décaissement – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Fri, 27 Oct 2023 12:01:53 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png décaissement – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Le décaissement des avoirs à la retraite https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/le-decaissement-des-avoirs-a-la-retraite/ Fri, 27 Oct 2023 12:01:53 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=96983 Un sujet encore méconnu.

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Plus de la moitié des Québécois (53%) qui ne sont pas à la retraite ont un régime de retraite et 72 % se disent assez ou très familiers avec ce régime, révèle le dernier sondage d’ÉducÉpargne, réalisé en collaboration avec Léger.

Ce sondage Web réalisé du 7 au 13 août 2023 auprès de 601 Québécois visait à mieux comprendre les connaissances des répondants de 45 ans et plus en matière de décaissement de leurs avoirs à la retraite. Et fort est de découvrir que les connaissances ne sont pas encore au rendez-vous.

Des connaissances insuffisantes

On apprend ainsi que 50 % des répondants de 45-64 ans ne savent pas de combien d’argent ils auront besoin à la retraite, « alors qu’il s’agit de la base même d’un plan de décaissement », souligne ÉducÉpargne dans son communiqué.

En outre, 42 % des répondants de cette même tranche d’âge n’ont pas l’impression de posséder les connaissances nécessaires pour planifier leur retraite.

De plus, étant donné la situation économique actuelle, 43 % des travailleurs âgés de 45 ans et plus ont mentionné devoir modifier leur plan de retraite, comparativement à 17 % des retraités.

Une éducation financière à améliorer

Par ailleurs, 54 % des personnes sondées estiment savoir ce que signifie le décaissement des avoirs à la retraite.

Pourtant, devant les définitions présentées, 58 % des répondants ont été en mesure de donner la bonne réponse, révélant ainsi que 42 % des Québécois ne sont pas réellement familiers avec cette appellation.

En ce qui a trait aux différents termes financiers liés à la retraite, le REER (94 %) et le CELI (90 %) sont les plus connus, suivis du fonds enregistré de revenu de retraite, le FERR (66 %), de la rente viagère (42 %), du Compte de retraite immobilisé, le CRI (25 %) et du fonds de revenu viager, le FRV (14 %).

« On parle souvent de l’importance d’épargner pour bien planifier sa retraite, mais très peu du décaissement, alors que cette étape est aussi sinon plus importante. Selon les décisions prises par les épargnants, ce sont des dizaines, voire des centaines, de milliers de dollars qui sont en jeu », souligne Nathalie Bachand, planificatrice financière chez Bachand Lafleur, Groupe Conseil et présidente du conseil d’ÉducÉpargne.

La valeur ajoutée d’un professionnel

« Bonne nouvelle cependant, ajoute Nathalie Bachand, compte tenu de la complexité du sujet, 87 % des répondants croient qu’il est important d’être accompagné par un professionnel pour bien planifier sa retraite et le décaissement de ses avoirs. Cela démontre que les gens constatent qu’un expert a une valeur ajoutée pour cet exercice d’une grande importance. »

Pour mieux connaître le décaissement

Parallèlement à ce sondage, ÉducÉpargne lance une nouvelle campagne sur le décaissement des avoirs à la retraite, en collaboration avec la Chambre de la sécurité financière, Épargne Placements Québec, le Fonds de solidarité FTQ et Sun Life.

Parmi les initiatives destinées aux épargnants figurent une section web consacrée au décaissement et cinq vidéos présentant des études de cas selon divers profils.

Créé en 2003 sous le nom de Question Retraite, ÉducÉpargne est un organisme à but non lucratif qui a pour mission de sensibiliser les Québécois à l’importance de développer et de maintenir de bonnes habitudes d’épargne, de les outiller pour en accroître la portée et de les conseiller pour maximiser l’utilisation de leurs avoirs, notamment à la retraite.

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Risques et occasions liés aux clients qui décaissent https://www.finance-investissement.com/edition-papier/focus-sur-les-conseillers/risques-et-occasions-lies-aux-clients-qui-decaissent/ Mon, 16 Oct 2023 04:12:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=96664 FOCUS SUR LES CONSEILLERS - Ces derniers seraient à la fois bénédiction et malédiction.

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« L’industrie financière s’est bâtie sur l’accumulation des actifs, où elle est devenue très performante, constate ­Denis ­Gauthier, anciennement premier ­vice-président et directeur national à la ­Financière Banque ­Nationale. Mais on observe maintenant que de plus en plus de clients sont en mode décaissement et c’est la plus importante occasion de croissance qui s’en vient. »

C’est pourquoi ­Finance et ­Investissement a fait du décaissement un thème important du ­Pointage des courtiers québécois et du ­Pointage des courtiers multidisciplinaires de 2023.

Les chiffres confirment l’importance du sujet. Du côté des conseillers répondant au premier sondage, 60,8 % affirment qu’au moins 30 % de leurs clients sont actuellement en phase de décaissement de leurs actifs.

La proportion est moins importante du côté des conseillers liés à des courtiers multidisciplinaires : 29 % des répondants comptent 30 % ou plus de clients en décaissement.

D’un secteur de l’industrie à l’autre, on passe du simple au double, une différence considérable. Ceci s’explique par le fait que les conseillers en placement ciblent généralement davantage les clients fortunés et que ­ceux-ci sont plus susceptibles d’être à la retraite. C’est ce qu’on comprend d’une analyse fine des blocs d’affaires des conseillers sondés à l’occasion des deux pointages.

Pour consulter le tableau en grand format, cliquer ici.

Pour ce faire, nous avons découpé en trois ­sous-groupes les conseillers en fonction du pourcentage déclaré de clients en phase de décaissement dans leur bloc d’affaires. Du côté des conseillers liés à un courtier de plein exercice, le 1er groupe compte des conseillers ayant de 50 % à 80 % de clients en décaissement, le 2e groupe, entre 21 % et 49 %, le 3e groupe, de 0 % à 20 %.

La segmentation est un peu différente du côté des conseillers liés à un courtier multidisciplinaire : pour le 1er groupe, des conseillers ayant de 30 % à 90 % de clients en décaissement ; pour le 2e groupe, entre 11 % et 29 % et pour le 3e groupe, de 0 à 10 %.

Tant du côté plein exercice que multidisciplinaire, on constate des données assez similaires entre les groupes 1 et 2, alors que le groupe 3 se distingue nettement. Ainsi, en moyenne, les conseillers de plein exercice des groupes 1 et 2 géraient personnellement des actifs respectivement de 765 M$ et 930 M$, alors que les actifs gérés du groupe 3 ne s’élèvent qu’à 212 M$. En moyenne, l’actif géré par ménage était de 3,5 M$ et 4,2 M$ pour les conseillers des deux premiers groupes, et de 1,5 M$ chez les représentants du troisième groupe. Chez ces derniers, 21 % des ménages dont ils gèrent les comptes ont moins de 250 000 $ d’actifs, tandis que dans les deux autres groupes, les pourcentages sont très voisins : 14 % pour le groupe 1, 13 % pour le groupe 2.

Du côté des conseillers liés à des courtiers multidisciplinaires, les actifs sont moins importants, mais les différences entre les trois ­sous-groupes sont substantielles. Ainsi, les conseillers du groupe 1 administraient personnellement en moyenne un actif total, incluant fonds distincts et fonds communs, de 92 M$, par rapport à 63 M$ chez ceux du groupe 2, et à 38,5 M$ chez ceux du groupe 3. Entre les conseillers du groupe 3 et ceux du groupe 1, la différence moyenne entre les actifs administrés par ménage passe du simple au double : 260 000 $ pour les premiers, 520 000 $ pour les seconds. Le groupe 2 se situe plus près du groupe 1, avec des actifs par ménage de 420 000 $.

Décaissement avantageux

D’autres constats ressortent de cette analyse. En premier lieu, il semble désavantageux d’avoir une minorité de clients en phase de décaissement, car les conseillers qui en ont peu ont également moins d’actifs à gérer. Leur potentiel de revenu de production s’en trouve amoindri.

Étonnamment, il ne semble pas y avoir d’écart significatif entre l’âge moyen des conseillers liés aux courtiers de plein exercice des différents ­sous-groupes. Par contre, du côté multidisciplinaire, l’âge du conseiller semble être davantage déterminant de sa probabilité à appartenir à un sous-groupe, car l’âge moyen des conseillers du groupe 1 est de 49,8 ans, par rapport à 45,4 ans pour le groupe 3.

En deuxième lieu, du côté des conseillers multidisciplinaires, les conseillers qui ont plus de clients en phase de décaissement ont davantage recours aux fonds distincts. Jean ­Morissette, consultant en gestion de patrimoine et spécialiste de l’industrie des valeurs mobilières, considère que cette prépondérance des fonds distincts « découle directement des racines de l’épargne collective, où les représentants ont commencé en assurance avant de passer aux produits de placement ». Notons que les retraités sont généralement surreprésentés parmi les détenteurs de fonds distincts par rapport aux clientèles plus jeunes, selon ­Investor ­Economics.

Enfin, constatation inattendue, les femmes conseillères sont surreprésentées parmi les ­sous-groupes de conseillers ayant les proportions les plus élevées de clients en phase de décaissement, chez les courtiers tant de plein exercice que multidisciplinaires. Sans prétendre y offrir une explication scientifique, ­Jean ­Morissette met de l’avant le fait que les femmes ont des clientèles plus importantes de femmes ; ­celles-ci prennent leur retraite plus tôt que les hommes et vivent plus longtemps, donc décaissent plus longtemps.

Les données du sondage peuvent laisser croire qu’une clientèle en décaissement peut être une bénédiction à court terme, mais une malédiction à long terme. Car l’actif d’une clientèle en décaissement est forcément en déclin, ce qui annonce des revenus moindres dans un avenir plus ou moins rapproché. Comme le lance un conseiller d’Investia, le décaissement signifie « la perte de commissions ».

Il faut dire qu’un tel témoignage fait figure d’exception. On lit plus de commentaires du genre : « Ce sont les meilleurs clients. On peut faire bien des choses pour les aider. Ils l’apprécient. J’aimerais avoir plus de clients retraités. »

Jean ­Morissette juge malvenu de penser en termes d’avantages et de désavantages. La situation sur le terrain, ­dit-il, est très diversifiée et ne permet pas les conclusions faciles. « ­Tout dépend de la pratique du conseiller, de ses différentes clientèles. Souvent, les clients qui décaissent disposent d’autres actifs et décaissent seulement pour des raisons fiscales. »

Les conseillers ­doivent-ils s’inquiéter du phénomène de décaissement pour la valeur de leur bloc d’affaires ? Seulement ceux qui n’ont pas planifié leur pratique en tenant compte de cette tendance, tout comme ceux qui ne s’assurent pas d’avoir une solide base de clients en mode d’accumulation et qui ne veillent pas à renouveler leur clientèle. En fait, juge ­Denis ­Gauthier, une solide proportion de clients en décaissement peut ajouter de la valeur à un bloc d’affaires : « ­Ces clients ont souvent des enfants de 40 ans en pleine accumulation. Si on les aborde bien, on peut renouveler en amont la clientèle. »

Occasions à saisir

Les deux spécialistes que nous avons interviewés reconnaissent que l’afflux de clients en phase de décaissement peut entraîner des effets négatifs. Par exemple, fait ressortir ­Jean ­Morissette, « les actifs de certains clients sont trop orientés vers la retraite et ne prennent pas place dans un book plus large. Mais c’est une situation qu’on retrouve davantage du côté multidisciplinaire que du plein exercice ».

Par contre, il y a toujours un côté du mur au soleil, fait ressortir un participant au sondage. « ­Les clients en décaissement représentent une belle opportunité, ­dit-il. On pourrait penser que c’est le contraire, mais on reçoit de belles retombées de la maison [que les retraités vendent]. C’est un développement auquel je ne m’attendais pas. »

Pour l’industrie financière, le décaissement est la prochaine grande vague qu’elle se doit de saisir, jugent les deux spécialistes. Comme le souligne ­Jean ­Morissette, « c’est l’occasion d’offrir d’autres services et produits, que ce soit de l’assurance, des rentes viagères, du conseil fiscal ou successoral ».

Selon ­Denis ­Gauthier, les firmes gagnantes seront celles qui rehausseront l’expérience de décaissement. « ­Il faut que l’industrie se structure pour que ce soit facile de décaisser, ­propose-t-il, ne pas être obligé, par exemple, de liquider un placement complet pour générer de l’argent. Que le client continue d’avoir un portefeuille totalement investi, mais qui fournit quand même de la liquidité. »

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Dépassées les règles du FERR ? https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/martin-dupras/depassees-les-regles-du-ferr/ Wed, 06 Sep 2023 12:11:03 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=96071 ZONE EXPERTS - L’institut C.D. Howe se prononce.

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 Les principales règles du Fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) sont bien connues : des retraits annuels minimums applicables tant pour le FERR que pour le Fonds de revenu viager (FRV). Ces règles sont-elles dépassées? L’institut C.D. Howe se prononce dans son document de recherche Live Long and Prosper? Mandatory RRIF Drawdowns Raise the Risk of Outliving Tax-Deferred Saving

Des règles modifiées sommes toutes récemment

Le FERR a vu le jour en 1978. À l’origine, le retrait minimum, en pourcentage, était essentiellement égal à 1 divisé par le nombre d’années restant au contribuable avant d’atteindre l’âge de 90 ans.

En 1992 on a modifié les règles, plusieurs se souviendront du retrait minimal de 7,38 % à l’âge de 71 ans. La table des retraits minimums de 1992 tablait notamment sur des retraits indexés annuellement à hauteur de 1,00 % et sur un rendement nominal net de 7,00% sur les actifs. On peut imager la chose comme un rendement réel de près de 6,00 %. Quand même !

En 2015, les règles actuelles ont vu le jour.  On table notamment sur des retraits indexés annuellement à hauteur de 2,00 % et sur un rendement nominal net de 5,00% sur les actifs. On peut imager la chose comme un rendement réel de près de 3,00 %, ce qui est beaucoup plus réaliste actuellement. Notons également, qu’en cours de route, l’espérance de vie qui augmente a aussi été considérée.

Une nouvelle façon de voir les choses

Le document de recherche cité précédemment amène une idée tout à fait originale et intéressante afin de pouvoir comparer les règles passées et actuelles dans leurs contextes économiques respectifs.

Ils ont établi à quel moment la valeur marchande d’un portefeuille constitué d’obligations canadiennes détenu par un contribuable de 71 ans aura perdu, en dollars constants, 50 % de sa valeur, 75 % de sa valeur et 90 % de sa valeur. Ils ont ensuite analysé la probabilité que le contribuable atteigne ces âges. Le tableau suivant présente leurs résultats :

Pour consulter ce tableau en grand format, cliquer ici.

On peut interpréter ce tableau de la manière suivante. Sous les Règles, Environnement économique et espérance de vie s’appliquant en 1992 (la section verdâtre du tableau), un portefeuille FERR constitué d’obligations canadiennes détenu par un contribuable de 71 ans qui effectuera des retraits minimums annuels aura perdu, en dollars constants, 75 % de sa valeur quand le contribuable aura atteint l’âge de 96 ans.

S’il s’agit d’une femme, elle avait 10,9 % de probabilités d’atteindre cet âge, et un homme avait à peine 3,3% de probabilité de s’y rendre. Statistiquement, il était donc assez peu probable qu’un homme ou qu’une femme épuise son capital en s’en tenant aux retraits minimums.

Sous les Règles, Environnement économique et espérance de vie s’appliquant actuellement (la section bleutée du tableau), un portefeuille FERR constitué d’obligations canadiennes détenu par un contribuable de 71 ans qui effectuera des retraits minimums annuels aura perdu, en dollars constants, 75 % de sa valeur quand le contribuable aura atteint l’âge de 91 ans.

S’il s’agit d’une femme, elle a 39,6 % de probabilités d’atteindre cet âge, un homme a 27,5% de probabilité de s’y rendre. Statistiquement, il est donc beaucoup plus probable qu’un homme ou qu’une femme épuise son capital en s’en tenant aux retraits minimums applicables aujourd’hui et ce, malgré le fait que ceux-ci ont été diminués de façon importante en 2015.

En conclusion

Différentes solutions sont évoquées dans l’étude pour pallier la situation : diminuer les retraits minimums, les éliminer, les faire disparaître quand le solde du FERR descend sous un certain seuil, etc. Est-ce que celles-ci seront considérées? Chose certaines, les règles du FERR devraient être revisitées !

Martin Dupras, a.s.a., Pl.Fin., M.Fisc, ASC
Fellow de l’IQPF
ConFor financiers inc.
Septembre 2023

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Analyse d’une nouvelle option https://www.finance-investissement.com/edition-papier/front/analyse-dune-nouvelle-option/ Mon, 05 Jun 2023 04:14:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=94277 Dans bien des cas, mais pas tous, il serait avantageux pour un client de retarder à 72 ans le moment où il commence à toucher sa rente de retraite du Régime de rentes du Québec (RRQ).

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Une analyse individuelle s’impose, mais examinons une étude de cas sur la question.

Selon le budget provincial du Québec, dès le 1er janvier 2024, l’âge maximal d’admissibilité à une rente de retraite passera de 70 à 72 ans « afin d’aider les travailleurs à améliorer leur sécurité financière » à la retraite.

Actuellement, les clients peuvent bonifier leur rente de retraite de 0,7 % pour chaque mois de report de versement après l’âge de 65 ans, et ce, jusqu’à 70 ans. L’an prochain, les clients auront l’option de différer leur rente deux ans de plus.

La rente demandée à 72 ans pourrait être majorée de 58,8 % pour ceux qui ont pleinement cotisé au régime.

Ainsi, une personne demandant sa rente à 72 ans plutôt qu’à 70 ans recevra une hausse à vie de sa rente annuelle pouvant atteindre 2 634 $, souligne le plan budgétaire 2023-2024 du gouvernement québécois. Ce chiffre se base sur la rente versée en 2023.

Avec les actuaires et planificatrices financières Nathalie Bachand et Mélanie Beauvais, de Bachand Lafleur, groupe conseil, nous analysons les effets d’un tel report pour une personne retraitée (voir tableau 1).

Pour consulter le tableau en grand format, cliquez ici.

Examinons le cas de Louise, 65 ans, qui n’a pas de régime de retraite, mais a accumulé un capital de 700 000 $ en REER et de 100 000 $ dans un CELI (données arrondies pour faciliter les calculs). Cette dernière a cotisé une partie de sa vie au RRQ, mais n’a pas droit à la rente maximale. Elle pourrait recevoir dès 65 ans 13 875$, ou 92 % de la pleine rente annuelle. Dans ce scénario, nous supposons que Louise choisira de toucher sa pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV) à 70 ans, ce qui lui donnerait 11 220 $ par an. Elle estime son coût de vie à 50 000 $. Avec un profil 60 % croissance et 40 % revenu fixe, on espère générer un rendement moyen sur les placements de 4 % après frais. L’inflation prévue est de 2,1 % et les rendements se basent sur les Normes d’hypothèses de projection 2023 de l’Institut québécois de planification financière.

Avant le budget, il y avait un enjeu lié au calcul de la rente pour ceux qui ne travaillaient pas ou percevaient un salaire plus faible à partir de 65 ans et souhaitaient différer leur rente. Ces gens pouvaient voir diminuer leur moyenne de gains en carrière et, par conséquent, la rente de retraite.

Québec instaure dès 2024 un mécanisme de protection de la moyenne de gains acquise à partir de 65 ans afin d’éviter cette situation. Si une personne reporte le début du versement de sa rente après 65 ans, la modification de la méthode de calcul permettra alors d’éviter que les années de faibles gains (ou sans salaire) après 65 ans ne réduisent la moyenne des gains utilisés aux fins du calcul de cette rente. Le changement vise à permettre l’obtention de la pleine bonification de 0,7 % par mois jusqu’au maximum de 42 % à 70 ans et 58,8 % à 72 ans.

« Retraite Québec va comparer la moyenne des salaires jusqu’à 65 ans et celle jusqu’à 70 ans pour ensuite choisir le gain le plus élevé pour cette personne », explique Nathalie Bachand. Si on remplace de moins bonnes années par de plus gros gains, on pourrait alors choisir le résultat à 70 ans. Les nouvelles règles s’assurent que le calcul tienne compte au minimum de la moyenne de nos gains de travail à 65 ans.

Dans le cas de Louise, qui a cessé de travailler cette année, cette nouvelle règle sera plus avantageuse puisqu’elle pourra opter pour une moyenne de ses gains jusqu’à 65 ans.

Gérer les risques

La décision de reporter ou non la rente du RRQ (ou même de la PSV) est une question de gestion de risque. Pour un actuaire ou un planificateur financier, il s’agit de faire des calculs mathématiques adaptés à la situation de chaque client, mais pour ce dernier, le facteur émotionnel va souvent occuper le premier rang.

« On a peur de laisser des sous sur la table, mais l’important est surtout de ne pas en manquer à long terme. Pour ceux qui craignent de ne pas profiter de leur patrimoine de leur vivant, il faut comprendre que nos scénarios ne prévoient pas qu’ils vont dépenser moins, mais plutôt qu’ils vont prendre l’argent ailleurs », argumente Nathalie Bachand. Pour Louise, cela signifie que son coût de vie de 50 000 $ sera d’abord financé par son REER et son CELI, et ensuite par des rentes pleinement indexées.

Dans le cas de Louise, quel sera l’effet de reporter le moment où elle débute ses prestations du RRQ ? Premier constat qui découle du tableau:elle épuise ses épargnes à 94 ans plutôt qu’à 92 ans, lorsqu’elle diffère de 65 ans à 70 ans. L’ajout de deux années jusqu’à 72 ans lui permet d’étirer son capital jusqu’à 95 ans. Il y a 25 % de probabilité qu’une femme de 65 ans comme Louise vive jusqu’à 96 ans. Si elle a une espérance de vie normale, le report serait donc une bonne décision.

Par ailleurs, en optant pour une rente à 70 ans, la proportion de son coût de vie couvert par des rentes gouvernementales, après l’épuisement de ses épargnes, serait de 58 %. Et ce pourcentage grimpe à 62 % en remettant le début du versement de la rente du RRQ à 72 ans. « Ses rentes viagères indexées de la PSV et du RRQ couvrent presque les deux tiers de ses dépenses, ce qui est appréciable. Et advenant un épuisement plus rapide des avoirs ou si les rendements ne sont pas au rendez-vous, ce pourcentage de couverture du coût de vie sera garanti », indique Mélanie Beauvais.

Et que reste-t-il pour la succession? Plusieurs vont craindre de trop piger dans leur épargne et ainsi désavantager leurs héritiers. Il est vrai qu’un décès précoce à 75 ans sera plus pénalisant puisqu’on aura davantage drainé nos épargnes personnelles (REER et CELI pour Louise). « Toutefois, dès 85 ans, la tendance se renverse puisque les rentes bonifiées auront plus de poids dans le coût de vie en retardant l’épuisement du capital », observe Mélanie Beauvais. Et si Louise devait décéder à 90 ans, ses avoirs nets auront même augmenté en différant sa rente de 65 à 70 ans, passant de 67000 $ à 119 000 $. À 72 ans, le montant pour ses héritiers atteindra 124 000 $.

Cas particuliers

Il existe de multiples cas de figure et mieux vaut donc sortir la calculatrice. Par exemple, un retraité qui reçoit une rente d’un régime de retraite de 15 000 $ par année n’aura généralement pas droit au Supplément de revenu garanti (SRG) puisque, combiné à la rente du RRQ, son revenu annuel dépassera le revenu prescrit maximum de 20 952 $ pour une personne seule.

« Dans un tel cas, il pourrait être judicieux de décaisser les REER d’abord tout en reportant les rentes du RRQ à 70 ans ou 72 ans afin de maintenir le niveau de vie à long terme sans risque puisqu’on profitera de rentes pleinement indexées », remarque Nathalie Bachand. Ce choix de différer la rente dépendra du coût de vie à maintenir et sera tributaire des avoirs disponibles (REER, CELI, etc.) qu’on pourra décaisser entre 65 et 70 ou 72 ans.

Pour un retraité qui reçoit déjà la rente de conjoint survivant, il y aura un test à faire afin de déterminer si c’est pertinent de différer ou non le début du versement de la rente du RRQ. La rente de conjoint survivant combinée à notre rente ne peut pas excéder la rente maximale pour une personne.

« Parfois, il peut être plus judicieux de reporter notre rente du RRQ de quelques années, notamment si le conjoint décédé percevait une rente élevée. Il faut faire les calculs », dit Mélanie Beauvais.

Soyons francs, l’effet de différer la rente du RRQ sera marginal lorsqu’un retraité dispose d’un patrimoine très élevé par rapport à un coût de vie relativement faible. Les retraités n’ont pas nécessairement besoin de ces rentes bonifiées et indexées pour vivre.

Or, le report des rentes demeure tout de même une meilleure décision financière si ces personnes perdent entièrement leur PSV en raison de leurs revenus importants. Sur papier, on a donc les moyens de différer la rente du RRQ à 72 ans, ce qui permettra de mieux gérer les risques à la retraite, soit la longévité, le placement et l’inflation.

Parfois, la situation n’est pas aussi claire. Cela dépend aussi du coût de vie du client. « Lorsque les revenus imposables sont près de la limite de la récupération de la PSV, le report de la rente du RRQ peut nous pénaliser en raison des bonifications. Il faudra donc faire des calculs pour voir l’âge où ça devient moins intéressant », précise Mélanie Beauvais. Toutefois, la rente plus élevée à 70 ou 72 ans pourrait ultimement retarder le décaissement du REER et engendrer du rendement à l’abri de l’impôt lui-même différé. Est-ce que la perte de la PSV pourrait alors être compensée ou non ? Des calculs s’imposent.

Outre dans les cas de clients malades ou ayant des antécédents médicaux, familiaux ou héréditaires particuliers, quand est-il sensé de ne pas différer le moment de percevoir sa rente ? Ce serait le cas de retraités qui disposent de faibles revenus. Pensons à une personne qui aura droit au Supplément de revenu garanti, qui a peu de REER et dépense 20 000 $ annuellement tout en retirant une petite rente du RRQ. « Il vaudra possiblement la peine de la devancer à 60 ans afin de maximiser le SRG plus tard », confirme Mélanie Beauvais.

Le 18 mai dernier, Mélanie Beauvais et Nathalie Bachand ont présenté conjointement avec Martin Dupras, de ConFor financiers, une formation sur les modifications à venir au RRQ. Cette conférence est accessible en différé.

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Mythe à déboulonner https://www.finance-investissement.com/edition-papier/une/mythe-a-deboulonner/ Sat, 01 Apr 2023 00:01:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=92955 Contrairement à la croyance qu’ont certains clients, travailler après l’âge de 65 ans s’avère souvent avantageux.

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Pour le savoir, on sort la calculatrice !

La dernière année a fait particulièrement mal au bas de laine des retraités. Décaisser des épargnes quand la valeur des actions et des obligations dégringole peut causer des dommages. Les recherches démontrent en effet qu’une séquence de mauvais rendements en début de retraite augmente le risque de survivre à son épargne. En travaillant à temps partiel, un client retraité se donne plus de flexibilité et évite ainsi de vendre des placements dépréciés.

Avec l’actuaire et planificatrice financière Mélanie Beauvais, de Bachand Lafleur, groupe conseil, examinons l’impact marginal pour un retraité de 65 ans d’ajouter un revenu de travail annuel de 15 000 $ (voir les tableaux ci-bas).

Nous avons analysé deux scénarios. D’abord, celui de Carole, qui a un revenu de pension non indexé de 50 000$ par année. Ensuite, celui de Pierre, qui n’a aucun régime de pension ou d’épargne-retraite et ne peut compter que sur les prestations gouvernementales (Régime de rentes du Québec [RRQ], Pension de la sécurité de la vieillesse [PSV] et Supplément de revenu garanti [SRG]). Nous avons calculé pour chacun le revenu net disponible et le taux de conservation du revenu de travail. Par exemple, si le revenu net disponible augmente de 5 000 $ en raison d’un revenu d’emploi de 15 000 $, le taux de conservation est de 33,3 %.

Pour voir le tableau en grand format, cliquez ici.

Bon nombre de conseillers ont entendu le mythe suivant, qui est aussi le plus tenace : «L’impôt va bouffer tout mon salaire une fois que je serai à la retraite. »

Premier constat de cette étude de cas : Carole et Pierre conservent chacun 65% des 15 000 $ gagnés, soit plus de 9 700 $. « Beaucoup de gens regardent ce qu’ils vont perdre au lieu d’examiner la situation dans son ensemble. Dans les faits, chacun doit déterminer si ces heures travaillées valent le montant conservé dans leurs poches », remarque Mélanie Beauvais. L’experte note que chaque situation est unique et nécessite que l’on fasse des calculs.

Par ailleurs, les clients ne comprennent pas toujours le fonctionnement des paliers d’imposition. « Notre table d’impôt est progressive et il est faux d’affirmer que notre prochain dollar sera mangé de 53,31 %, précise-t-elle. C’est plutôt le dollar gagné au-dessus d’un revenu imposable de 235 675 $en 2023 qui l’est. » De plus, la tranche de revenu imposée à 37,12 % en 2023 est importante, soit de 53 359$ à 98 540 $.

Autre donnée abstraite : le taux effectif d’imposition ou taux moyen, qui correspond au total des impôts divisé par le revenu imposable. Ainsi, un particulier qui a gagné 100 000 $ de revenu l’an dernier (avant les charges sociales) payait un taux d’impôt moyen de 28,6 %. On est loin des 50 % souvent évoqués dans nos entourages.

Mention spéciale au calculateur en ligne du ministère des Finances du Québec (Revenu de travail conservé à la retraite). Cet outil permet d’estimer la part des revenus d’emploi qui demeure dans le portefeuille d’un retraité, après la prise en compte de la fiscalité, mais aussi des mesures incitatives à l’emploi suivant un retour au travail.

Prestations amputées

Qu’en est-il des revenus de programmes gouvernementaux ? Dans le cas de Carole, qui perçoit des prestations du RRQ et de la PSV, ce revenu de travail de 15 000 $ viendra réduire légèrement sa PSV (-220 $). N’oublions pas que le taux de récupération est de 15 %, mais qu’il ne s’applique qu’au revenu qui dépasse le seuil de 81 761$ en 2022. Ainsi, Carole devrait gagner plus de 134 626 $ pour perdre entièrement sa PSV.

Quant à Pierre, c’est du côté du SRG que le bât blesse, puisqu’il sera amputé de 3 300 $ sur les 8 600 $ auxquels il avait droit. « Son revenu net disponible a toutefois augmenté de près de 10 000$ cette année-là, soit une augmentation de 42 %, ce qui est non négligeable dans son cas », soutient Mélanie Beauvais.

Rappelons que l’admissibilité au SRG dépend de tous les revenus excluant la PSV. De plus, les premiers 5 000 $ de revenu de travail net des cotisations sociales ne sont pas pénalisés pour le SRG. Entre 5 000$ et 15 000 $, seule la moitié de la somme sera incluse dans le calcul. Il faut aussi noter que malgré son revenu d’emploi de 15 000 $, Pierre ne perd ni son crédit d’impôt pour solidarité ni son crédit pour la TPS.

En ce qui a trait au RRQ, ni la prestation de Carole ni celle de Pierre n’est touchée par ce revenu d’emploi de 15 000 $. Au contraire, elle sera bonifiée au fil du temps. En effet, même si les deux reçoivent des rentes du RRQ, ils devront cotiser au RRQ puisque leurs revenus de travail dépassent l’exemption de 3 500 $. Bien que cela leur coûte 740$ en cotisations supplémentaires au RRQ, ils profiteront de au RRQ, ils profiteront de rentes augmentées à vie dès l’année suivante.

Charges sociales additionnelles

À la retraite, les particuliers ne paient à peu près plus de charges sociales. Il y a le régime public d’assurance médicaments du Québec et le Fonds des services de santé. Dès qu’on gagne un revenu d’emploi s’ajoutent de nouvelles cotisations à payer en plus des impôts, soit les cotisations supplémentaires au RRQ, la participation au Régime québécois d’assurance parentale et à l’assurance-emploi. Bien sûr, ces coûts réduisent le revenu net disponible et le taux de conservation du revenu de travail.

Dans le cas de Carole et de Pierre, la charge sociale la plus importante est la cotisation supplémentaire au RRQ d’environ 740 $. « N’oublions pas que ce supplément de cotisation au RRQ leur donnera droit à des rentes bonifiées et indexées à vie. On évalue le point neutre d’une telle mesure à une dizaine d’années, soit 76 ou 77 ans. Si les deux vivent au-delà de cet âge, ils seront gagnants d’avoir cotisé ce supplément au RRQ », nuance Mélanie Beauvais.

Un homme de 65 ans a une chance sur deux d’atteindre 85 ans et une femme du même âge, la même probabilité de passer le cap des 87,5 ans, selon les données de 2021 sur l’espérance de vie de l’Institut de la statistique du Québec.

Plusieurs mesures fiscales au Québec et au fédéral visent à inciter la population à rester ou à retourner sur le marché du travail. Pour Carole et Pierre, le crédit d’impôt non remboursable pour prolongation de carrière est intéressant, car il permet d’éliminer l’impôt payable sur les revenus de travail supérieurs à 5 000 $ pour les particuliers de 60 ans et plus. Il donne droit à un crédit maximal de 1 500 $ pour les personnes âgées de 60 à 64 ans et de 1 650$ pour les travailleurs de 65 ans et plus. Il diminue graduellement au-delà d’un seuil de revenu de 36 590$ en 2022.

Ainsi, Carole reçoit un crédit de 1 500$ et Pierre, de quelque 840 $. « Il est donc faux d’affirmer que le revenu de travail à la retraite est englouti par les charges sociales et l’impôt », constate Mélanie Beauvais. D’autres travailleurs pourraient également avoir droit à la prime au travail, à l’Allocation canadienne pour les travailleurs ou au crédit d’impôt Bouclier fiscal.

Décaissement bonifié

Qu’en est-il du décaissement à la retraite ? « En travaillant une seule année de plus, on améliore également le scénario d’épuisement du capital », constate Mélanie Beauvais.

Dans le cas de Carole, si on présume que le revenu net supplémentaire de 9 730$ est simplement investi dans un CELI avec un rendement net de frais de 3,7 % (portefeuille à 60 % d’actions et 40 % d’obligations), elle épuise son capital à 92 ans au lieu de 90 ans. On suppose un coût de la vie indexé de 45 500 $. Et, bien sûr, ce scénario s’améliorera avec le temps si elle demeure sur le marché du travail.

Pour Pierre, qui touche uniquement des rentes gouvernementales, on présume qu’il n’y a aucun épuisement du capital, puisque ses revenus viagers sont entièrement indexés. Ce supplément de revenu net de 9 760 $ pourrait cependant être investi dans un CELI de la même manière que le fait Carole. « Cela lui permettrait d’augmenter son niveau de vie de près de 2% par année jusqu’à 96 ans », estime Mélanie Beauvais. Considérant son faible revenu, sa situation financière pourrait nettement s’améliorer s’il accepte de travailler quelques années après l’âge de 65 ans.

NDLR : Ce texte ne tient pas compte de la baisse d’impôt pour 2023 annoncée dans le budget du Québec de 2023-2024, ni des mesures favorisant le travail des particuliers de 65 ans ou plus à partir de 2024, dont la possibilité de cesser les cotisations au Régime de rentes du Québec pour les bénéficiaires d’une rente de retraite de 65 ans ou plus.

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Charles Hunter-Villeneuve rejoint Banque nationale Gestion privée 1859 https://www.finance-investissement.com/fi-releve/carriere/charles-hunter-villeneuve-rejoint-banque-nationale-gestion-privee-1859/ Thu, 09 Jun 2022 12:09:50 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=87185 DÉVELOPPEMENT – Il quitte iA Groupe financier pour relever de nouveaux défis.

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Le planificateur financier et auteur de la série de bandes dessinées Lire et Tirelire a été recruté en avril dernier comme conseiller principal par l’équipe de Banque Nationale Gestion privée 1859.

« Mon rôle consistera à faire les planifications financières pour les conseillers, à répondre à leurs questions et à assister à des rencontres avec les clients. Une partie de mon mandat sera également de donner de la formation, de rédiger des articles et d’intervenir dans les médias », souligne le conseiller, qui a exercé sa profession au Mouvement Desjardins puis au cabinet Diversico, avant d’entrer chez iA Groupe Financier comme planificateur financier puis fiscaliste.

Le décaissement, sujet de l’heure

C’est alors qu’il préparait un article sur le décaissement pour le numéro de juin du magazine Stratège de l’Association planification financière et fiscale (APFF) qu’il a été repéré par Daniel Laverdière, expert conseil chez Banque Nationale Gestion privée 1859, qui était chargé de relire son texte. « Nous avons eu de fréquents échanges sur le sujet pendant plusieurs semaines. Il m’a challengé. J’ai eu l’impression d’avoir trouvé mon mentor », raconte Charles Hunter-Villeneuve.

Le conseiller dit s’être plongé avec passion dans le sujet du décaissement pour la rédaction de l’article, un thème qui mérite d’être approfondi, selon lui, car il constitue un aspect indissociable de la planification successorale et comporte de nombreux éléments complexes, notamment en matière de planification fiscale.

« On peut apporter beaucoup de valeur ajoutée au décaissement grâce à une bonne planification fiscale, car il existe plusieurs moyens d’optimiser la situation des clients en dressant un plan pour savoir quels actifs ou placements décaisser, comment et à quel moment », estime-t-il. Dans l’article, il décortique entre autres différentes stratégies d’optimisation fiscale en fonction des classes d’actifs détenues.

Continuer à éduquer

Dans le cadre de ses nouvelles fonctions chez Gestion privée 1859, Charles Hunter-Villeneuve souhaite continuer à mettre ses talents de vulgarisateur au service de la littéracie financière et de l’éducation, en enseignant, en donnant des conférences et en publiant d’autres ouvrages, différents de ses bandes dessinées. « Si j’écris un autre livre, il s’agira d’un nouveau concept visant à toucher un plus large public », dit-il.

Ses conseils pour se faire connaitre comme conseiller ? « Il faut miser sur la créativité, l’originalité et l’humour. L’important est d’être soi-même et de garder son essence », estime-t-il. Un conseiller capable de synthétiser la bonne information part avec une longueur d’avance, considère-t-il. « La vulgarisation est le nerf de la guerre, car il y a tellement de canaux que le public risque l’indigestion. » Enfin, il faut aimer enseigner, être curieux et faire preuve d’humilité, car on n’a jamais réponse à tout, conclut-il.

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Stratégie de décaissement à évaluer https://www.finance-investissement.com/edition-papier/planification-de-la-retraite/strategie-de-decaissement-a-evaluer/ Mon, 22 Nov 2021 05:04:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=83706 Elle combine deux produits d'assurance.

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L’assureur Beneva (résultat de la fusion de La Capitale et SSQ Assurance) a récemment fait la promotion d’une offre de SSQ que cette dernière distribue au Canada sous le nom anglais « synthetic deferred annuity ».

Cette rente viagère différée synthétique « est plus une stratégie qu’un produit, puisqu’elle combine des produits existants », explique Martin Bédard, vice-président régional, ventes institutionnelles, régime de retraite individuel et gestion privée chez Beneva. D’un côté, on trouve un fonds distinct, de l’autre une rente viagère.

La stratégie, qui peut être composée à partir des produits de n’importe quel assureur, vise à offrir une autre option à un client de 65 ans qui envisage de souscrire à une rente différée, laquelle commence ses paiements lorsque celui-ci atteint 80 ans.

On propose plutôt que, à 65 ans, ce client souscrive à un fonds distinct. Le capital est investi dans un portefeuille diversifié d’actions (1/3 du S&P/TSX, 1/3 S&P 500 et 1/3 MSCI EAEO) entre 65 ans et 80 ans. Le capital est garanti à 100 % à l’échéance, c’est-à-dire lorsque le client aura 80 ans. À ce moment, il utilisera le capital de ce fonds pour acquérir une rente viagère à paiement immédiat et assortie d’une garantie de 10 ans. De l’avis de Martin Bédard, la stratégie, vise essentiellement des investisseurs conservateurs.

Taux déprimés

Une telle approche vise à composer avec la période de taux d’intérêt historiquement bas. «Dans le contexte actuel avec sa courbe d’intérêt plate, j’ai été étonné de constater que mon plan fonctionnait si bien,» dit Martin Bédard, qui a mis au point la stratégie.

Une rente différée achetée aujourd’hui promet des revenus dans 15 ans basés sur les taux actuels, ce qui annonce un revenu plus faible que si les taux étaient plus élevés. La stratégie de rente viagère différée synthétique comporte plusieurs avantages clés, fait ressortir Martin Bédard.

D’abord, un fonds distinct acheté à 65 ans sera plus probablement investi dans des actions, le capital étant protégé par la garantie, ce qui annonce une probable appréciation du capital à l’âge de 80 ans.

Ensuite, outre un capital plus substantiel, le retraité accroîtra ses chances de jouir de taux d’intérêt plus élevés. Compte tenu du niveau actuel des taux, il serait étonnant qu’ils n’aient pas augmenté dans 15 ans.

De plus, la stratégie offre la flexibilité d’avoir accès au capital entre l’âge de 65 et 80 ans.

En outre, si le client meurt avant 80 ans, il sera propriétaire de son capital et aura la certitude que son argent sera rapidement transmis à ses bénéficiaires. Enfin, la garantie de capital à l’échéance d’un fonds distinct lui assurera de récupérer au moins son capital au moment d’acheter la rente, ce qui justifie une allocation entièrement en actions.

Plus qu’une rente normale

Martin Bédard dit avoir soumis sa stratégie à 10 000 simulations à partir de modèles stochastiques projetant l’évolution du prix des actions et des taux d’intérêt sur 15 ans. Celles-ci font ressortir que dans 76 % des cas les taux d’intérêt sont remontés à des niveaux normaux et que le capital s’est apprécié « au point que le retraité se tire une rente trois fois plus élevée » que celle que lui promettrait l’achat aujourd’hui d’une rente différée.

Un scénario dans la tranche « optimiste » (75e percentile) laisse entrevoir, à partir de fonds distincts ayant des frais de gestion de 2,75 % sur un capital de 100 000 $, un revenu annuel de 53 396 $ à 80 ans plutôt que les 18 086 $ au même âge que procurerait une viagère achetée à 65 ans. Le scénario médian livre un revenu de 33 185 $ à 80 ans. Le pire scénario (dans lesquels ni le capital ni les taux n’ont crû) donnent un revenu de 7 755 $ à 80 ans.

Dans l’hypothèse que les frais du fonds distinct passent à 3,75 %, la simulation du 75e centile donne un revenu à 80 ans de 48 449 $, celle médiane, de 29 269 $, celle du 25e centile, de 16 550 $ et le pire scénario, de 7 755 $. Dans la majorité des cas, la stratégie est plus avantageuse que la rente différée (revenu de 18 086 $ à 80 ans).

La raison pour laquelle on privilégie une garantie de capital de 100 % à l’échéance est que, sans cette garantie, les frais de gestion passeraient à 1,50 %, mais le revenu annuel du pire scénario serait de 364 $ à 80 ans.

Quelques avis

Dans un tel scénario, « on parle de marchés baissiers qui durent 15 ans et où je n’ai plus de garanties », fait ressortir un spécialiste qui réclame l’anonymat: « J’aurais aimé qu’ils étoffent cette partie avec plus de chiffres. »

Outre cela, il n’est pas particulièrement impressionné par la stratégie de Beneva: « C’est une bonne réflexion à avoir, mais ça n’apporte rien de nouveau. »

Même avis de la part de Marc Johnston, directeur, investissements et retraités, chez Groupe Cloutier Investissements, guère impressionné par la formule. « C’est uniquement un concept de vente, du marketing, pas un nouveau produit, dit-il. C’est un assemblage qu’on pourrait faire auprès de n’importe quelle compagnie d’assurance. » Celui-ci remet en question aussi l’intérêt de construire la stratégie autour de fonds distinct, dont la garantie de capital a peu de portée. «Au bout de 15 ans, il est [pratiquement] impossible qu’on se retrouve avec moins d’argent», juge-t-il.

« Ce concept de vente semble avoir un peu de traction hors Québec, mais la force de vente du Québec a choisi de ne pas l’adopter », fait remarquer Marc Johnston.

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Le mythe des 4 %, un concept à revoir https://www.finance-investissement.com/fi-releve/strategie-daffaires/le-mythe-des-4-un-concept-a-revoir/ Thu, 28 Nov 2019 13:46:48 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=62681 FI RELÈVE - En finance, il n’existe pas de vérité absolue. La situation dépendant de chaque client, il est bon de ne pas appliquer de concepts tout préparés à ses clients. La règle des 4 % fait partie de ces règles qu’il serait bon de revoir.

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Cette règle de 4 % a été inventée en 1994, soit il y a 25 ans, par William Bengen. Elle stipule que les retraités pourraient retirer 4 % de leur portefeuille d’investissement chaque année pendant au moins 30 ans sans perdre d’argent.

Cette proposition avait alors été validée par plusieurs scientifiques. Une des études les plus connues à avoir analysé cette règle était l’étude Trinity, réalisée par trois professeurs de l’Université Trinity en 1998.

Cette règle est donc restée pendant des années le patron parfait du rythme de décaissement à la retraite.

La fin d’un mythe?

Plus récemment, cette règle a été revue et nombre d’experts ont déterminé qu’elle ne prenait pas en compte suffisamment de paramètres.

En 2013, le Wall Street Journal affirmait que malgré les hausses des cours boursiers de l’époque, ceux-ci ne progressaient pas suffisamment pour garantir la validité de la proposition de William Bengen.

Même après la publication de cet article, certains professionnels affirmaient que bien que la mise en œuvre de cette règle avait pour effet de gruger l’héritage pour les enfants, elle demeurait encore d’actualité. Surtout qu’il est fort peu probable qu’il reste 30 ans de retraite après que le client ait pris sa retraite à 65 ans puisque l’espérance de vie tourne autour de 85 ans.

Mais d’autres paramètres que la hausse des cours boursiers sont à prendre en compte. Parmi eux, on pourrait ainsi citer l’évolution des dépenses à la retraite, dont les frais liés aux soins de santé et l’impact des décaissements sur le montant d’impôt sur le revenu à payer, souligne Angie O’Leary, cheffe de la planification financière chez RBC Gestion de patrimoine aux États-Unis dans un article de MarketWatch.

Cette règle ne tient pas compte non plus d’une éventuelle chute des marchés au début de la retraite d’un client, que le retraité aurait du mal à compenser en maintenant des décaissements de 4 % chaque année, note également l’experte.

Morningstar abonde dans son sens dans son plus récent « Myth Buster » et soutient également que cette règle est dépassée. L’expert souligne ainsi que les situations des retraités ne sont jamais identiques. Certains scénarios sont simples, d’autres non. De plus les situations changent avec le temps, un retraité pourrait ainsi tomber malade et devoir augmenter considérablement ses dépenses en santé et la règle des 4 % ne tient pas compte des imprévus. Le décaissement devrait donc être évalué de façon régulière et être le fruit d’une combinaison de décisions au fil du temps plutôt qu’un montant fixe.

Parmi les facteurs à considérer pour décider du montant à retirer, il serait bon de prendre notamment en compte :

  • La valeur du portefeuille
  • Les dépenses discrétionnaires et non discrétionnaires
  • Les flux de trésorerie exogènes tels que les retraites ou les assurances sociales
  • La longévité
  • Les préférences du retraité

Toute règle qui ignorerait ces différents facteurs pour présenter une solution simple ne fonctionnera pas, soutient l’expert du Morningstar.

Cette règle des 4 % n’est toutefois pas à écarter trop rapidement, car elle est utile pour savoir quel montant épargner en vue de la retraite. En appliquant un décaissement annuel de 4 % au portefeuille d’investissement, on peut calculer que le besoin d’épargne doit être environ 25 fois plus important que le montant des dépenses annuelles moyennes à la retraite.

Mais une fois à la retraite, il sera important d’ajuster le rythme des décaissements selon les objectifs et dépenses du client et les règles fiscales alors en vigueur.

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Utiliser la série T en détention par une société pour la retraite https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/serge-lessard/utiliser-la-serie-t-en-detention-par-une-societe-pour-la-retraite/ Fri, 15 Nov 2019 00:26:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=62352 Utiliser la série T n'est pas toujours une bonne idée pour l'actionnaire d'une Gesco.

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On sait que l’utilisation d’un fonds commun de placement de série T est très souvent avantageuse pour un individu à la retraite, car ce type de fonds lui permet de reporter le moment où le gain en capital sur les parts du fonds sera réalisé.

Cependant, qu’en est-il de son utilisation dans un contexte de société par actions ? Est-ce avantageux d’investir les actifs de la société de portefeuille d’un retraité dans un fonds de série T ? La réponse simpliste à cette question est «oui», mais la vraie réponse est : «Ça dépend !» Voyons ce qu’il en est.

D’abord, rappelons que la série T est un type de fonds doté d’un pourcentage de distribution cible aux détenteurs de parts.

La détention par une société

Dans le contexte de parts d’un fonds de série T détenues par une société par actions, il est normal de se demander comment sera traité le remboursement de capital (RC).

Le RC reçu par une société de portefeuille est bien un RC. Il n’est pas imposable, il réduit la valeur marchande de la part et il réduit le prix de base rajusté (PBR) du placement, et si le PBR tombe à zéro, la distribution excédentaire de RC sera imposée à titre de gain en capital.

Donc, la situation est la même que celle d’un individu si l’intention est de laisser la distribution de RC dans la société. Toutefois, c’est rarement le cas. En effet, l’objectif de la série T dans une société est presque toujours de verser à l’actionnaire la somme reçue par distribution de RC.

Comment verse-t-on à l’actionnaire des sommes en provenance des investissements de la société ? Les distributions de RC reçues par la société n’augmentent pas le compte de dividende en capital (CDC). Le solde de ce compte indique le montant maximum qui peut être versé sans impôt aux actionnaires. Il ne sera donc pas possible de bénéficier automatiquement d’un versement à l’actionnaire non imposable.

Cependant, si un solde de CDC existe déjà dans la société, on pourra payer ce CDC avec les dollars de RC reçus. Et c’est le cas de tous les autres types de versements à l’actionnaire : la distribution de RC servira uniquement d’outil d’accès à des liquidités pour effectuer le versement désiré.

À la retraite, le versement désiré (qui peut être effectué à même les liquidités du compte de banque ou du RC) sera généralement sous une (ou plusieurs) de ces formes :

En dividendes déterminés (DivD) avec remboursement au titre de dividendes (RTD) de 38,33 % ;

En dividendes déterminés (DivD) sans RTD ;

En dividendes non déterminés (DivND) avec RTD de 38,33 % ;

En dividendes non déterminés (DivND) sans RTD ;

En dividendes provenant du CDC (DivCDC) ou en remboursement d’un dû à l’actionnaire ;

En salaire ou en boni.

L’étape préalable au versement de sommes de la société à l’actionnaire consiste à vérifier les comptes fiscaux. On vérifie :

Le solde du Compte de revenu à taux général (CRTG), qui permet le versement de DivD ;

Le solde du Compte de dividende en capital (CDC), qui permet de verser des dividendes non imposables à l’actionnaire ;

Le solde du Compte d’impôt en main remboursable au titre de dividende déterminé (IMRTDD). Il s’agit du montant de remboursement d’impôt auquel la société a droit à raison de 38,33 % du montant des DivD qu’elle verse à son actionnaire ;

Le solde du Compte d’impôt en main remboursable au titre de dividende non déterminé (IMRTDND). Il s’agit du montant de remboursement d’impôt auquel la société a droit à raison de 38,33 % du montant des DivND qu’elle verse à son actionnaire ;

Les billets ou sommes dues à l’actionnaire (pas exactement un compte fiscal…). Ces sommes peuvent être remboursées à l’actionnaire sans impôt.

Tel que mentionné ci-avant, le remboursement de capital d’un fonds de série T servira à se procurer les liquidités nécessaires à ces types de versement.

Penser à l’ordre de décaissement

La question qui suit et qui n’a aucun lien avec l’utilisation d’une série T ou non est : «Dans quel ordre décaisser la société ?» Nous avons mis un nom sur cette notion : «Meilleur type de versement de la société à l’actionnaire» ou «MTV».

J’ai conçu le tableau qui suit afin de vous aider à déterminer l’ordre de décaissement optimal pour un client retraité. Le tableau permet de déterminer la quantité de liquidités qu’il faudrait retirer de la société ou d’un placement personnel afin qu’un dollar se retrouve dans les poches de l’actionnaire. Cette quantité varie en fonction du palier d’imposition personnel de l’actionnaire et du type de fiscalité relié au versement. Cette information se retrouve dans la portion du bas du tableau.

Plus le coût est bas, plus il restera de placements investis, qui apporteront du rendement/revenu supplémentaire à la société ou à l’individu. Il faudra faire un choix concernant l’ordre de décaissement de ses actifs à la retraite. On consultera toutes les colonnes du tableau et on effectuera les retraits dans l’ordre le moins onéreux pour obtenir chaque dollar net à dépenser. Notez qu’il ne s’agit pas d’une méthode infaillible. Cependant, elle est certainement préférable à la «méthode du pif» et à celle largement répandue qui consiste à dire : «Versons le CDC d’abord !»

Voici les paliers d’imposition 2019 (pour le Québec) utilisés dans ce tableau, lesquels tiennent compte de la récupération de la pension de la sécurité de la vieillesse (PSV) :

N5a de 47 631 $ à 77 580 $

N5b de 77 581 $ à 87 575 $

N6 de 87 576 $ à 95 259 $

N7 de 95 260 $ à 106 555 $

N8a de 106 556 $ à 125 696 $

N8b de 125 697 $ à 147 667 $

N9 de 147 668 $ à 210 371 $

N10 210 372 $ et plus

De plus, «ENT > 500» signifie «Revenu d’entreprise supérieur à 500 000 $», «INT» signifie «Intérêts», «GCNI» signifie «Gain en capital non imposable» et «PD-CBR» signifie «Prestation de décès moins coût de base rajusté».

Par ailleurs, une explication complète du tableau nécessiterait beaucoup de temps et cette explication ne fait pas l’objet du présent article. Toutefois, sachez que la première portion présente le taux d’imposition marginal de l’actionnaire, et la deuxième, la perte de liquidité globale qui s’appliquerait sur la somme retirée (ce qui tient compte du RTD). Les six colonnes de droite présentent les options pour les actionnaires de société de portefeuille (Gesco).

Réaliser ou non du gain en capital

Le compte IMRTD augmente lorsque la société paye de l’impôt sur des revenus de placement. Lorsqu’il y a de l’IMRTD disponible dans la société, les versements des colonnes 1 et 3 seront souvent bénéfiques. Toutefois, notez qu’en l’absence d’IMRTD dans la société de portefeuille (colonnes 2 et 4), il est souvent préférable de réaliser volontairement du gain en capital (colonne 6) en vendant et en rachetant des placements que de verser des DivD ou des DivND sans RTD à l’aide des distributions de RC de la série T (colonne 4 «Capital»).

Ceci signifie que, dans un contexte de société, parfois, il est préférable d’utiliser la série T et d’éviter de réaliser du gain en capital inutilement, et parfois, il est préférable de mettre la série T de côté et faire exprès de réaliser du gain. Comme on le dit souvent : ça dépend !

Et ça dépend aussi d’un autre facteur : le revenu de placement total ajusté (RPTA). Il n’est pas dans l’objectif de cet article d’expliquer les notions relatives au RPTA. Nous tenons cependant à préciser que la société peut accéder principalement de trois façons à des liquidités afin de les verser à l’actionnaire pour la retraite :

Piger dans un compte (qui peut contenir le revenu d’entreprise) ou dans des placements qui n’ont pas pour effet de réaliser du gain (compte de banque, autres liquidités, versement de revenus en provenance des placements, etc.) ;

Réaliser du gain en capital par la vente de titres de placement (rachats de parts, etc.) ;

Obtenir du RC par la série T (non imposable).

Dans le contexte où l’actionnaire d’une société de gestion possède au moins une société associée qui produit du revenu d’entreprise, il est important que le RPTA ne dépasse pas un certain plancher (50 000 $ ou plus, selon le niveau du revenu d’entreprise). Dépasser ce plancher aura des conséquences financières que nous jugeons catastrophiques.

La distribution de RC dans la société n’augmente pas le RPTA, alors que 50 % du gain en capital provoqué par la vente de titres de placement augmentera le RPTA. Ceci pourrait être un élément important qui favoriserait l’utilisation de la série T plutôt que la réalisation volontaire de gain en capital, même dans les cas où la société n’a plus d’IMRTD.

En conclusion, l’utilisation de la série T est très souvent une bonne idée pour un individu, mais pas à tous les coups pour un actionnaire de Gesco. Assurément, on doit analyser les cas de société avec plus de profondeur.

* Avocat, Pl. Fin., FLMI, vice-président adjoint régional pour le Québec (Investissements), Service de fiscalité, retraite et planification successorale, Manuvie

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Cinq précautions à prendre en cas de ralentissement économique https://www.finance-investissement.com/fi-releve/strategie-daffaires/cinq-precautions-a-prendre-en-cas-de-ralentissement-economie/ Thu, 20 Dec 2018 13:04:44 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=54224 FI RELÈVE – Surveiller les cycles économiques permet de s’y adapter et d’en tirer profit. Découvrez cinq choses à considérer en cas de ralentissement économique afin d’accompagner vos clients.

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Les changements de marché peuvent être dévastateur pour un investisseur qui ne s’y attend pas et n’y est pas préparé. Par exemple, le passage de la croissance à la valeur peut avoir de graves conséquences pour quelqu’un de lourdement investi en actions de croissance de haute technologie, affirme Peter Hodson, CFA, est fondateur et chef de la recherche de 5i Research,  dans un article du Financial Post.

Après un long cycle de marchés haussiers, la volatilité a refait son apparition sur le marché et certains pensent que nous sommes sur le point de connaître un ralentissement économique. Pour aider vos clients à aborder plus sereinement cette période plus difficile, voici cinq choses que vous devriez considérer.

1) Garder les actions à dividendes à l’œil

Les investisseurs ont boudé les actions à dividendes cette année car ils anticipaient une hausse des taux d’intérêt. Même les titres classiques comme BCE et Enbridge ont connu une chute de respectivement 5 % et 9 %. Mais maintenant que la Réserve Fédéral américaine et la Banque du Canada s’inquiètent du ralentissement de la croissance, les investisseurs présagent de la possible fin de la hausse des taux.

Ainsi, ces actions à dividendes que les investisseurs évitaient cette année pourraient devenir intéressantes. Selon la situation économique en 2019, ce type de titres et les fiducies de placement immobilier et les jeux de redevances pourraient bien mieux s’en tirer que cette année, déclare Peter Hodson.

Michel-Olivier Marcoux, représentant de courtier en épargne collective et conseiller en sécurité financière chez Gestion de patrimoine ASF, garde également les actions à dividende à l’œil.

« Généralement, ce sont les grandes compagnies qui versent des dividendes, c’est rare qu’une petite entreprise verse des dividendes stables. C’est sûr que les grandes compagnies bien établies sont souvent plus stables en fin de cycle, donc c’est une bonne idée d’en avoir », explique-t-il.

2) Ne pas ignorer le style croissance

Lors de périodes de ralentissement économique, il est possible de continuer à être un investisseur qui opte pour une approche de style croissance, mais la prudence est de mise. Vous devez opter pour une croissance fiable. Recherchez des sociétés avec des bilans solides, une forte part de marché et un pouvoir de fixation des prix, conseille Peter Hodson.

Sachez qu’un titre de croissance à 75 fois le rapport cours-bénéfice va être plus vulnérable sur un marché faible qu’un titre de croissance à 35 fois le rapport cours-bénéfice.

Selon Michel-Olivier Marcoux, il ne faut effectivement pas négliger le style croissance, mais s’assurer de miser sur la qualité. Il aurait toutefois plus tendance à recommander un mélange du style croissance et du style valeur.

« Je pense que les deux styles sont importants à avoir et ça nous permet de ne pas avoir à ‘‘timer’’ le marché et regarder quand les fonds de type croissance vont mieux et quand les fonds de type valeurs vont mieux », précise-t-il.

3) Ne paniquez pas

Les récessions, même si l’une est sur le point de commencer, ne sont généralement pas si mauvaises, affirme Peter Hodson. En ce moment, les investisseurs regardent avec crainte la courbe de rendement inversée car celle-ci a prédit presque toutes les récessions de ces 50 dernières années.

Les investisseurs ont toutefois tendance à oublier que les marchés, en moyenne, se sont bien comportés au cours de la période qui a suivi la première inversion des rendements jusqu’à la véritable récession. Depuis 1978, l’inversion de la courbe se produit généralement 21 mois avant la véritable récession et l’indice S&P 500 augmente en moyenne de 12,7 % pendant cette période, note Peter Hodson.

Il vous reste donc encore du temps pour changer votre portefeuille si vous voulez adopter une approche plus défensive. Ensuite, rappelez-vous qu’il y a toujours des opportunités de gagner de l’argent.

Quand la courbe s’inverse, Michel-Olivier Marcoux, lui, commence à positionner ses portefeuilles pour la tempête. Particulièrement les portefeuilles de ses clients qui ne sont pas à l’aise avec la volatilité, qui s’approchent de la retraite ou de la période où ils vont avoir besoin de décaisser.

4) Les secteurs à considérer

Dans les marchés plus défensifs, certains secteurs ont tendance à mieux performer. C’est le cas du secteur des biens de consommation courante, de celui des services publics et le secteur des télécoms, affirme Peter Hodson.

Michel-Olivier Marcoux est pour sa part d’avis que tout ce qui est fournisseur d’électricité, de gaz ou les compagnies qui fournissent de l’eau sont des compagnies qui sont certainement les moins risquées. Les gens sont encore obligés d’utiliser de l’eau et de l’électricité, même en période de récession.

Il estime aussi que les compagnies qui proposent des produits moins chers comme les restaurants McDonald, Wallmart ou Dollarama ont également tendance à être stables. Les récessions affectent généralement davantage la classe moyenne, car c’est elle qui risque de voir ses revenu et ses placements diminuer et qui sera le plus susceptible d’être forcée de réduire son rythme de vie. Mais ces compagnies continuent d’offrir des services peu chers que ces consommateurs peuvent encore se permettre.

Dans une économie nerveuse, les investisseurs recherchent davantage de fiabilité, de flux de trésorerie constants, et des entreprises susceptibles de résister à la récession. Ce type de titres offre une certaine stabilité.

5) Assurez-vous de la qualité de vos titres

Une période économique qui tourne au ralenti ne laisse pas la possibilité aux investisseurs de « jouer ». Lorsque les taux et l’économie changent, il y a plus d’incertitude. Les investisseurs ne devraient donc pas miser sur des entreprises trop valorisées ou les choisir d’après des dépliants publicitaires.

Par exemple, de manière générale, les titres dans des secteurs comme le cannabis et la blockchain fonctionneront moins bien dans un tel environnement. Notez également que lorsque les investisseurs ont peur, les petites entreprises sont vendues en premier.

Ainsi, si vous envisagez de collectez des fonds, commencez par vendre les petites entreprises et les sociétés spéculatives.

« Les titres spéculatifs comme la blockchain ou le cannabis peuvent se faire frapper qu’il y ait une récession ou pas », souligne Michel-Olivier Marcoux. « Toutefois, en période de récession, c’est sûr que ça peut être parfois les premiers à partir. »

Selon lui, il est également possible que les titres comme Amazon se fassent frapper plus forts que les autres.

« C’est rendu à un niveau presque spéculatif tellement c’est haut. Donc un tel titre peut être frappé plus fort. »

Pour lui, il faut faire attention aux titres spéculatifs, mais davantage à la grosseur des entreprises, car encore une fois les entreprises à petite capitalisation sont les plus susceptibles d’être frappées.

« Par contre, je ne dis pas de vendre toutes nos petites compagnies ou toutes les petites capitalisations, parce que le jour où la récession termine, ce sont elles qui vont être très fortes, en période de début de cycle. Elles vont beaucoup augmenter. Je pense que ça revient toujours au fait d’être bien balancé. Je pense qu’en ayant un portefeuille bien diversifié, on peut réussir à avoir un rendement sur le long terme qui va être bon », conclut-il.

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