Laurent Boukobza – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Mon, 06 Nov 2023 15:27:56 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Laurent Boukobza – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Utiliser les FNB dans les stratégies de fin d’année https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/laurent-boukobza/utiliser-les-fnb-dans-les-strategies-de-fin-dannee/ Wed, 08 Nov 2023 10:28:29 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=97186 FOCUS FNB – Un conseiller devrait envisager le rééquilibrage tactique ainsi que la vente à perte à des fins fiscales.

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Alors que nous entamons le dernier trimestre de 2023, de nombreux conseiller et gestionnaires de patrimoine se préparent à revisiter et optimiser les portefeuilles de leurs clients avant la fin de l’année.

Chaque année offrant des situations uniques, les occasions et les défis le sont tout autant. Rappelons ici quelques-unes des stratégies les plus couramment utilisées et leurs avantages.

En premier lieu, il convient de parler du profil de risque du portefeuille. Les rencontres périodiques avec les épargnants ont pour but d’assurer que le profil de risque du portefeuille correspond toujours à sa situation personnelle et professionnelle du client.

Dans le cas d’un changement de situation, les portefeuilles seront réajustés pour refléter ces changements et les portefeuilles rééquilibrés de manière à correspondre au profil de risque correspondant.

Dans le cas où il n’y a pas eu de changement majeur à la situation personnelle et professionnelle, le profil de risque devrait rester très similaire et l’allocation stratégique (à long terme) du portefeuille devrait, elle aussi, être très stable. Cependant, les marchés évoluent et parfois de manière marquée en un laps de temps relativement court. Cela peut donc résulter en un portefeuille déséquilibré par rapport aux pondérations cibles à cause des mouvements de marché et qui ne correspond à l’exposition établie pour cet épargnant.

Sans parler (encore) de la répartition tactique du portefeuille, de nombreuses recherches ont montré les bénéfices d’un rééquilibrage périodique vers l’allocation d’actifs cible du client.

L’une d’entre elles, publiée en 2019 par RBC Dominion Valeurs mobilières, l’explique simplement :

« Même si cela peut paraître contre intuitif de vendre les actifs qui ont performé pour racheter ceux qui ont moins bien fait, mais cela peut aider à préparer le portefeuille pour une correction durant des périodes de hausse de marché en rajoutant du revenu fixe, mais également préparer le portefeuille pour la reprise en rachetant des actions durant les périodes de baisse des marchés […] cela vient supporter le principe “d’acheter bas et vendre haut”».

Le graphique ci-dessous illustre la différence entre deux portefeuilles identiques évoluant durant plus de 50 ans : 60 % d’actions canadiennes (S&P TSX) et 40 % d’obligations canadiennes (FTSE TMX Obligations canadiennes totales), un des portefeuilles est rééquilibré périodiquement (une fois par année au 1er janvier) à son allocation d’actifs cible 60/40 alors que nous laissons l’autre portefeuille évoluer sans intervention en fonction des rendements au fil des ans.

La première observation qui ressort de l’analyse est que l’allocation d’actifs du portefeuille en date du 30 septembre a légèrement dévié dans le cas du portefeuille rééquilibré annuellement. Ce dernier est maintenant composé de 61,1% d’actions et 38,9% d’obligations, cohérent avec les rendements respectifs des actions et les obligations canadiennes à cette date ont respectivement retourné 3,38 % et -1,46 %. Le portefeuille qui n’a jamais été rééquilibré est lui composé de 69,9 % d’actions et 30,1 % d’obligations.

En d’autres termes, le profil de risque de l’épargnant n’est plus respecté et son portefeuille est surexposé aux actions par rapport à sa tolérance au risque.

Si au lieu de démarrer la comparaison en 1980 (il y a 53 ans), nous regardons la répartition d’actifs pour un portefeuille mis en marché au 1er octobre 2003 (il y a 20 ans), le déséquilibre est encore plus prononcé : le portefeuille qui n’est pas rééquilibré serait alors composé de 77,8 % d’actions et 22,2 % d’obligations. Le client aurait ainsi un portefeuille de croissance alors qu’il a un profil de risque équilibré…

Quid des rendements ? Le portefeuille qui est rééquilibré périodiquement (illustré par la ligne jaune) a offert un rendement supérieur au portefeuille non rééquilibré d’environ… 350%. Le portefeuille rééquilibré a eu un rendement cumulatif total de 3464% contre 3109% pour la stratégie non rééquilibrée.  En rendement annualisé la différence peut paraître moins significative: 8,51% contre 8,25%. Cela est un bon rappel du pouvoir quasi magique de l’effet du temps sur les rendements composés !

Source : Morningstar, Mackenzie

Compte tenu de la pertinence et de l’obligation de respecter le profil de risque déterminé et de l’historique de rendement (rappelons ici que les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs, et que les rendements pour un même portefeuille peuvent être très différents selon la période de temps considérée) le rééquilibrage périodique à l’allocation d’actifs stratégique est donc un élément important de la gestion de portefeuille.

À noter que la fréquence des rééquilibrages de portefeuille n’est pas nécessairement annuelle. Ce choix a été fait pour des raisons de simplicité et d’illustration.

Les rééquilibrages périodiques offrent l’opportunité également de réajuster le portefeuille tactiquement (à plus court terme) afin de refléter le sentiment en fonction de la situation actuelle dans le marché. Il existe de nombreux exemples de rééquilibrages tactiques. Prenons le cas où l’on identifie la nécessité d’un rééquilibrage qui rehausse la portion de titres à revenu fixe vers l’allocation d’actifs cible. Ce serait peut-être l’occasion d’intégrer une exposition ayant une plus ou moins longue duration que la position actuelle, ou bien en ajoutant du risque de crédit, des obligations protégées contre l’inflation, etc.

Dans le cas où on identifie le besoin de rééquilibrer le portefeuille en augmentant sa portion « actions », c’est peut-être l’occasion d’introduire une exposition à une géographie ou un facteur différent permettant ainsi de repositionner le portefeuille vers l’allocation long terme tout en exprimant des vues à plus court terme.

Ventes à perte à des fins fiscales

Dans cette optique et à l’approche de la fin d’année fiscale, de nombreux gestionnaires de patrimoine révisent les portefeuilles afin d’identifier les occasions de cristallisation de pertes en capital.

L’optimisation fiscale des portefeuilles est un des éléments qui peuvent être maîtrisés (à l’inverse des rendements) et qui permettent d’apporter une valeur ajoutée certaine à la situation des épargnants dans les comptes non-enregistrés.

Le sujet avait déjà été abordé dans l’article « Tirer avantage d’une mauvaise année sur les marchés » paru en décembre 2022 dans Finance et Investissement.

Il convient de rappeler que les rendements des prix sont à considérer pour juger de l’opportunité. Dans le cas de l’indice d’obligations canadiennes, il est question de perte en capital de -4,11 % année à date, – 4,86% sur 1 an, -17,73% sur 2 ans et -22,85% sur 3 ans[1], fortement marqués par le pire rendement de l’histoire de l’indice obligataire canadien en 2022 et représentent encore bien souvent une opportunité d’optimisation des portefeuilles.

Au moment de la rédaction du présent texte (octobre 2023), les investisseurs sur les marchés canadiens n’avaient pas bénéficié de rendements très attrayants, légèrement négatifs aussi bien en actions qu’en obligations.

Le 4e trimestre emmènera sans nul doute son lot de surprises, qui ouvriront la porte à de nouvelles opportunités de rotation des actifs et de rééquilibrage des portefeuilles.

[1] Rendement de l’indice d’obligations canadiennes totales tel que représenté par le FINB BMO Obligations Canadiennes totales.

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Le rôle des FNB de titre à revenu fixe https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/laurent-boukobza/le-role-des-fnb-de-titre-a-revenu-fixe/ Wed, 14 Jun 2023 10:12:47 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=94525 FOCUS FNB - Retour sur l’année 2022, marquée par des rendements fortement négatifs pour les actions et les obligations.

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En raison des enjeux d’inflation généralisée et persistante, et conformément à leurs mandats, les différentes banques centrales du monde ont révisé leurs politiques monétaires en 2022. Elles ont réhaussé leurs taux directeurs afin d’orchestrer un ralentissement de l’économie ayant pour but de ramener l’inflation à la cible annuelle de 2 %.

Comme en fait foi le graphique ci-dessous, la hausse a été importante et généralisée.

Pour consulter ce graphique en grand format, cliquez sur le présent lien

Les marchés obligataires ont bien entendu anticipé et réagi à ces resserrements des politiques monétaires. En conséquence, les rendements obligataires en 2022 ont été les pires de l’histoire moderne.

Une telle volatilité enregistrée pour les titres à revenu fixe, qui est généralement présenté aux clients comme la portion sécuritaire du portefeuille, est inattendue, mal reçue et souvent incomprise de la part des investisseurs. En effet, on intègre les titres à revenu fixe dans les portefeuilles des clients pour les principales raisons suivantes :

  • Diversification par rapport au marché des actions;
  • Préservation du capital;
  • Génération de revenu.

Dans la majorité des cas, les investisseurs au détail, les gestionnaires de patrimoine ainsi qu’une portion grandissante d’investisseurs institutionnels obtiennent leur exposition aux instruments de revenu fixe par l’intermédiaire des fonds d’investissement et des fonds négociés en Bourse (FNB), qu’ils soient activement gérés ou indiciels. Est-ce que l’expérience d’investissement est conforme aux attentes ? Examinons si c’était le cas en 2022.

Diversification par rapport au marché des actions

Les corrélations à long terme sont généralement négatives entre les marchés obligataires et de titres de participations d’un même pays. Cependant, les corrélations tendent à augmenter durant les périodes de forte volatilité dans les marchés des actions. Ce phénomène a été particulièrement présent en 2022.

Le Tableau 1 ci-dessous présente les corrélations à long terme au 30 avril 2023 entre les indices d’actions et obligataires au Canada et aux États-Unis.

Le Tableau 2 présente les corrélations pour les mêmes actifs durant l’année 2022 seulement et le phénomène dont il est question plus haut.

Pour consulter ces tableaux en grands formats, veuillez cliquer sur le présent lien.

Rappelons également que les niveaux de corrélation observés au tableau 1 ne sont pas non plus synonyme de rendements opposés. Par exemple, sur la période de 10 ans finissant au 30 avril 2023, l’indice obligataire canadien (FTSE Canada Universe Bond Index) a eu un rendement 20,33 % alors que l’indice d’actions canadiennes (S&P TSX) affiche un rendement total de 123,97 % !

Il est donc important pour les investisseurs de garder à l’esprit que certains facteurs exogènes peuvent faire que les obligations ne vont pas systématiquement agir comme une protection contre la volatilité du marché des actions. Cela arrive spécialement lorsque cette volatilité est imputable aux changements de politique de monétaire qui touche en premier lieu les obligations.

Les créations nettes records dans les FNB de liquidité et de marché monétaire donnent une bonne indication de ce que les investisseurs considéraient comme étant sécuritaire dans la conjoncture particulière de 2022.

Préservation du capital

Théoriquement, une obligation est de la dette émise par une entité (un gouvernement, ou une société par actions, etc.) qui s’engage à payer des intérêts au prêteur et rembourser le capital selon un calendrier de remboursement et des conditions définies à l’avance.

Donc et advenant que l’emprunteur ne fasse pas défaut sur son obligation, l’investisseur (le prêteur) récupèrera son argent à l’échéance. Son capital est préservé. Les rendements sur les obligations sont donc normalement assez prévisibles et stables en autant que l’obligation est conservée jusqu’à l’échéance.

Cependant, la valeur des obligations peut fluctuer pour refléter les conditions actuelles du marché. C’est le cas par exemple si de nouvelles obligations sont émises à des conditions plus attrayantes (comme un taux d’intérêt plus élevé). Alors les obligations en circulation vont voir leur prix diminuer de manière que leur rendement à échéance soit réajusté pour être aligné sur celui des nouvelles obligations émises. Inversement, lorsque les banques centrales baissent leurs taux directeurs (ou lorsque le marché l’anticipe), les obligations en circulation deviennent plus attrayantes, car elles offrent un rendement supérieur. Leur valeur marchande s’apprécie alors et le rendement à échéance diminue.

Tel que détaillé ci-dessus, 2022 était une année exceptionnelle, la Banque du Canada ayant relevé son taux directeur de 0,25 % à 4,5 % alors que la Réserve fédérale américaine a réhaussé son taux directeur de 0% à 4,25 %-4,5 %. Les obligations en circulation offraient des intérêts nettement inférieurs, leur valeur marchande a donc considérablement reculé entraînant un rendement fortement négatif pour les indices obligataires en 2022.

Les FNB d’obligations permettent d’obtenir une exposition à des centaines, voire des milliers d’obligations de différents émetteurs, ayant différentes caractéristiques de risque, de rendement, de dates d’échéance, permettant ainsi une meilleure diversification et un investissement continu. En contrepartie, le FNB n’a pas d’échéance et donc le capital n’est pas garanti.

Génération de revenu

Schématiquement, les obligations (nominales) vont généralement payer un montant fixe périodiquement : le coupon. Ce coupon représente le montant d’intérêts que l’emprunteur rémunère sur le capital prêté. Le revenu reçu jusqu’à l’échéance de l’obligation est donc connu à l’avance, de même que la date à laquelle le capital est remboursé.

En composant un portefeuille de différentes obligations, un investisseur peut alors générer du revenu régulier et prévisible à l’avance, mais fera face au risque de réinvestissement qui survient lorsque les obligations en portefeuille arrivent à échéance et que l’investisseur devra alors réinvestir son capital aux conditions du moment.

Un FNB de titres à revenu fixe, qu’il soit actif ou indiciel, permet une exposition diversifiée à de nombreuses obligations ayant différentes caractéristiques, de générer du revenu et d ’étaler le risque de réinvestissement étant le nombre d’obligations et les différentes échéances auxquelles le portefeuille est exposé.

Conclusion

Les portefeuilles traditionnels 60/40 pondèrent à 40 % les titres à revenu fixe. Malgré l’année atypique de 2022, cette composante du portefeuille est donc importante et offre une diversification contre la volatilité du marché des actions et permet de générer des revenus. À long terme, cette catégorie d’actifs reste généralement plus sécuritaire, car le principal d’une obligation est garanti à échéance par l’émetteur et ce titre financier offre une certaine prévisibilité des revenus.

Les FNB d’obligations permettent d’accéder de manière simple, efficace, peu chère et diversifiée aux marchés des obligations.

Les rehaussements des taux directeurs à leurs niveaux actuels ont été synonymes de rendements obligataires négatifs en 2022. Au moment d’écrire ces lignes, les banques centrales semblent, pour le moment, avoir atteint des niveaux satisfaisants pour ramener l’inflation proche de la cible.

Cette perspective a été un catalyseur positif pour le retour des investisseurs dans les FNB de titres à revenu fixe, pour la performance des obligations en 2023 et pour les perspectives à plus long terme de cette catégorie d’actifs.

 

Clause de non responsabilité: Les placements dans les fonds communs peuvent donner lieu à des commissions de vente et de suivi, ainsi qu’à des frais de gestion et autres. Veuillez lire le prospectus avant d’investir. Les fonds communs ne sont pas des placements garantis, leur valeur varie fréquemment et leur rendement antérieur peut ne pas se reproduire. Le contenu de ce commentaire (y compris les faits, les perspectives, les opinions, les recommandations, les descriptions de produits ou titres, ou les références à des produits ou titres) ne doit pas être pris ni être interprété comme un conseil en matière de placement ni comme une offre de vendre ou une sollicitation d’offre d’achat, ou une promotion, recommandation ou commandite de toute entité ou de tout titre cité. Bien que nous nous efforcions d’assurer son exactitude et son intégralité, nous ne sommes aucunement responsables de son utilisation.

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Les bases d’une vérification diligente https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/laurent-boukobza/les-bases-dune-verification-diligente/ Wed, 08 Feb 2023 14:54:38 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=91627 FOCUS FNB - Ce processus commence par l’éducation quant aux FNB, leur fonctionnement et les mythes qui peuvent y être rattachés.

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L’année 2022 n’aura pas été de tout repos : un contexte géopolitique tendu et imprévisible, des enjeux de chaîne d’approvisionnement, une inflation plus élevée qu’anticipée avec des réponses agressives des différentes banques centrales, les principaux indices d’actions et d’obligations à travers le monde ont affiché des rendements négatifs, avec de possibles changements sociétaux de fond[1].

Malgré ces vents de face, l’industrie des fonds négociés en Bourse (FNB) a encore une fois montré sa résilience. De manière globale, 2022 a été la deuxième meilleure année de l’histoire en terme d’entrées nettes d’actifs dans les FNB : 867 milliards (G$) de dollars américain $US[2]. Au Canada, le secteur des FNB a connu sa troisième meilleure année avec des entrées nettes d’actifs de 35 G$ CA. Au 31 décembre 2022, le rapport annuel de la Banque Nationale Marchés Financiers recensait 1299 FNB inscrits à la cote au Canada et offerts par 42 fournisseurs.

Les FNB sont un outil de placement offerts au marché depuis plus de 30 ans. Leur adoption et leur démocratisation se sont accentués au cours de la dernière décennie. Ainsi, les actifs en FNB au Canada représentent maintenant presque 14 % des actifs en fonds communs de placement, par rapport à seulement un peu plus de 2 % il y a 15 ans [3]!

Au vu de l’utilisation croissante des FNB dans les portefeuilles d’investisseurs, il est important de rappeler quelques éléments fondamentaux du processus de vérification diligente.

D’abord, soulignons que chaque investisseur est unique, avec sa situation personnelle, ses objectifs individuels, sa tolérance au risque, son horizon de placement.

À partir du portrait établi par la situation et les objectifs de l’investisseur, il faudra déterminer une allocation d’actifs stratégique et tactique. Vient ensuite la création concrète du portefeuille. On doit déterminer quels produits utiliser et dans quel type de compte, permettront au mieux d’exprimer le portefeuille qui convient à l’investisseur et à sa situation personnelle.

Que ce soit pour des raisons de faible coût, de performance, ou encore en raison de la couverture médiatique, les FNB viennent souvent à l’esprit.

Premièrement rappelons que les FNB sont un outil de placement – et non une stratégie. Autrement dit, FNB ne signifie pas nécessairement réplication indicielle (investissement passif), les FNB permettent d’accéder à des stratégies d’investissement actives et/ou quantitatives, factorielles, etc.

Le processus de diligence commence par l’éducation quant aux FNB, leur fonctionnement et les mythes qui peuvent y être rattachés. De nombreuses ressources sont disponibles pour aider les investisseurs dans cette démarche : en voici un exemple.

L’investisseur voudra alors commencer par comprendre la stratégie d’investissement sous-jacente au FNB considéré.

Regardons le cas de FNB indiciels :

Quelle est l’exposition obtenue via l’indice ?

Le nom de l’indice donne souvent une indication claire sur l’exposition obtenue. Il est toutefois recommandé de lire plus en détail la méthodologie de l’indice afin de cerner plus précisément quel segment de marché est répliqué.

Qui est le fournisseur d’indice ?

Plusieurs fournisseurs offrent des indices relativement similaires pour représenter un même segment de marché. Les 4 plus importants fournisseurs d’indices pour les FNB au Canada sont Standard & Poors (S&P), MSCI, Bloomberg Barclays, Solactive.

Comment l’indice est-il construit et entretenu ?

Différents fournisseurs d’indices auront chacun leurs règles quant à la construction et le maintien de l’indice : critères d’inclusion et d’exclusion des constituants, périodicité et calendrier des rééquilibrages, zone tampons, méthodes d’ajustement de la capitalisation boursière aux parts en circulation, gestion des liquidités reçues et paiement des distributions, régime fiscal considéré pour calculer les rendements, horaire de la couverture des taux de change…

Tous ces facteurs peuvent mener à des différences entre 2 indices répliquant le même marché mais de manière légèrement différente.

Le FNB détient-il directement les sous-jacents ?

La domiciliation du FNB ainsi que le mode de détention des sous-jacents (détention directe, indirecte, indirecte via un FNB étranger, synthétique) peuvent avoir un impact significatif sur les rendements nets de l’investisseur Canadien[4].

L’indice est aisément réplicable ? Le FNB a-t-il recours à des techniques d’optimisation ou d’échantillonnage et quels en sont les impacts ?

Un indice est une représentation d’un marché et n’est pas directement investissable. Pour pouvoir être exposé à cet indice dans son portefeuille, un investisseur devra donc utiliser un outil de placements (un FNB ou fonds indiciel) qui aura pour objectif d’investissement de répliquer l’indice choisi. Afin de répliquer le plus fidèlement possible le comportement et la performance de l’indice, le FNB doit mettre en application les règles de construction et de maintien établies par le fournisseur d’indices, tout en prenant en compte la réalité des coûts (de transaction). Il se peut donc qu’un FNB ne détienne pas certaines positions inclues dans l’indice car le coût de les inclure serait supérieur à la valeur ajoutée de leur inclusion vis-à-vis la réplication de l’indice. La différence de comportement entre le FNB et son indice de référence est l’erreur de suivi (tracking error) alors que la différence de performance est définie comme étant la différence de suivi (tracking difference).

À noter que dans le cas de réplication indicielle, l’objectif de placement du FNB est de répliquer dans la mesure du possible l’indice de référence déduction faite des frais, et non la performance absolue.

Qui est le fournisseur en arrière du FNB ?

Avec 42 fournisseurs de FNB au Canada, l’investisseur devrait également se renseigner sur le fournisseur de FNB, les habitudes, sa compétitivité et son implication dans l’écosystème et l’univers des FNB, le support, l’information et l’éducation rendus disponibles aux investisseurs.

Qu’est-ce que le coût total de détention rattaché au FNB ?

Bien souvent la conversation se concentre autour des frais de gestion du FNB. Le frais de gestion est un coût explicite rattaché au FNB mais il n’est pas le seul. D’autres coûts tels que l’écart cours acheteur-cours vendeur, les coûts de transactions, la différence de suivi, l’impact fiscal potentiel sont autant de facteurs qui peuvent influencer la valeur finale de l’investissement dans le portefeuille. Les frais de gestion constituent donc un élément à prendre en compte, mais ils ne sont pas les seuls lorsque vient le temps de d’estimer de manière plus rigoureuse le coût final encouru par l’investisseur.

Ci-dessous un graphique qui met en lumière l’importance relative de différents coûts selon la taille de la transaction et la durée de détention du FNB[5] :

Pour voir ce tableau en grand, cliquez ici.

Le contenu de ce commentaire (y compris les faits, les perspectives, les opinions, les recommandations, les descriptions de produits ou titres, ou les références à des produits ou titres) ne doit pas être pris ni être interprété comme un conseil en matière de placement ni comme une offre de vendre ou une sollicitation d’offre d’achat, ou une promotion, recommandation ou commandite de toute entité ou de tout titre cité. Bien que nous nous efforcions d’assurer son exactitude et son intégralité, nous ne sommes aucunement responsables de son utilisation.

Cet article pourrait renfermer des renseignements prospectifs qui décrivent nos attentes actuelles ou nos prédictions pour l’avenir ou celles de tiers. Les renseignements prospectifs sont, de par leur nature, assujettis, entre autres, à des risques, incertitudes et hypothèses qui peuvent modifier de façon importante les résultats réels qui ont été énoncés aux présentes. Ces risques, incertitudes et hypothèses comprennent, mais sans s’y limiter, les conditions générales économiques, politiques et des marchés, les taux d’intérêt et de change, la volatilité des marchés boursiers et financiers, la concurrence commerciale, les changements technologiques, les changements sur le plan de la réglementation gouvernementale, les changements au chapitre des lois fiscales, les poursuites judiciaires ou réglementaires inattendues ou les catastrophes. Veuillez soigneusement prendre en compte ces facteurs et d’autres facteurs et ne pas accorder une confiance exagérée aux renseignements prospectifs. Tout renseignement prospectif contenu aux présentes n’est valable qu’en date du 1er janvier 2023. Le lecteur ne doit pas s’attendre à ce que ces renseignements soient mis à jour, complétés ou révisés en raison de nouveaux renseignements, de nouvelles circonstances, d’événements futurs ou autre.

 

[1] https://www.bloomberg.com/news/articles/2023-01-18/job-market-update-2-6-million-missing-people-in-us-labor-force-shakes-economist

[2] https://www.ft.com/content/81c4105e-1c3d-4728-8223-204e4ecd5721

[3] https://cetfa.ca/wp-content/uploads/2023/01/December-Year-End-Canadian-ETF-Report.pdf

[4] https://www.mackenzieinvestments.com/content/dam/mackenzie/en/insights/mi-due-diligence-in-index-investing-en.pdf

[5] https://www.mackenzieinvestments.com/fr/investments/by-type/etfs/etf-articles/etf-201-top-etf-questions-answered

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Loin d’être passifs, les FNB indiciels https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/laurent-boukobza/loin-detre-passifs-les-fnb-indiciels/ Tue, 09 Aug 2022 15:28:45 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=87913 ZONE EXPERTS - Répliquer un indice demande beaucoup de travail.

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Les fonds négociés en Bourse (FNB) indiciels sont souvent appelés « passifs », mais cette appellation nous semble injustifiée lorsqu’on considère tout le travail qu’ils requièrent.

En effet, derrière l’apparente simplicité de l’objectif de placement, énoncer pour un FNB : « Ce FNB cherche à reproduire, autant qu’il est raisonnablement possible et avant déduction des frais, le rendement de l’indice… »[1], du point de vue d’un manufacturier de fonds, cela exige beaucoup plus de travail et d’expertise qu’il n’y parait.

Rappelons qu’un indice représente de manière théorique un marché défini. Les indices sont construits et maintenus selon des règles établies par les fournisseurs d’indice afin de capturer continuellement le marché représenté. Étant donné qu’il n’est pas possible d’investir directement dans un indice, un investisseur devra utiliser un outil de placement (un FNB par exemple) pour obtenir l’exposition à l’indice souhaité. En pratique, le manufacturier de FNB devra alors faire face à plusieurs considérations dans le but de répliquer le plus fidèlement possible le rendement et le comportement de l’indice, pour minimiser respectivement la différence de suivi et l’erreur de suivi.

Pour ce faire, une expertise opérationnelle sophistiquée est indispensable. D’un manufacturier à l’autre, différentes techniques de réplication et d’optimisation sont utilisées, ce qui est bien loin d’être une tâche « passive », comme on le croit dans l’imaginaire collectif.

Les méthodes de réplication indicielle les plus fréquentes sont la réplication totale, l’échantillonnage, ainsi que la réplication synthétique à l’aide de produits dérivés (dont nous ne parlerons pas dans cet article).

Réplication de l’indice

Parmi les facteurs considérés pour déterminer la meilleure façon de répliquer un indice, un des plus importants est le marché sous-jacent à reproduire.  L’accessibilité – la capacité et le coût de négocier sur le marché en question – de même que sa liquidité intrinsèque – la facilité de négocier et de le faire à un prix qui est juste – sont des éléments déterminants dans l’approche de réplication. L’actif sous gestion (ASG) du FNB peut également être un facteur.

Prenons le cas « simple » de la reproduction d’un indice d’actions de grandes capitalisations canadiennes. Les coûts reliés à négocier ces actions sont très faibles et leur liquidité assez importante pour qu’elles soient facilement négociées sur le marché – des critères de liquidité font généralement partie des règles de construction de l’indice.

Dans ce cas, le FNB répliquera l’indice de manière totale, autrement dit il détiendra chacune des actions sous-jacentes dans les mêmes proportions que l’indice.

L’émetteur de FNB devra tout de même gérer efficacement plusieurs éléments qui peuvent créer des frictions et générer des différences de performance et de comportement entre le FNB et l’indice qu’il réplique :

  • les dividendes reçus des actions, l’échéancier de leur paiement ou leur réinvestissement;
  • la gestion des entrées et des sorties de trésorerie dans le FNB;
  • les événements corporatifs des sociétés dans l’indice tels que les fractionnements d’actions;
  • les rééquilibrages périodiques;
  • les inclusions ou exclusions de l’indice ;
  • les frais de couverture de devise, si applicable;
  • les coûts de transaction associés.

Imaginons maintenant que nous devions répliquer un indice moins facilement accessible; dont les actifs sous-jacents ne sont pas tous assez liquides pour être négociés efficacement; sont davantage concentrés ; ou bien dont les actifs sont négociés sur un ou des marché(s) moins facilement accessibles.

Un indice d’actions de marchés émergents en est un bon exemple. Pour répliquer l’indice, il faut être en mesure d’acheter 1671 actions[2] sur différentes places boursières à travers le monde, chacune ayant ses propres pratiques et mécanismes de compensation dans différents fuseaux horaires. Tout cela crée potentiellement des coûts de transaction élevés, ce qui réduit la performance du FNB par rapport à son indice de référence.

Si nous pensons à un indice qui réplique un marché « plus niché », il se peut par exemple qu’un influx massif de capitaux dans le FNB soit investi sur une période de plusieurs jours pour ne pas impacter les titres sous-jacents. L’optimisation du déploiement des liquidités est nécessaire pour minimiser le potentiel d’erreur de suivi.

Le processus de réplication sera alors centré autour du raisonnement suivant : quel est le coût (en frais de transaction et difficulté opérationnelle) d’intégrer une action par rapport au coût (en différence de suivi) de ne pas l’intégrer ?

L’actif sous gestion (ASG) dans le FNB influencera la réponse à cette question. Dans le cas des actions de marchés émergents, si l’ASG est faible alors le manufacturier peut juger qu’opérationnellement la meilleure façon de répliquer l’indice est en achetant un autre FNB qui reproduit le même indice ou un indice similaire : en faisant donc de l’emballage (wrapping). À mesure que l’ASG du FNB augmente, l’échantillonnage peut alors devenir une solution optimale, ou une combinaison des deux.

Pour un FNB ayant un ASG assez important, le manufacturier va tendre vers une réplication totale de l’indice sous-jacent.

Échantillonnage

Les manufacturiers de FNB vont généralement procéder à de l’optimisation et de l’échantillonnage afin de répliquer les caractéristiques de l’indice (ratio cours/bénéfice, taux de dividende, exposition sectorielle, géographique, etc.) avec un sous-ensemble – un échantillon – des constituants de l’indice sans avoir à tous les négocier individuellement, ce qui serait très coûteux et très inefficace.

Ce même échantillon ou un autre échantillon, à la discrétion du manufacturier, peut également être utilisé pour la création et l’annulation de parts en nature.

Le cas du revenu fixe

Grâce à leurs critères d’inclusion, les principaux indices obligataires sont composés de centaines, voire de milliers d’obligations sous-jacentes. Cela s’avère être un réel enjeu à répliquer étant donné le manque de liquidité de certaines de ces obligations, ou encore leur pondération relative très faible. Pour ces raisons, l’échantillonnage est très commun dans l’univers du revenu fixe. Se posent donc les questions de coût/bénéfice. Le manufacturier va optimiser la composition de l’échantillon afin de répliquer, sous contraintes de coûts, le plus fidèlement possible les caractéristiques de l’indice sur le plan de la durée, de la qualité de crédit, du rendement des distributions, du rendement à l’échéance.

Opérationnellement, l’échéancier des paiements de coupons, les nouvelles émissions, les inclusions et exclusions d’obligations dans l’indice, la gestion des entrées et sorties d’actifs dans le FNB seront autant d’éléments à gérer afin que le FNB maintienne un comportement et une performance identiques à ceux de l’indice.

Les méthodes des manufacturiers de FNB

Répliquer un indice est en conséquence loin d’être un processus « passif » et la technologie est indispensable au paramétrage et au suivi optimal de l’indice.

Avec la croissance continue de l’investissement indiciel, des fournisseurs d’indices alternatifs ont fait leur apparition. Leur proposition de valeur réside dans l’élaboration d’indices capturant le segment du marché souhaité tout en étant plus facilement remplaçable pour les manufacturiers. Le travail d’optimisation et de maintien nécessaires à la réplication de l’indice en est réduit, de même que le potentiel d’écart de comportement et de performance entre le FNB et son indice de référence.

Parmi les changements apportés pour optimiser la construction d’indices, nous pouvons en noter certains visant à minimiser les coûts :

  • Minimisation des coûts de licence au fournisseur d’indice ;
  • Création d’indices composés seulement des composantes les plus liquides dans le marché ;
  • Critères de liquidité rehaussés pour l’inclusion et l’exclusion de l’indice ainsi que l’instauration de zones tampons entrainant la réduction du nombre de composantes et de rotation dans l’indice ;
  • Optimisation de la fréquence et du calendrier des rééquilibrages de l’indice ;

Laurent Boukobza
Vice-Président stratégie en FNB

 

[1] https://www.mackenzieinvestments.com/en/legal-and-privacy/legal-disclaimers#prospectus-aifs-amendments

[2]https://www.solactive.com/wp-content/uploads/solactiveip/en/Factsheet_DE000SLA75X8.pdf

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