Graphique en chandelier et données du marché financier mondial.
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Le Conseil du crédit alternatif de l’AIMA a récemment publié Financer l’économie 2025, la 11e édition de son rapport annuel sur l’état du secteur mondial du crédit privé. Les dernières conclusions montrent que le marché mondial du crédit privé a atteint environ 3 500 milliards de dollars américains (G$) d’actifs sous gestion à l’échelle mondiale à la fin de 2024, le marché ayant également enregistré des niveaux records de déploiement au cours de l’année 2024.

Le rapport met en évidence les principales tendances suivantes :

Le crédit privé affiche une croissance continue et importante

  • Nous estimons que les actifs sous gestion dans le domaine du crédit privé mondial s’élevaient à environ 3 500 G$ à la fin de 2024, soit une augmentation de 17 % par rapport à notre estimation de 3 000 G$ à la fin de 2023.
  • Le crédit aux entreprises est le segment dominant du marché du crédit privé, représentant 60 % des investissements actuels.
  • D’autres domaines tels que le financement de biens mobiliers, la dette d’infrastructure et la dette immobilière prennent de plus en plus d’importance et représentent la majeure partie des 40 % restants du marché.
  • En 2024, les répondants à notre enquête ont déployé environ 592,8 G$ dans des stratégies de crédit privé. Ce chiffre représente une augmentation de 78 % par rapport aux 333,4 G$ déployés en 2023.
  • Sur le plan géographique, les États-Unis restent le plus grand marché du crédit privé, représentant 65 % des actifs sous gestion, mais le marché européen connaît une croissance rapide en raison de sa forte proposition de valeur relative et d’un regain d’intérêt à l’échelle continentale pour les investissements dans les domaines de l’énergie, des transports, des infrastructures numériques et de la défense.
  • La concurrence entre les marchés du crédit privé et des prêts syndiqués à grande échelle (« BSL, sigle en anglais ») continue d’être un facteur clé de la fixation des prix et des conditions de prêt, même si la pression concurrentielle devrait s’atténuer.
  • 76 % des capitaux du crédit privé proviennent d’investisseurs institutionnels. La participation des particuliers a considérablement augmenté au cours de la dernière décennie pour atteindre environ 24 % de la base d’investisseurs du crédit privé et devrait continuer à croître.
  • La collecte de fonds pour le crédit privé en 2025 a été forte, les investisseurs continuant à apprécier le rendement ajusté au risque, les faibles taux de dispersion entre les gestionnaires et le profil de distribution de cette classe d’actifs.

Des structures de fonds stables et résilientes

  • Les niveaux d’endettement dans le crédit privé restent modestes. Nous estimons que l’endettement total des répondants à notre enquête représente environ 32 % de leurs actifs sous gestion nets dans le crédit privé.
  • L’endettement moyen pondéré des fonds de prêt aux entreprises les plus importants ou phares des répondants à l’enquête représente environ 43 % de la valeur liquidative.
  • 37 % des fonds de prêt aux entreprises les plus importants ou phares des répondants à l’enquête ne sont pas endettés, tandis que près de 87 % des fonds fonctionnent soit sans endettement, soit avec un effet de levier inférieur à 100 % de la valeur liquidative.
  • Les banques restent les principaux fournisseurs de financement des fonds de crédit privé, mais les nouveaux entrants sur le marché ont accru la concurrence et amélioré les conditions d’emprunt pour les emprunteurs.
  • 80 % des capitaux engagés dans le crédit privé recensés dans notre enquête sont détenus dans des structures fermées. Les fonds de crédit privé qui offrent un certain degré de liquidité aux investisseurs utilisent des outils de gestion de la liquidité afin de garantir que la liquidité disponible reste conforme au profil de liquidité sous-jacent des actifs de crédit privé et à la stratégie du fonds.

Les indicateurs clés reflètent la qualité de crédit stable des investissements et le financement prudent

  • Les taux de créances douteuses pour les principaux fonds de prêts aux entreprises étudiés s’élevaient en moyenne à 2,2 % pour les fonds de prêts aux entreprises et à 1,8 % sur la base des actifs sous gestion pondérés. Seuls 10 % des répondants ont déclaré des taux de créances douteuses supérieurs à 5 %.
  • Malgré l’augmentation des tensions sur les portefeuilles ces dernières années, les principaux indicateurs de crédit sont restés stables en 2024. D’autres indicateurs couramment utilisés pour mesurer les défauts de paiement et les tensions sur les portefeuilles sont également en baisse par rapport à leurs récents sommets, même s’ils restent légèrement supérieurs aux moyennes historiques.
  • Seuls 10 % des répondants ont déclaré des ratios prêt/valeur dans la fourchette la plus élevée de 60 à 70 %, et 17 % des entreprises financées par les répondants à l’enquête avaient des multiples dette nette/EBITDA supérieurs à 6x.
  • La baisse des taux d’intérêt et l’amélioration des perspectives pour les secteurs clés des économies américaine et européenne devraient atténuer les tensions sur les portefeuilles et les défauts de paiement futurs.
  • La documentation des prêts est affectée par les pressions à la baisse sur les conditions de prêt, en particulier aux États-Unis.