Un exemple simple

Un montant initial de 1 000 $ est investi sur quatre ans à un taux de rendement annuel de 3 % ou de 6 %. Pour le moment, il importe peu de s’interroger sur la provenance du rendement (c’est-à-dire si le rendement provient des intérêts, des dividendes ou des gains en capital), mais supposons qu’il provient des intérêts aux fins de cet exemple. Le tableau suivant démontre que la valeur du placement s’accroît année après année.

Ce qui fait la force des rendements composés, c’est qu’au fil du temps l’investisseur perçoit à la fois du revenu d’intérêts sur le montant en capital initial investi et du revenu d’intérêts sur tous les intérêts versés et accumulés chaque année. Autrement dit, lorsque le rendement du capital investi correspond à 3 %, le revenu d’intérêts annuel passe de 30 $ la première année à 30,90 $ la deuxième année, puis à 31,83 $ la troisième et à 32,78 $ la quatrième année. Le revenu d’intérêts ne fait pas que progresser avec le temps, il s’accroît à un rythme accéléré.

La force des rendements composés est proportionnellement plus importante lorsque le rendement annuel du capital investi est plus élevé, tel 6 %. Un taux de rendement deux fois plus élevé génère plus du double de l’accumulation en capital.

 Un exemple plus complexe

Prenons maintenant l’exemple plus réaliste d’un placement périodique de 1 000 $ investi chaque année (en début d’année) pendant dix ans à un taux de rendement annuel de 3 %. La valeur finale serait alors de 11 808 $, ventilée comme suit :

• un apport en capital de 10 000 $, soit dix contributions de
1 000 $ (84,7 % de la valeur finale);
• un revenu d’intérêts de 1 808 $, soit le revenu d’intérêts
accumulé pendant dix ans (15,3 % de la valeur finale).

La force des rendements composés sous-entend que la portion de la valeur finale constituée par l’accumulation du revenu de placements augmentera avec des rendements supérieurs. En outre, cette portion augmentera davantage avec le temps. Les deux figures suivantes  illustrent l’incidence des rendements composés sur la valeur finale d’un placement périodique de 1 000 $ chaque année sur trois horizons (10, 20 et 30 ans), la première correspond à un rendement de 3 % sur le capital investi et la seconde à un rendement de 6 %.

Ces exemples démontrent aussi un autre aspect important. Comme l’illustre la première figure, l’investisseur a une valeur finale de 49 003 $ si le rendement du capital qu’il a investi est de 3 % sur un horizon de placement de trente ans. Toutefois, s’il attend dix ans avant d’investir dans son régime d’épargne (réduisant ainsi son horizon de placement à vingt ans seulement), il lui faudra investir annuellement 1 771 $ (au lieu de 1 000 $) pour atteindre la même valeur finale de 49 003 $, et 2 149 $ si le rendement du capital qu’il a investi est de 6 %.

La règle d’or pour atteindre un meilleur niveau de vie à la retraite est d’épargner tôt et régulièrement. La force des rendements composés s’accroît avec le niveau de rentabilité du capital investi.

Ce principe s’applique quelle que soit la source des rendements : intérêts, dividendes ou gains en capital. Plus l’investisseur attend avant d’épargner, plus il devra y consacrer des efforts. Bien qu’il soit souhaitable d’obtenir un meilleur taux de rentabilité du capital investi, il n’en demeure pas moins que le niveau moyen de rendement qui sera réalisé dépend à la fois des conditions de l’économie et du marché et de la politique de placement de l’investisseur (soit en fonction de la répartition d’actifs de son portefeuille et de l’ajustement de cette répartition au fil du temps).