Régime PD – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Wed, 12 Nov 2025 13:07:51 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.2 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Régime PD – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Combien de temps une planification de retraite est-elle crédible ? https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/combien-de-temps-une-planification-de-retraite-est-elle-credible/ Wed, 12 Nov 2025 13:07:51 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=111011 La planification de la retraite constitue un exercice sur lequel la plupart (tous?) des particuliers devraient éventuellement se pencher. Fréquemment, un tel exercice consiste notamment à préparer un plan d’accumulation suivi d’un plan de décaissement, le tout dans une optique d’optimisation des ressources.

La question de la crédibilité dans le temps d’un plan de retraite est essentielle : autrement dit, pendant combien de temps une planification de retraite demeure-t-elle crédible, c’est-à-dire réaliste et conforme à la situation financière du contribuable et à ses objectifs? Voici un peu de réflexion sur cette question.

Hypothèses utilisées

La crédibilité d’une planification de retraite ne dépend pas uniquement de la qualité de l’analyse initiale. Elle repose aussi sur la pertinence des hypothèses (rendement, inflation, espérance de vie) utilisées. Sans surprises, il semble prudent de baser de telles projections sur les Normes de projection de l’Institut de planification financière.

Facteurs individuels

Les conditions de travail et les trajectoires professionnelles évoluent constamment. La montée du travail autonome, les interruptions de carrière et les changements de statut fiscal entraînent des ajustements nécessaires dans les plans. Le retour au travail plus fréquent en présentiel préconisé par plusieurs grands employeurs peut aussi provoquer des réflexions chez les particuliers. Enfin, des changements dans la situation familiale peuvent également chambarder les plans, aussi bien ficelés étaient-ils !

Facteurs externes

Par ailleurs, les régimes publics, tels que le Régime de rentes du Québec (RRQ) et la Sécurité de la vieillesse (PSV), sont eux aussi sujets à des modifications périodiques. Une modification du taux de cotisation, du seuil d’admissibilité ou du mode d’indexation d’un régime de pension agréé (RPA) privé ou même sa conversion de régime à prestations déterminées (PD) à régime à cotisations déterminées (CD) peut affecter directement la viabilité d’un plan conçu selon les règles antérieures. Des modifications majeures aux règles fiscales, pensons aux annonces (renversées depuis) d’augmentation du taux d’inclusion des gains en capital, peuvent aussi avoir une grande incidence sur les projections passées.

Un processus dynamique

En considérant les facteurs évoqués ci-devant, la planification de la retraite doit être envisagée comme un cycle d’évaluation et d’ajustement continu, plutôt que comme un exercice ponctuel. Il semble pertinent de considérer une révision formelle du plan au moins tous les trois à cinq ans, ou en cas d’événement majeur (changement d’emploi, de situation familiale, de marché, etc.). La révision périodique de la planification semble le meilleur moyen pour en préserver la pertinence. Dans cette optique, un plan peut probablement être considéré crédible pendant une période de 3 à 5 ans sans révision, possiblement même plus s’il inclut des marges de sécurité (taux de rendement prudents, provisions pour inflation et longévité, etc.). Ainsi, la crédibilité d’un plan de retraite ne se mesure pas seulement à sa justesse initiale, mais à sa capacité à intégrer les changements (qui vont assurément survenir en cours de route !).

La question « combien de temps une planification de retraite est-elle crédible ? » ne trouve donc pas de réponse unique, car elle dépend de la stabilité de plusieurs facteurs évoqués précédemment. La crédibilité n’est donc pas tant un état, mais une dynamique : celle d’un équilibre sans cesse renouvelé entre prévision et adaptation.

Comment le particulier peut-il suivre l’évolution de sa situation

Cela dit, entre les mises à jour, comment le particulier peut-il s’assurer que le cap est bon? La plupart des projections de retraite présente une projection des soldes d’épargne dans le temps en considérant les dépôts, retraits et le rendement projeté. Afin des s’assurer que les résultats correspondent en continu aux projections, on pourrait comparer annuellement la valeur réelle des actifs aux soldes projetés. Si les soldes réels devaient s’écarter de plus de : 10 % à la hausse ou 5 % à la baisse des projections (on peut établir d’autres balises), il serait intéressant de revisiter l’analyse ou de réviser les dépôts/retraits à effectuer à la hausse ou à la baisse. Les écarts acceptables précités ne sont pas symétriques, une évolution à la baisse étant plus grave qu’une évolution à la hausse.

Conclusion

En conclusion, un plan de retraite crédible n’est pas celui qui prédit parfaitement l’avenir, mais celui qui se prépare à l’incertitude. Ce qu’on en tire ne sera jamais un chiffre parfaitement exact, mais plutôt une trajectoire à long terme qu’on tentera de maintenir.

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Martin Dupras, a.s.a., Pl.Fin., M.Fisc, ASC
Fellow de l’Institut de planification financière
ConFor financiers inc.
Novembre 2025

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La santé des régimes PD continue de bien aller ! https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/la-sante-des-regimes-pd-continue-de-bien-aller/ Wed, 15 Oct 2025 12:11:02 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110370 La santé financière des régimes de retraite à prestations déterminées (PD) a longtemps été préoccupante. La chronique de février présentait l’Indice Mercer sur la santé financière des régimes de retraite. Cet Indice démontrait à quel point cette santé financière s’était améliorée au fil des ans.

Une autre source d’information

La firme Normandin Beaudry, un chef de file en rémunération globale au Canada, publie également une étude de la santé des régimes de retraite à prestations déterminées. Cette analyse, l’Indice Normandin Beaudry sur la situation financière des régimes de retraite peut être consultée ici et donne des résultats au 30 juin 2025.

Fait intéressant, on y présente, en plus d’un indice sur la solvabilité, un indice sur la capitalisation. On se rappellera qu’une évaluation actuarielle sous base de capitalisation (parfois appelée base de continuation) présume la très longue survie d’un régime à prestations déterminées tandis qu’une évaluation actuarielle sous base de solvabilité vient, en quelques sortes, simuler une fin de régime à une date donnée. C’est cette dernière base, celle de solvabilité, qui pourrait affecter les participants qui choisissent de transférer leurs droits d’un régime PD dans un véhicule immobilisé (un CRI par exemple).

Résultats au 30 juin 2025

Ils résument ainsi les résultats de leur propre étude :

  • « Degré de capitalisation moyen : 130 % au 30 juin 2025, en hausse de 3 % au cours du deuxième trimestre et en hausse de 1 % depuis le début de l’année
  • Degré de solvabilité moyen : 115 % au 30 juin 2025, en hausse de 4 % au cours du deuxième trimestre et en hausse de 1 % depuis le début de l’année »

Pour la capitalisation, leur analyse présente également, en plus du taux moyen, les taux se situant au 25e et au 75e rang centile. Finalement, on notera qu’ils présentent également une analyse distincte pour les régimes municipaux et universitaires du Québec.

Leurs conclusions rejoignent celle de l’étude citée en début de chronique : La santé des régimes PD va bien !

En conclusion

Évidemment il s’agit ici de résultats établis pour la moyenne des régimes observés, mais avec de tels degrés, on peut conclure que la situation est généralement positive pour les régimes. En observant le graphique qui apparait dans l’analyse principale (celle portant sur les régimes du secteur privé), on remarque que même le 25e rang centile (le régime pour lequel 75 % des régimes sont en meilleure santé financière) se situe légèrement sous la barre des 120% de degré de capitalisation, ce n’est pas rien !

Ce sont d’excellentes nouvelles pour tous les intervenants : promoteurs, participants, et, dans une moindre mesure, les conseillers de ces participants !

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Martin Dupras, a.s.a., Pl.Fin., M.Fisc, ASC
Fellow de l’Institut de planification financière
ConFor financiers inc.
Octobre 2025

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Les régimes PD canadiens améliorent leur ratio de solvabilité au T2 https://www.finance-investissement.com/nouvelles/les-regimes-pd-canadiens-ameliorent-leur-ratio-de-solvabilite-au-t2/ Wed, 09 Jul 2025 11:17:32 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=108372 Les régimes de retraite à prestations déterminées (PD) qui constituent la base de données Mercer sur les retraites ont augmenté leur ratio de solvabilité au deuxième trimestre pour atteindre 126 %. Selon le cabinet de conseil, cela représente une augmentation de quatre points par rapport au début du deuxième trimestre.

Le Mercer Pension Health Pulse indique le ratio médian de l’actif de solvabilité par rapport au passif (c’est-à-dire le point médian) parmi les 471 régimes de retraite desservis par Mercer. Il permet d’évaluer la capacité des régimes à remplir leurs obligations envers les membres en cas de liquidation.

« Du point de vue de la solvabilité, la santé financière globale des régimes de retraite à prestations déterminées des travailleurs canadiens demeure généralement sûre », constate Jared Mickall, directeur chez Mercer et responsable de la pratique en matière de patrimoine à Winnipeg.

Le taux de solvabilité médian a chuté à 121 % à la fin du mois d’avril, en raison de la rhétorique commerciale enflammée émanant de Washington, puis s’est redressé en mai et en juin.

« Les actions ont connu une volatilité importante tout au long du trimestre, mais ont terminé sur une note positive, analyse Jared Mickall. Dans le même temps, l’augmentation globale des rendements des titres à revenu fixe a entraîné une baisse globale des engagements et une baisse générale des actifs à revenu fixe. »

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Comment se portent les régimes PD ? https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/comment-se-portent-les-regimes-pd/ Wed, 05 Feb 2025 12:03:30 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=105323 La santé financière des régimes de retraite à prestations déterminées (PD) a beaucoup évolué au fil des ans. Elle était l’objet de beaucoup de préoccupation de la part des participants et des promoteurs. Qu’en est-il ces jours-ci ?

Évolution de la santé financière des régimes PD

La firme Mercer, une société de Marsh McLennan, produit sous base régulière l’Indice Mercer sur la santé financière des régimes de retraite. Voici comment ils présentent leur Indice :

 « L’indice Mercer sur la santé financière des régimes de retraite suit le degré de solvabilité médian des régimes de retraite qui figurent dans la base de données des régimes de retraite de Mercer, soit une base de données qui comprend des renseignements financiers, démographiques et autres sur les régimes de retraite des clients de Mercer au Canada. La base de données contient des renseignements sur près de 450 régimes de retraite au Canada, dans tous les secteurs d’activité, notamment les secteurs public, privé et celui des organismes sans but lucratif. Les renseignements sur chaque régime de retraite figurant dans la base de données sont mis à jour chaque fois qu’une nouvelle évaluation actuarielle de la capitalisation est effectuée au titre du régime. »

Cet Indice est établi à 125 % au 31 décembre 2024, soit pratiquement son niveau record depuis 2008. Il s’agit d’une amélioration par rapport au résultat de 116 % présenté au 31 décembre 2023. Le degré de solvabilité représente une des mesures de la santé financière d’un régime de retraite. Il représente essentiellement la valeur des actifs du régime (ses investissements) divisés par la valeur des engagements dudit régime (la valeur des promesses de rentes). Un degré de solvabilité inférieur à 100% implique qu’à une date donnée, la valeur des investissements du régime PD est inférieure à la valeur des engagements de ce régime. Inversement, un degré de solvabilité qui dépasse 100% implique qu’à une date donnée, la valeur des investissements du régime PD est supérieure à la valeur des engagements. À 125%, le régime de retraite médian se trouve donc en excellente santé financière.

Commentaires de Mercer

Dans le document précité, Mercer offre plusieurs commentaires notamment :

« En outre, 88 % des régimes figurant dans la base de données de Mercer ont un degré de solvabilité supérieur à 100 %, ce qui représente une légère amélioration par rapport au trimestre précédent (87 %) et une amélioration significative par rapport au début de l’année (83 %). »

On comprend donc qu’au-delà du fait que le régime médian se trouve en excellente santé financière, la grande majorité des régimes analysés (88%) présente un degré de solvabilité supérieur à 100%.

On notera que l’analyse de Mercer fait quand même état de risques en 2025, mais il s’agit somme toute de bonnes nouvelles.

En conclusion

Après avoir causé des soucis tant aux participants qu’aux promoteurs, la situation financière de la plupart des régimes PD semble présentement bien solide.

Martin Dupras, a.s.a., Pl.Fin., M.Fisc, ASC
Fellow de l’Institut de planification financière
ConFor financiers inc.
Février 2025

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Protection des rentes de retraite https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/protection-des-rentes-de-retraite/ Wed, 05 Jun 2024 11:22:34 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=101294 Au cours des dernières années, il est arrivé que certains participants (actifs et retraités) de régime de retraite à prestations déterminées (« Régimes PD ») aient vu leurs rentes diminuées à la suite de la faillite de leur employeur. Le projet de loi C-228 propose de nouvelles règles afin de mieux protéger les participants de régimes PD.

Une protection accrue

Le 23 novembre 2022, la Chambre des communes du Canada a adopté, à l’unanimité (quand même), la Loi modifiant la Loi sur la faillite et l’insolvabilité, la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies et la Loi de 1985 sur les normes de prestation de pension (le « Projet de loi C-228 »). C’est ce projet de loi qui a ensuite reçu la sanction royale en 2023.

Ce projet de loi vise à assurer une meilleure priorité aux Régimes PD en cas de faillite ou d’insolvabilité d’une entreprise.

On notera que la Loi sur la faillite et l’insolvabilité (la « LFI ») et la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (la « LACC ») protégeaient déjà, dans une certaine mesure, les Régimes PD notamment en priorisant le paiement de certaines créances :

  • les cotisations salariales prélevées sur le salaire des employés (à verser dans la caisse de retraite) et
  • les cotisations patronales relatives au service courant (à verser à la caisse de retraite).

Bref, les cotisations liées au service courant (employé et employeur) étaient déjà protégées.

Ajout important

Le Projet de loi vient ajouter le total des paiements spéciaux relatifs au passé aux montants précités. Il peut par exemple s’agir de paiements dus pour un passif non capitalisé ou un déficit de solvabilité. On vient ainsi diminuer de façon assez importante le risque que les droits des participants ne soient réduits en cas de terminaison de régime PD en raison d’une faillite d’employeur.

Bref, les cotisations pour le service passé seront mieux protégées.

Champ d’application

Les modifications présentées s’appliqueront aux régimes de pension agréés tant sous juridiction fédérale que provinciale.

L’impact est que les déficits passés des régimes de retraite vont ainsi grimper dans l’ordre des priorités de paiement en cas de faillite. On remarquera toutefois qu’il ne s’agira tout de même pas de créances garanties pour autant. Ces nouvelles protections ne seront pas absolues, par exemple si les actifs d’une société n’étaient pas suffisants pour couvrir déficits passés, les prestations pourraient quand même êtres diminués.

Pour les régimes de retraite existants, des dispositions transitoires sont incluses au projet de loi : Les modifications proposées ne s’appliqueront qu’à partir du quatrième anniversaire de l’entrée en vigueur dudit projet de loi.

En conclusion

Ces modifications sont évidemment bien positives, mais elles ne seront pas absolues et, surtout, elles ne s’appliqueront pas immédiatement aux régimes existants.

Martin Dupras, a.s.a., Pl.Fin., M.Fisc, ASC
ConFor financiers inc.
Juin 2024

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Réflexions sur le risque de survie https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/reflexions-sur-le-risque-de-survie/ Wed, 16 Feb 2022 13:10:38 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=85203 Il s’agit d’un sujet récurrent principalement pour deux raisons : d’abord en raison de la matérialité de ce risque, ensuite, parce de l’avis de plusieurs particuliers, comme ce risque parait contre-intuitif, la gestion de ce dernier cause souvent soucis.

Survivre à ses épargnes

Dans sa plus simple expression, ce risque se résume à ceci : survivre à ses épargnes. Sans surprises, c’est souvent à l’aube de la retraite, ou durant celle-ci, que les particuliers seront le plus sensibilisés à ce risque. On notera que la nature des sources de revenus d’un particulier aura une grande incidence sur l’importance qu’il aura à accorder à la gestion de ce risque.

  • Celui qui a eu la chance de participer longtemps à un régime de retraite à prestations déterminées (PD) va fréquemment tirer une portion importante de ses revenus de retraite de sources essentiellement garanties (le régime PD et les prestations des régimes gouvernementaux). Un tel particulier n’aura habituellement pas trop à se soucier du risque de survie.
  • Au contraire, celui qui va financer une portion importante de ses revenus de retraite à même ses investissements (REER, CELI, Régime de retraite à cotisations déterminées (CD), RVER, etc.) sera habituellement exposé à un plus grand risque de survie.

Outils de gestion de risque

Certains outils sont mis à la disposition des particuliers qui voudront gérer ce risque. Un de ces outils est la rente viagère. Qu’il s’agisse d’une rente viagère classique ou d’une rente viagère différée à un âge avancé, annoncée au budget fédéral de 2019, ce type de produits transfère une partie du risque de survie à un assureur.

Une autre option de gestion du risque de survie est disponible aux particuliers : le report des prestations des régimes gouvernementaux. Cette option, particulièrement le report des prestations du Régime de rentes du Québec, a notamment fait l’objet d’une chronique antérieure. Pour qu’un tel report soit profitable, au moins deux conditions préalables sont nécessaires :

  • Une espérance de vie « normale » et ;
  • Avoir accès à d’autres sources de revenus durant la période de report.

Si ces deux conditions sont réunies, la mathématique est claire, un tel report va fréquemment s’avérer profitable tout en diminuant le risque de survie.

Objections des particuliers

Certaines objections sont parfois invoquées par les particuliers à qui on recommande un tel report. Parmi celles-ci, on entend parfois (avec un contre argument entre parenthèse) :

  • « Mon beau-frère a touché sa rente du RRQ à 60 ans et il en est bien content! » (qui ne serait pas content de recevoir un chèque (ou un dépôt direct)? Ça ne constitue pas un argument financier pour autant)
  • « J’ai peur que le régime soit éventuellement coupé » (la pérennité du régime n’est pas en jeu, les évaluations actuarielles récentes du régime le démontrent)
  • « Je préfère avoir l’argent dans mes poches que dans celles du gouvernement » (il s’agit bel et bien d’un fonds séparé du fonds consolidé du gouvernement)
  • « Et si je mourrais trop tôt, j’aurais laissé de l’argent sur la table » (arrêtons-nous, ci-après, à cette dernière objection)

La crainte de laisser de l’argent sur la table

Il est rigoureusement exact de dire qu’en situation de report, un décès prématuré ferait en sortes que le RRQ aurait moins déboursé pour ce participant. Est-ce à dire qu’on devrait anticiper les prestations pour éviter un tel scénario? La réponse est non.

Permettez-moi une analogie. En se basant sur les indices S&P/TSX et FTSE Universe Bond, un portefeuille équilibré composé de 60 % en actions canadiennes et 40 % obligations en canadiennes a possiblement produit en 2021, avant frais, un rendement légèrement supérieur à 14%. Un portefeuille investi en totalité en actions canadienne a possiblement produit un rendement en 2021, toujours avant frais, légèrement supérieur à 25%. Le retraité de 60 ans qui possède comme seule épargne et principale source de revenus, un portefeuille REER de 100 000 $ croit-il qu’il a « laissé 11 000 $ de rendement sur la table » s’il avait été investi dans une approche équilibrée plutôt que 100 % en bourse canadienne? Non, parce qu’en gestion de risque, il aurait probablement été impensable pour ce retraité d’avoir la totalité de son capital retraite investi en bourse.

La même logique devrait pouvoir s’appliquer. La crainte de potentiellement laisser de l’argent sur la table en raison d’un décès prématuré si on reportait le début de la prestation de retraite du RRQ ne devrait pas pousser le particulier à anticiper le versement de cette prestation.

 

En conclusion

Il existe certaines raisons pour lesquelles l’anticipation du paiement des prestations du RRQ pourrait être pertinente, les quatre objections évoquées ci-avant n’en font certainement pas partie.

Martin Dupras, a.s.a., Pl.Fin., M.Fisc, ASC
Fellow de l’IQPF
ConFor financiers inc.
Février 2022

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Sun Life étoffe sa capacité d’innovation pour régimes PD https://www.finance-investissement.com/nouvelles/sun-life-etoffe-sa-capacite-dinnovation-pour-regimes-pd/ Fri, 04 Feb 2022 13:13:59 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=84937 Selon les termes de la direction, elle sera responsable des initiatives en matière de longévité et d’innovations afin de réduire les risques des régimes de retraite à prestations déterminées (PD). À l’emploi de FSL depuis 2016, elle faisait jusqu’alors partie de l’équipe des relations avec la clientèle relative à ce secteur.

Détentrice d’un baccalauréat en actuariat de l’Université Laval (2011), Laurence Audy a fait ses premières armes chez Willis Towers Watson à titre d’analyste en actuariat.

FSL est le leader canadien des régimes de retraite à prestations déterminées. Selon son dernier rapport annuel, l’entreprise se situe au premier rang pour les souscriptions de rentes enregistrées par les solutions prestations déterminées. Ce calcul se rapporte aux parts de marché, selon une évaluation de la LIMRA pour le cumul annuel au troisième trimestre de l’année 2020.

Dans ce rapport annuel, FSL précise distribuer « une gamme croissante » de solutions de réduction des risques pour régimes de retraite PD. Ces derniers sont de moins en moins prisés dans le secteur privé en raison de leurs coûts, comme le signale l’Institut canadien des actuaires.

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Les régimes PD plus économiques que les CD https://www.finance-investissement.com/nouvelles/les-regimes-pd-plus-economiques-que-les-cd/ Fri, 21 Jan 2022 13:07:56 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=84758 Les régimes de retraite à prestations déterminées (PD) seraient plus économiques que les régimes à cotisation déterminée (CD), selon un nouveau rapport du National Institute on Retirement Security, repris par Avantages.

Ainsi, un régime PD typique présenterait un avantage de 49 % en matière de coûts par rapport à un régime CD typique, selon le rapport américain. Cet écart s’expliquerait notamment par :

  • la mise en commun du risque de longévité;
  • la répartition de l’actif;
  • les frais peu élevés;
  • et la gestion professionnelle des régimes PD.

Par exemple, alors que les régimes CD doivent recevoir des cotisations excédentaires pour permettre à chaque employé de s’autoassurer contre la possibilité de longévité, la mise en commun du risque de longévité des régimes PD leur permet de financer des prestations en fonction de la longévité moyenne des participants, tout en versant à chaque travailleur un revenu mensuel, peu importe son espérance de vie. Cette différence permettrait aux régimes PD de faire des économies totales de 7 %, d’après les calculs du rapport.

La gestion professionnelle permet aux régimes PD d’obtenir de meilleurs rendements nets et cela à des frais moins élevés. Un régime PD coûterait ainsi 27 % de moins qu’un régime CD « idéal », qui affiche des frais inférieurs à la moyenne. Les rendements nets supérieurs des régimes PD générerait pour leur part une réduction additionnelle de 30 % des coûts.

« En résumé, lorsqu’il s’agit de fournir un revenu de retraite, les régimes à prestations déterminées sont nettement plus efficaces sur le plan économique que les comptes de retraite individuels en raison de la mise en commun des risques entre un grand nombre d’individus, d’un horizon de placement plus long, ainsi que de frais moins élevés et de rendements supérieurs », peut-on lire dans le rapport.

L’écart de coût entre les régimes se ferait surtout à partir de la retraite. Les participants absorbent ainsi des frais beaucoup plus élevés lorsque leurs actifs sont retirés d’un régime de retraite CD.

« Plus précisément, il serait respectivement 96 % et 37 % plus coûteux pour un régime CD “typique” et un régime CD “idéal” de fournir le même niveau de revenu de retraite qu’un régime PD typique, précise le rapport. Ainsi, les régimes PD continuent d’offrir un avantage important en termes de coûts. »

Toutefois passer d’un régime PD à un régime CD s’accompagne également de contreparties. On peut ainsi penser à l’augmentation des coûts de prestations ou une réduction importante des prestations de retraite, prévient le rapport.

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Les connaissances sur la retraite des Canadiens sont faibles https://www.finance-investissement.com/nouvelles/les-connaissances-sur-la-retraite-des-canadiens-sont-faibles/ Tue, 06 Jul 2021 12:14:13 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=80881 Les Canadiens peinent encore à comprendre le système de retraite. Ces derniers ont obtenu une note moyenne de 37 % à un test de connaissance de base, selon l’Indice IRE de l’Institut sur la retraite et l’épargne de HEC Montréal repris par Avantages.

Le test, qui contenait une trentaine de questions de connaissance financières générales et spécifiques aux programmes de retraite, a été passé par plus de 3000 Canadiens de 35 à 54 ans.

Les régimes de retraite offerts par les employeurs sont particulièrement mal compris, si l’on regarde l’ensemble des thématiques abordées par le test. Les Canadiens ont obtenu à peine 26 % pour les questions abordant ce type de régimes.

La majorité des répondants n’arrivent par exemple pas à trancher si c’est le régime PD ou CD qui offre une protection contre le risque de longévité.

Les Canadiens ont également eu du mal avec les questions portant sur la Pension de la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti. Ils ont obtenu une note moyenne de 31 % pour ces deux grandes thématiques.

La moyenne est légèrement meilleure lorsqu’il s’agit de questions portant sur le REER et le CELI (41 %), le Régime de rentes du Québec et le Régime de pensions du Canada (42 %) ainsi que les concepts financiers généraux (61 %).

Au niveau de l’âge, force est d’admettre que plus le répondant est âgé, plus il est au fait de ces questions. Les hommes, les répondants plus scolarisés et ceux qui ont des revenus plus élevés ont aussi obtenu des notes plus élevées, tout comme ceux qui sont les principaux responsables de la gestion financière au sein de leur ménage. Toutefois, le niveau de connaissances reste médiocre chez l’ensemble des répondants.

« En plus de soulever de nouveau des interrogations sur la capacité des Canadiens à prendre des décisions financières lourdes de conséquences, l’Indice IRE 2021 rappelle l’importance de fournir de l’information portant sur le système de retraite, ainsi que l’incertitude et la méconnaissance prévalant parmi les Canadiens », indiquent les auteurs de l’étude.

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Les régimes PD subissent aussi les effets de la pandémie https://www.finance-investissement.com/nouvelles/les-regimes-pd-subissent-aussi-les-effets-de-la-pandemie/ Wed, 14 Apr 2021 12:11:56 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=79015 La pandémie de la COVID-19 aura de telles conséquences à long terme sur l’espérance de vie des participants, que les passifs des régimes de retraite à prestations déterminées (PD) devraient être revus à la baisse.

Les plans financiers des régimes de retraite devraient être réévalués pour tenir compte de l’impact de la pandémie.

C’est la firme britannique XPS Pensions Group qui fait ce constat en se basant sur l’observation des passifs des régimes de retraite à prestations déterminées du Royaume-Uni. Ceux-ci surestimeraient leurs passifs de 1,5 à 3,5%, rapporte Avantages.ca.

Cette surestimation proviendrait du fait que la pandémie réduit la longévité des participants des régimes PD, au point que ces régimes verraient leurs coûts de financement être diminués de 25 à 60 milliards de livres sterling, soit 43 à 104 milliards de dollars.

Cet écart avec la réalité s’expliquerait par la sous-estimation de l’impact de la pandémie sur la mortalité à long terme. L’outil de référence utilisé au Royaume-Uni ne prendrait pas suffisamment en compte l’impact significatif de la COVID-19 sur la longévité des Britanniques.

Cette surestimation de leurs passifs pourrait laisser les régimes PD mener une stratégie à long terme et une gestion des risques inadéquates, met en garde XPS Pensions Group.

La pandémie peut aussi contribuer à augmenter les passifs des régimes PD, puisque les dépenses de santé ont globalement augmenté, ce qui pourrait être un facteur limitant la baisse de l’espérance de vie. Cependant, ces impacts seront inférieurs à ceux provoqués par la forte hausse de mortalité constatée depuis un an, ainsi que les surcoûts des traitements médicaux qui ont dû être reportés, aggravant la condition des patients.

Le taux de décès causés par la COVID-19 au Royaume-Uni est 50% supérieur à celui constaté au Québec.

Ici, la firme Normand Beaudry affirmait récemment que la pandémie n’aurait pas d’effet significatif sur le financement des régimes PD. Mais elle soulignait cependant que les impacts à long terme étaient difficilement prévisibles.

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