baisse du prix du titre. Il cherche à acheter bas et vendre haut tout comme une position longue; cependant, l’ordre des transactions est inversé. L’investisseur vend d’abord dans l’espoir de pouvoir acheter le titre à un prix plus bas dans le futur.

Par exemple, si on croit que l’activisme de Bill Ackman réussira à faire augmenter la rentabilité de CP, on peut acheter des actions de CP tout en vendant à découvert des actions de CN. Dans la mesure où l’industrie ferroviaire connaisse une mauvaise conjoncture, une perte sur les actions de CP sera compensée par un gain sur les actions de CN. Dans le cas positif, les actions de CP surperformeront celles de CN en raison de l’amélioration de la rentabilité de CP.

La stratégie de sélection de titres neutre au marché permet de diversifier un portefeuille tout en réduisant son risque. Comme la stratégie ne mène pas à une exposition au marché boursier, le rendement est fonction de l’écart de performance entre les titres longs et les titres vendus à découvert. Le rendement espéré est plutôt en ligne avec celui des obligations et la performance n’est généralement pas corrélée avec celle des actions et des obligations.

« Global Macro »

La stratégie cherche à profiter de mouvements importants des marchés des taux, des devises, des actions ou des denrées. À l’inverse de la stratégie de sélection de titres neutre au marché, la stratégie « global macro » est directionnelle; si l’investisseur prend une position à l’inverse du mouvement des marchés, il risque de subir une perte importante.

En dehors des crises financières, le cycle économique propre à chaque pays domine leur marché des capitaux. Ainsi, la croissance économique favorisera généralement les actions tandis que le ralentissement favorisera leurs obligations.

Une analyse macroéconomique et/ou technique par l’investisseur mènera à une opinion sur un marché donné. Ainsi, si une analyse macroéconomique indique un ralentissement en Australie, un investisseur anticipera une baisse des taux par la Banque centrale australienne, ce qui mènera à une hausse des titres gouvernementaux locaux.

À l’opposé, les bonnes perspectives de l’économie américaine ainsi que la clôture prochaine par la Réserve Fédérale de son programme d’acquisition de titres suggèrent que la demande pour les titres gouvernementaux américains pourrait diminuer. De nombreux fonds de couverture anticiperont une hausse des taux et, par conséquent, vendront à découvert les titres gouvernementaux américains.

La stratégie « global macro » permet de diversifier un portefeuille. Tandis que le rendement espéré est en ligne avec celui des actions, la stratégie est corrélée ou non avec les actions et/ou les obligations selon le positionnement de l’investisseur.

Arbitrage de titres à revenu fixe

La stratégie d’arbitrage de titres à revenu fixe cherche à profiter des écarts entre les différentes dates d’échéances de titres gouvernementaux (intracourbe) ainsi qu’entre des titres gouvernementaux de différents pays (intercourbe).

Les gouvernements des pays développés émettent des obligations ayant des maturités de quelques mois à 30 ans ou plus. Généralement, la courbe des taux d’intérêt a une pente positive; le taux d’intérêt augmentant avec la maturité de l’obligation. En raison de l’offre et la demande, un titre et/ou une échéance donnée peut diverger de son taux naturel.

L’investisseur peut prendre une position de valeur relative en achetant le titre ayant perdu de la valeur et vendre à découvert le titre surévalué. Peu importe la direction des taux d’intérêt, l’investisseur profitera dans la mesure où la courbe de taux se normalise.

La stratégie d’arbitrage de titres à revenu fixe permet de diversifier un portefeuille tout en réduisant son risque. Comme la stratégie ne mène pas à une exposition au marché des taux, le rendement est fonction de l’écart de performance entre les titres longs et les titres vendus à découvert. Le rendement espéré est entre celui des obligations et des actions et la performance n’est généralement pas corrélée avec celle des actions et des obligations.
 

Ce texte provient du Stratège, une publication de l’Association de planification financière et fiscale (APFF), et a été écrit par Yves Caron.

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Fonds de couverture : complément ou substitut? https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/yves-caron/fonds-de-couverture-complement-ou-substitut/ Fri, 01 Aug 2014 15:05:49 +0000 https://stg-avatar.finance-investissement.com/uncategorized/fonds-de-couverture-complement-ou-substitut/ ZONE EXPERTS - Selon le point de vue, un fonds de couverture, ou « hedge fund » en anglais, peut être synonyme de risque extrême, frais exagérés ou placement intéressant, mais qu’en est-il réellement?

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Qu’est qu’un fonds de couverture?

À la base, un fonds de couverture est un véhicule d’investissement avec plus de latitude qu’un fonds d’actions ou d’obligations traditionnel. Cette latitude accrue a pour objectif de générer un rendement absolu, c’est-à-dire un rendement positif indépendamment du rendement des marchés boursiers. En contrepartie d’un objectif de rendement absolu, le véhicule d’investissement comporte souvent des frais plus élevés.

La possibilité de générer un rendement absolu découle de plusieurs pistes dont la variation active du niveau d’investissement et l’opportunisme au niveau des types d’investissement.

Un fonds de couverture peut emprunter pour augmenter ses paris, faire varier son niveau d’encaisse ou vendre à découvert afin de protéger ou de faire fructifier le capital en période de baisse des marchés. Cette capacité de varier l’exposition est une lame à deux tranchants; plusieurs fonds ayant très bien fait en 2008 ont très mal performé en 2009 en raison d’un pessimisme qui n’était plus fondé.

Un fonds de couverture n’est pas contraint de se limiter aux actions et aux obligations traditionnelles; il peut prendre des positions dans des actions ou obligations plus risqués, en devises ou en denrées. En bénéficiant de plus de latitude au niveau de l’univers d’investissement, un fonds alternatif peut se concentrer sur les meilleures occasions à un moment donné tant au niveau d’instruments financiers délaissés (dette souveraine grecque en 2012) qu’au niveau de catégories d’actif présentant des perspectives intéressantes (denrées au début des années 2000).

En contrepartie, il comporte des risques, car miser sur une occasion trop tôt peut être très coûteux; acheter les banques américaines en mars 2008 suite à la faillite de Bear Stearns est un exemple d’un opportunisme précoce qui aura coûté des sommes importantes voir la pérennité des fonds ayant pris ce pari.

Quel est l’intérêt?

Les fonds de couverture présentent un intérêt pour les investisseurs et les gestionnaires d’actifs. Tandis que les premiers cherchent un outil de construction de portefeuille qui permet de rehausser le ratio de rendement:risque d’un portefeuille, les seconds cherchent à rehausser leurs revenus à travers des frais élevés.

Étant donné la marge de manoeuvre accrue et/ou l’utilisation de catégories d’actifs non-traditionnelles, les fonds alternatifs ont traditionnellement offert une faible corrélation avec les marchés financiers, voir un rendement absolu, réussissant à générer des gains positifs peu importe l’environnement de marché. Cette performance absolue est historiquement due à l’exploitation d’inefficacités de marchés ainsi que l’opportunisme de miser non seulement sur des hausses de marché mais aussi des baisses.

 

En tant qu’outil de construction de portefeuille, les fonds de couverture permettent de réduire le risque ou d’augmenter le rendement.

  • Substitut aux obligations : dans l’environnement actuel où les obligations présentent un faible rendement, certaines stratégies offrant un rendement supérieur aux obligations tout en conservant les atouts (faible volatilité avec non corrélation aux actions surtout en période de crise)
  •  Substitut aux actions : que vous craigniez que les actions soient pleinement valorisées ou que vous cherchez à les surperformer, il y a des stratégies à considérer. Tandis que certaines offrent une meilleure performance en offrant plus de participation à la hausse, d’autres offrent la possibilité de générer des gains en ligne avec les actions sans souffrir si les marchés chutent.

Les fonds de couverture représentent une avenue de croissance pour les gestionnaires car en plus de leur utilité aux portefeuilles d’investisseur, ils sont plus rentable en raison de frais élevés. Ces frais élevés existent pour deux raisons : une composante historique et une composante logique. Les fonds alternatifs étaient traditionnellement offerts par les meilleurs gérants qui pouvaient exiger des frais importants. Bénéficiant d’un champ d’opération plus vaste, il est normal que le fait de bénéficier d’une plus grande liberté d’action soit compensé par des frais plus importants.

Dans la mesure qu’un fonds de couverture ait réussi une performance haussière peu importe la direction du marché, les frais sont justifiables et, plus important, l’ajout d’un fonds alternatif à un portefeuille traditionnel rehausse ses caractéristiques en réduisant les variations du portefeuille menant à une appréciation plus linéaire du capital.

L’investisseur peut ainsi compter sur la préservation de son capital peu importe l’environnement de marché. Bien que la crise financière soit largement un mauvais souvenir et que le portefeuille de nombreux investisseurs ait surpassé le sommet atteint fin 2007, quel investisseur n’aurait pas apprécié une moins-value moindre en 2008 surtout dans la mesure qu’une dépense importante soit survenue fin 2008/début 2009 nécessitant la vente d’une portion de son portefeuille au creux?

 

Ce texte provient du Stratège, une publication de l’Association de planification financière et fiscale (APFF), et a été écrit par Yves Caron.

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