Bachand Lafleur, groupe conseil – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Thu, 09 Nov 2023 16:31:19 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Bachand Lafleur, groupe conseil – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 RRI : importantes hypothèses https://www.finance-investissement.com/edition-papier/planification-de-la-retraite/rri-importantes-hypotheses/ Mon, 13 Nov 2023 05:11:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=97318 L'intérêt pour le régime en dépend.

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Le régime de retraite individuel (RRI) comporte à la fois des avantages et des inconvénients qu’un actionnaire dirigeant devrait considérer avant de le mettre en place. L’un de ces inconvénients provient du fait que la valeur ajoutée du ­RRI peut diminuer fortement en fonction des hypothèses de projection.

C’est ce qu’a indiqué ­Mélanie ­Beauvais, actuaire et planificatrice financière chez ­Bachand ­Lafleur, groupe conseil, à l’occasion du congrès de l’Institut québécois de planification financière (IQPF) tenu en septembre.

Avant toute chose, rappelons que le ­RRI est un régime de pension agréé à prestations déterminées qui vise à payer une rente habituellement à un seul haut salarié.

Le régime s’adresse généralement à un dirigeant de 45 à 71 ans qui se verse un salaire important et qui
travaille dans une société en bonne santé financière. Il aime l’idée de recevoir un revenu viager et est sensible à l’insaisissabilité des sommes qui seraient dans le régime.

« ­Une fois que le client atteint 45 ans (environ), le ­RRI permet d’effectuer une cotisation supérieure à celle permise au ­REER », ­lit-on dans le cahier du participant du congrès de l’IQPF. Le ­RRI offre aussi la possibilité de cotisations additionnelles pour couvrir le déficit actuariel initial résultant du rachat de service passé ainsi qu’à la suite de mauvais rendements.

De plus, les cotisations au régime sont versées par l’employeur, ce qui évite les taxes sur la masse salariale. Les cotisations et frais sont déductibles d’impôt pour l’employeur. Ce dernier doit faire une évaluation actuarielle tous les trois ans (et en payer les frais) et déterminer les cotisations nécessaires, selon ce document.

Généralement, le ­RRI est plus avantageux lorsque le participant peut racheter des années de service passé et que la société qui met en place le régime ne peut pas profiter de la déduction pour petite entreprise (DPE), a noté ­Mélanie ­Beauvais. « ­Si la société est imposée au petit taux d’imposition (et qu’elle a accès à la ­DPE), la rentabilité du ­RRI devient moins intéressante », ­précise-t-on dans le cahier du participant.

Le ­RRI fait partie du patrimoine familial, ce qui en fait un régime potentiellement partageable advenant une rupture. « ­Il y a lieu de préciser que les contributions au ­REER font également partie du patrimoine familial. Ainsi, puisque les sommes versées dans un ­RRI sont habituellement plus importantes que celles auxquelles il est possible de contribuer dans un ­REER, ce sont ces sommes additionnelles qui représentent un risque matrimonial supplémentaire », ­lit-on dans le cahier du participant.

Le ­RRI comporte des coûts récurrents plus élevés et une administration plus lourde, a indiqué ­Mélanie ­Beauvais. Considérant que le participant au régime recevrait une rente, ­celle-ci offre moins de souplesse qu’un ­REER.

Avant même de songer à la mise en place d’un ­RRI, on devrait évaluer si les actions de la société seront éventuellement vendues. « ­Dans 90 % des cas, lorsqu’il y a vente, on va terminer le ­RRI », ­a-t-elle souligné.

Le ­RRI devient alors moins intéressant, car son actif est transféré au ­REER/FERR et assujetti aux limites de transfert maximal de l’Agence du revenu du ­Canada.

Ce transfert « implique que le montant imposable à la terminaison peut être important si le régime a été bien provisionné et qu’il a eu de bons rendements à travers les années ». L’opération vient alors « annuler en grande partie les avantages recherchés au fil du temps », a précisé la conférencière.

Si la société qui parrainait le ­RRI demeure active après la vente, le ­RRI pourrait être maintenu. C’est aussi le cas si un autre employeur continue de parrainer le ­RRI, comme la société de portefeuille du dirigeant, à condition qu’elle remplisse plusieurs conditions parfois difficiles à satisfaire.

Valeur ajoutée variable

« ­Les avantages financiers du ­RRI peuvent ne pas être aussi grands qu’on pourrait le prétendre », selon ­Mélanie Beauvais, qui a utilisé diverses hypothèses afin d’estimer la valeur ajoutée du ­RRI.

Une illustration ne devrait pas simplement comparer le solde du ­REER du participant avec le solde du ­RRI. « ­Il faut également considérer la valeur de la société, qui est réduite en raison des déboursés au ­RRI et des frais supplémentaires », lit-on dans le cahier du participant de l’IQPF.

Dans le cas du ­REER sans la création d’un ­RRI, il existe deux façons d’illustrer l’accumulation des sommes non requises au ­RRI, selon ce document. La première est que l’écart dans les déboursés de la société est versé en salaire à l’actionnaire, imposé annuellement et accumulé dans un compte non enregistré. La seconde est que l’écart est conservé dans l’entreprise, le bénéfice est imposé et le solde est accumulé dans la société.

De plus, on devrait s’assurer que les sommes (RRI, ­REER, société ou non enregistrée) sont graduellement décaissées pour comparer le « net après impôts ». Il faudrait également refaire le scénario en illustrant des hypothèses en lien avec le profil d’investisseur, par exemple un rendement annuel de 4 % et une croissance annuelle de la rente maximale de 2 %, plutôt que les hy­pothèses prescrites par la loi qui prévoit des taux supérieurs pour ces éléments. On doit également considérer des frais de gestion qui peuvent varier. Par exemple, on devrait « trouver le point mort des frais actuariels, c’­est-à-dire le seuil où les coûts excèdent l’avantage fiscal recherché », ­lit-on dans le cahier.

Prenons le cas d’un client qui évalue la pertinence de racheter ses années de service passé. Si on compare de manière brute le solde du ­REER et le solde du ­RRI, on observe un solde du ­RRI supérieur de 36 % par rapport au solde du ­REER, laissant croire de manière erronée à un avantage en faveur du ­RRI.

Par contre, en tenant compte de la fiscalité, notamment celle de l’accumulation dans la société et du décaissement graduel, la valeur ajoutée après impôt du ­RRI n’est alors supérieure que de 9 %. Si la société qui parraine bénéficie de la ­DPE et qu’on refait le scénario en illustrant des hypothèses de rendement moindre et qu’on tient compte des frais de gestion, l’avantage en faveur du ­RRI chute à 3 %.

Et si on fait l’hypothèse que les rendements au sein de la société proviennent complètement de gains en capital (qui accroît le solde du compte de dividendes en capital) plutôt que de revenu d’intérêt de titres à revenu fixe, la tendance se renverse. La valeur ajoutée du ­RRI devient négative et la combinaison ­REER et société affiche un solde après impôt supérieur de 3 % par rapport au solde du ­RRI.

« ­Le ­RRI est un outil parmi d’autres qui va fonctionner pour certains, [mais pas pour d’autres] », a ainsi conclu Mélanie ­Beauvais.

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Le décaissement des avoirs à la retraite https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/le-decaissement-des-avoirs-a-la-retraite/ Fri, 27 Oct 2023 12:01:53 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=96983 Un sujet encore méconnu.

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Plus de la moitié des Québécois (53%) qui ne sont pas à la retraite ont un régime de retraite et 72 % se disent assez ou très familiers avec ce régime, révèle le dernier sondage d’ÉducÉpargne, réalisé en collaboration avec Léger.

Ce sondage Web réalisé du 7 au 13 août 2023 auprès de 601 Québécois visait à mieux comprendre les connaissances des répondants de 45 ans et plus en matière de décaissement de leurs avoirs à la retraite. Et fort est de découvrir que les connaissances ne sont pas encore au rendez-vous.

Des connaissances insuffisantes

On apprend ainsi que 50 % des répondants de 45-64 ans ne savent pas de combien d’argent ils auront besoin à la retraite, « alors qu’il s’agit de la base même d’un plan de décaissement », souligne ÉducÉpargne dans son communiqué.

En outre, 42 % des répondants de cette même tranche d’âge n’ont pas l’impression de posséder les connaissances nécessaires pour planifier leur retraite.

De plus, étant donné la situation économique actuelle, 43 % des travailleurs âgés de 45 ans et plus ont mentionné devoir modifier leur plan de retraite, comparativement à 17 % des retraités.

Une éducation financière à améliorer

Par ailleurs, 54 % des personnes sondées estiment savoir ce que signifie le décaissement des avoirs à la retraite.

Pourtant, devant les définitions présentées, 58 % des répondants ont été en mesure de donner la bonne réponse, révélant ainsi que 42 % des Québécois ne sont pas réellement familiers avec cette appellation.

En ce qui a trait aux différents termes financiers liés à la retraite, le REER (94 %) et le CELI (90 %) sont les plus connus, suivis du fonds enregistré de revenu de retraite, le FERR (66 %), de la rente viagère (42 %), du Compte de retraite immobilisé, le CRI (25 %) et du fonds de revenu viager, le FRV (14 %).

« On parle souvent de l’importance d’épargner pour bien planifier sa retraite, mais très peu du décaissement, alors que cette étape est aussi sinon plus importante. Selon les décisions prises par les épargnants, ce sont des dizaines, voire des centaines, de milliers de dollars qui sont en jeu », souligne Nathalie Bachand, planificatrice financière chez Bachand Lafleur, Groupe Conseil et présidente du conseil d’ÉducÉpargne.

La valeur ajoutée d’un professionnel

« Bonne nouvelle cependant, ajoute Nathalie Bachand, compte tenu de la complexité du sujet, 87 % des répondants croient qu’il est important d’être accompagné par un professionnel pour bien planifier sa retraite et le décaissement de ses avoirs. Cela démontre que les gens constatent qu’un expert a une valeur ajoutée pour cet exercice d’une grande importance. »

Pour mieux connaître le décaissement

Parallèlement à ce sondage, ÉducÉpargne lance une nouvelle campagne sur le décaissement des avoirs à la retraite, en collaboration avec la Chambre de la sécurité financière, Épargne Placements Québec, le Fonds de solidarité FTQ et Sun Life.

Parmi les initiatives destinées aux épargnants figurent une section web consacrée au décaissement et cinq vidéos présentant des études de cas selon divers profils.

Créé en 2003 sous le nom de Question Retraite, ÉducÉpargne est un organisme à but non lucratif qui a pour mission de sensibiliser les Québécois à l’importance de développer et de maintenir de bonnes habitudes d’épargne, de les outiller pour en accroître la portée et de les conseiller pour maximiser l’utilisation de leurs avoirs, notamment à la retraite.

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Arrêt des cotisations à évaluer https://www.finance-investissement.com/edition-papier/une/arret-des-cotisations-a-evaluer/ Mon, 28 Aug 2023 04:13:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=95753 Une évaluation demeure utile.

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Dès 2024, les bénéficiaires d’une rente de retraite du ­Régime de rentes du ­Québec (RRQ) de 65 ans ou plus pourront, s’ils le veulent, cesser de cotiser au ­RRQ, selon le budget du ­Québec. Même si ce choix devrait faire l’objet d’une analyse individuelle propre à chaque client, certains experts jugent que l’arrêt facultatif sera tentant considérant la ­plus-value marginale qu’apporte la prolongation de ses cotisations au ­RRQ après 65 ans.

Ainsi, d’après le budget, dès le 1er janvier 2024, les travailleurs de 65 ans ou plus qui reçoivent déjà leur rente de retraite du ­RRQ auront l’option de cesser de cotiser au régime.

En contrepartie de cette option, ils ne profiteront pas du supplément à la rente de retraite. Avec la bonification du RRQ en vigueur depuis 2019, ce supplément pour le volet 1 des bonifications devait augmenter progressivement jusqu’en 2024. Cette ­année-là, les cotisations salariales versées au ­RRQ après le début du versement de la rente de retraite donneront droit au supplément à la rente de retraite de 0,66 % des gains cotisés l’année précédente. La rente est augmentée même si la personne recevait déjà la somme maximale et ­celle-ci continue d’augmenter tant que le travailleur verse des cotisations.

« ­Bien qu’il soit généralement avantageux de continuer à cotiser au ­RRQ après l’âge de 65 ans, plusieurs travailleurs souhaitent cesser d’y cotiser et bénéficier de liquidités à court terme plutôt que d’un supplément à la rente de retraite », ­lit-on dans le budget provincial. Cet arrêt facultatif des cotisations des bénéficiaires sera aussi applicable aux cotisations de leur employeur.

Ce choix ne pourra être effectué qu’une fois par année auprès d’un employeur et pourra être révoqué par le salarié selon les modalités du ­RRQ.

Avec les actuaires et planificatrices financières ­Nathalie Bachand et ­Mélanie ­Beauvais, de Bachand Lafleur, groupe conseil, nous analysons les incidences de l’arrêt des cotisations, ou de leur poursuite, pour une personne qui travaille quelques années à 65 ans.

Pour consulter le tableau en grand format, cliquez ici.

Examinons le cas de ­Louise, 65 ans, qui n’a pas de régime de retraite, mais a accumulé un capital de 700 000 $ en REER et de 100 000 $ dans un compte d’épargne libre d’impôt (CELI) (données arrondies pour faciliter les calculs). Cette dernière a droit à la rente maximale du RRQ, qui est de 15 680 $ à 65 ans.

Dans ce scénario, supposons que ­Louise choisira de toucher sa pension de la ­Sécurité de la vieillesse (PSV) à 70 ans, ce qui lui donnerait 11 220 $ par an. Elle estime son coût de vie à 58 000 $. Avec un profil 60 % croissance et 40 % revenu fixe, on espère générer un rendement moyen sur les placements de 4 % après frais. L’inflation prévue est de 2,1 % et les rendements se basent sur les Normes d’hypothèses de projection 2023 de l’Institut québécois de planification financière. Louise
décide donc de continuer à travailler de 65 ans à 70 ans pour un salaire qui correspond au « maximum des revenus de travail admissibles » ou « maximum des gains admissibles » (MGA), soit 66 600 $ en 2023.

La grande question : ­devrait-elle continuer ou non à cotiser au ­RRQ de 65 à 70 ans, considérant qu’elle prendra sa retraite à 70 ans ? ­Ses cotisations s’élèvent en 2023 à 4 038,40 $. Ce montant serait doublé (8 076,80 $) pour un travailleur autonome, car il faudra verser ­soi-même la part de l’employeur.

­Comprenons-nous bien, dans cette étude de cas, ­Louise n’a pas choisi de reporter le moment où elle commence à toucher sa rente du ­RRQ de 65 ans à 70 ou même 72 ans. Elle a plutôt décidé de la recevoir à partir de 65 ans, comme de nombreux ­Québécois. « ­Il aurait été plus avantageux pour elle de ne pas la demander même si elle travaillait afin de gérer les risques une fois à la retraite, soit la longévité, le placement et l’inflation », souligne Nathalie ­Bachand.

Majoration marginale

À première vue, on constate que ­Louise va épuiser ses épargnes dans les deux cas à 94 ans, qu’elle cesse ou non de cotiser. « C’est très similaire. Si elle arrête de cotiser, il lui reste à cet âge environ 30 000 $ d’actif dans son REER, alors que cette somme est de 63 000 $ si elle poursuit ses cotisations », remarque ­Mélanie ­Beauvais.

Autre constat : en continuant de cotiser au ­RRQ, ­Louise améliore quelque peu le taux de couverture de son coût de vie une fois ses épargnes épuisées. Ce pourcentage passe de 44 % à 46 %. Si cette dernière a une espérance de vie normale, il y a 25 % de probabilité qu’elle vive jusqu’à 96 ans. Mathématiquement, ce serait donc une bonne décision de poursuivre les cotisations même si l’effet est marginal.

À quel âge ces deux options ne ­feront-elles plus de différence pour ­Louise ? « ­Le point de bascule se trouve entre 85 et 86 ans, soit autour de l’espérance de vie d’une femme de 65 ans », précise ­Mélanie ­Beauvais. De plus, si les rendements ne sont pas au ­rendez-vous (ou l’inflation plus élevée) et si l’épuisement du capital est plus rapide, le fait de cotiser au ­RRQ de 65 à 70 ans va améliorer légèrement le taux de couverture du coût de vie puisque la rente indexée sera un peu plus élevée.

Qu’en ­est-il des actifs nets pour la succession de ­Louise ? ­Un décès précoce à 75 ans sera légèrement plus pénalisant, car elle aura davantage drainé ses épargnes personnelles (REER et ­CELI) afin de cotiser au ­RRQ entre 65 ans et 70 ans. « ­Toutefois, dès qu’on dépasse 85 ans, la tendance se renverse puisque les rentes bonifiées auront plus de poids dans le coût de vie en retardant quelque peu l’épuisement du capital », observe ­Mélanie ­Beauvais. Et si ­Louise devait décéder à 90 ans, ses avoirs nets auront fondu un peu moins que si elle avait cessé de cotiser au RRQ dès 65 ans, soit 185 000 $ plutôt que 177 440 $.

Qu’en ­est-il de la récupération de la pension de la ­Sécurité de la vieillesse ? ­Dans le cas de ­Louise, son coût de vie et son revenu de travail ne la pénalisent pas. Elle a droit à sa pleine prestation, qu’elle touchera à 70 ans. Pour un particulier qui gagnerait plus de 87 000 $ et qui reçoit dès 65 ans sa ­PSV, il faudrait alors évaluer l’incidence sur le scénario avec ou sans cotisation au RRQ. « L’effet devrait être minime, mais c’est du cas par cas. On doit faire des calculs », explique ­Mélanie ­Beauvais.

Pour un travailleur ayant de faibles revenus ou un coût de vie de quelque 20 000 $, on ne voudra souvent pas continuer à cotiser afin de ne pas perdre d’autres programmes d’aide. « ­Ceux qui ont droit au ­Supplément de revenu garanti (SRG) devraient demander leur rente plus rapidement et cesser de cotiser au ­RRQ », note Nathalie ­Bachand.

Quant à ceux qui auront droit à 70 ans au crédit pour les aînés de 2 000 $ par personne (4 000 $ pour un couple), cela pourrait aussi avoir une incidence sur le scénario et militer contre la poursuite des cotisations au ­RRQ. « Toutes ces aides, parfois non indexées et qui pourraient un jour disparaître ou être modifiées, envoient un message contradictoire à la population alors qu’on essaie d’encourager les gens à se protéger contre le risque de longévité à la retraite », déplore ­Nathalie ­Bachand.

Outre le cas du travailleur autonome qui doit payer en double les cotisations au ­RRQ, ce qui est désavantageux, l’amélioration marginale du scénario et l’âge avancé du point de bascule lorsqu’on continue de cotiser au ­RRQ rendent cette option difficile à vendre auprès des clients, croient nos deux expertes. Ceci sans parler de l’employeur qui devra continuer à verser sa part après 65 ans, ce qu’il pourrait déplorer…

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Analyse d’une nouvelle option https://www.finance-investissement.com/edition-papier/front/analyse-dune-nouvelle-option/ Mon, 05 Jun 2023 04:14:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=94277 Dans bien des cas, mais pas tous, il serait avantageux pour un client de retarder à 72 ans le moment où il commence à toucher sa rente de retraite du Régime de rentes du Québec (RRQ).

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Une analyse individuelle s’impose, mais examinons une étude de cas sur la question.

Selon le budget provincial du Québec, dès le 1er janvier 2024, l’âge maximal d’admissibilité à une rente de retraite passera de 70 à 72 ans « afin d’aider les travailleurs à améliorer leur sécurité financière » à la retraite.

Actuellement, les clients peuvent bonifier leur rente de retraite de 0,7 % pour chaque mois de report de versement après l’âge de 65 ans, et ce, jusqu’à 70 ans. L’an prochain, les clients auront l’option de différer leur rente deux ans de plus.

La rente demandée à 72 ans pourrait être majorée de 58,8 % pour ceux qui ont pleinement cotisé au régime.

Ainsi, une personne demandant sa rente à 72 ans plutôt qu’à 70 ans recevra une hausse à vie de sa rente annuelle pouvant atteindre 2 634 $, souligne le plan budgétaire 2023-2024 du gouvernement québécois. Ce chiffre se base sur la rente versée en 2023.

Avec les actuaires et planificatrices financières Nathalie Bachand et Mélanie Beauvais, de Bachand Lafleur, groupe conseil, nous analysons les effets d’un tel report pour une personne retraitée (voir tableau 1).

Pour consulter le tableau en grand format, cliquez ici.

Examinons le cas de Louise, 65 ans, qui n’a pas de régime de retraite, mais a accumulé un capital de 700 000 $ en REER et de 100 000 $ dans un CELI (données arrondies pour faciliter les calculs). Cette dernière a cotisé une partie de sa vie au RRQ, mais n’a pas droit à la rente maximale. Elle pourrait recevoir dès 65 ans 13 875$, ou 92 % de la pleine rente annuelle. Dans ce scénario, nous supposons que Louise choisira de toucher sa pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV) à 70 ans, ce qui lui donnerait 11 220 $ par an. Elle estime son coût de vie à 50 000 $. Avec un profil 60 % croissance et 40 % revenu fixe, on espère générer un rendement moyen sur les placements de 4 % après frais. L’inflation prévue est de 2,1 % et les rendements se basent sur les Normes d’hypothèses de projection 2023 de l’Institut québécois de planification financière.

Avant le budget, il y avait un enjeu lié au calcul de la rente pour ceux qui ne travaillaient pas ou percevaient un salaire plus faible à partir de 65 ans et souhaitaient différer leur rente. Ces gens pouvaient voir diminuer leur moyenne de gains en carrière et, par conséquent, la rente de retraite.

Québec instaure dès 2024 un mécanisme de protection de la moyenne de gains acquise à partir de 65 ans afin d’éviter cette situation. Si une personne reporte le début du versement de sa rente après 65 ans, la modification de la méthode de calcul permettra alors d’éviter que les années de faibles gains (ou sans salaire) après 65 ans ne réduisent la moyenne des gains utilisés aux fins du calcul de cette rente. Le changement vise à permettre l’obtention de la pleine bonification de 0,7 % par mois jusqu’au maximum de 42 % à 70 ans et 58,8 % à 72 ans.

« Retraite Québec va comparer la moyenne des salaires jusqu’à 65 ans et celle jusqu’à 70 ans pour ensuite choisir le gain le plus élevé pour cette personne », explique Nathalie Bachand. Si on remplace de moins bonnes années par de plus gros gains, on pourrait alors choisir le résultat à 70 ans. Les nouvelles règles s’assurent que le calcul tienne compte au minimum de la moyenne de nos gains de travail à 65 ans.

Dans le cas de Louise, qui a cessé de travailler cette année, cette nouvelle règle sera plus avantageuse puisqu’elle pourra opter pour une moyenne de ses gains jusqu’à 65 ans.

Gérer les risques

La décision de reporter ou non la rente du RRQ (ou même de la PSV) est une question de gestion de risque. Pour un actuaire ou un planificateur financier, il s’agit de faire des calculs mathématiques adaptés à la situation de chaque client, mais pour ce dernier, le facteur émotionnel va souvent occuper le premier rang.

« On a peur de laisser des sous sur la table, mais l’important est surtout de ne pas en manquer à long terme. Pour ceux qui craignent de ne pas profiter de leur patrimoine de leur vivant, il faut comprendre que nos scénarios ne prévoient pas qu’ils vont dépenser moins, mais plutôt qu’ils vont prendre l’argent ailleurs », argumente Nathalie Bachand. Pour Louise, cela signifie que son coût de vie de 50 000 $ sera d’abord financé par son REER et son CELI, et ensuite par des rentes pleinement indexées.

Dans le cas de Louise, quel sera l’effet de reporter le moment où elle débute ses prestations du RRQ ? Premier constat qui découle du tableau:elle épuise ses épargnes à 94 ans plutôt qu’à 92 ans, lorsqu’elle diffère de 65 ans à 70 ans. L’ajout de deux années jusqu’à 72 ans lui permet d’étirer son capital jusqu’à 95 ans. Il y a 25 % de probabilité qu’une femme de 65 ans comme Louise vive jusqu’à 96 ans. Si elle a une espérance de vie normale, le report serait donc une bonne décision.

Par ailleurs, en optant pour une rente à 70 ans, la proportion de son coût de vie couvert par des rentes gouvernementales, après l’épuisement de ses épargnes, serait de 58 %. Et ce pourcentage grimpe à 62 % en remettant le début du versement de la rente du RRQ à 72 ans. « Ses rentes viagères indexées de la PSV et du RRQ couvrent presque les deux tiers de ses dépenses, ce qui est appréciable. Et advenant un épuisement plus rapide des avoirs ou si les rendements ne sont pas au rendez-vous, ce pourcentage de couverture du coût de vie sera garanti », indique Mélanie Beauvais.

Et que reste-t-il pour la succession? Plusieurs vont craindre de trop piger dans leur épargne et ainsi désavantager leurs héritiers. Il est vrai qu’un décès précoce à 75 ans sera plus pénalisant puisqu’on aura davantage drainé nos épargnes personnelles (REER et CELI pour Louise). « Toutefois, dès 85 ans, la tendance se renverse puisque les rentes bonifiées auront plus de poids dans le coût de vie en retardant l’épuisement du capital », observe Mélanie Beauvais. Et si Louise devait décéder à 90 ans, ses avoirs nets auront même augmenté en différant sa rente de 65 à 70 ans, passant de 67000 $ à 119 000 $. À 72 ans, le montant pour ses héritiers atteindra 124 000 $.

Cas particuliers

Il existe de multiples cas de figure et mieux vaut donc sortir la calculatrice. Par exemple, un retraité qui reçoit une rente d’un régime de retraite de 15 000 $ par année n’aura généralement pas droit au Supplément de revenu garanti (SRG) puisque, combiné à la rente du RRQ, son revenu annuel dépassera le revenu prescrit maximum de 20 952 $ pour une personne seule.

« Dans un tel cas, il pourrait être judicieux de décaisser les REER d’abord tout en reportant les rentes du RRQ à 70 ans ou 72 ans afin de maintenir le niveau de vie à long terme sans risque puisqu’on profitera de rentes pleinement indexées », remarque Nathalie Bachand. Ce choix de différer la rente dépendra du coût de vie à maintenir et sera tributaire des avoirs disponibles (REER, CELI, etc.) qu’on pourra décaisser entre 65 et 70 ou 72 ans.

Pour un retraité qui reçoit déjà la rente de conjoint survivant, il y aura un test à faire afin de déterminer si c’est pertinent de différer ou non le début du versement de la rente du RRQ. La rente de conjoint survivant combinée à notre rente ne peut pas excéder la rente maximale pour une personne.

« Parfois, il peut être plus judicieux de reporter notre rente du RRQ de quelques années, notamment si le conjoint décédé percevait une rente élevée. Il faut faire les calculs », dit Mélanie Beauvais.

Soyons francs, l’effet de différer la rente du RRQ sera marginal lorsqu’un retraité dispose d’un patrimoine très élevé par rapport à un coût de vie relativement faible. Les retraités n’ont pas nécessairement besoin de ces rentes bonifiées et indexées pour vivre.

Or, le report des rentes demeure tout de même une meilleure décision financière si ces personnes perdent entièrement leur PSV en raison de leurs revenus importants. Sur papier, on a donc les moyens de différer la rente du RRQ à 72 ans, ce qui permettra de mieux gérer les risques à la retraite, soit la longévité, le placement et l’inflation.

Parfois, la situation n’est pas aussi claire. Cela dépend aussi du coût de vie du client. « Lorsque les revenus imposables sont près de la limite de la récupération de la PSV, le report de la rente du RRQ peut nous pénaliser en raison des bonifications. Il faudra donc faire des calculs pour voir l’âge où ça devient moins intéressant », précise Mélanie Beauvais. Toutefois, la rente plus élevée à 70 ou 72 ans pourrait ultimement retarder le décaissement du REER et engendrer du rendement à l’abri de l’impôt lui-même différé. Est-ce que la perte de la PSV pourrait alors être compensée ou non ? Des calculs s’imposent.

Outre dans les cas de clients malades ou ayant des antécédents médicaux, familiaux ou héréditaires particuliers, quand est-il sensé de ne pas différer le moment de percevoir sa rente ? Ce serait le cas de retraités qui disposent de faibles revenus. Pensons à une personne qui aura droit au Supplément de revenu garanti, qui a peu de REER et dépense 20 000 $ annuellement tout en retirant une petite rente du RRQ. « Il vaudra possiblement la peine de la devancer à 60 ans afin de maximiser le SRG plus tard », confirme Mélanie Beauvais.

Le 18 mai dernier, Mélanie Beauvais et Nathalie Bachand ont présenté conjointement avec Martin Dupras, de ConFor financiers, une formation sur les modifications à venir au RRQ. Cette conférence est accessible en différé.

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Mythe à déboulonner https://www.finance-investissement.com/edition-papier/une/mythe-a-deboulonner/ Sat, 01 Apr 2023 00:01:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=92955 Contrairement à la croyance qu’ont certains clients, travailler après l’âge de 65 ans s’avère souvent avantageux.

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Pour le savoir, on sort la calculatrice !

La dernière année a fait particulièrement mal au bas de laine des retraités. Décaisser des épargnes quand la valeur des actions et des obligations dégringole peut causer des dommages. Les recherches démontrent en effet qu’une séquence de mauvais rendements en début de retraite augmente le risque de survivre à son épargne. En travaillant à temps partiel, un client retraité se donne plus de flexibilité et évite ainsi de vendre des placements dépréciés.

Avec l’actuaire et planificatrice financière Mélanie Beauvais, de Bachand Lafleur, groupe conseil, examinons l’impact marginal pour un retraité de 65 ans d’ajouter un revenu de travail annuel de 15 000 $ (voir les tableaux ci-bas).

Nous avons analysé deux scénarios. D’abord, celui de Carole, qui a un revenu de pension non indexé de 50 000$ par année. Ensuite, celui de Pierre, qui n’a aucun régime de pension ou d’épargne-retraite et ne peut compter que sur les prestations gouvernementales (Régime de rentes du Québec [RRQ], Pension de la sécurité de la vieillesse [PSV] et Supplément de revenu garanti [SRG]). Nous avons calculé pour chacun le revenu net disponible et le taux de conservation du revenu de travail. Par exemple, si le revenu net disponible augmente de 5 000 $ en raison d’un revenu d’emploi de 15 000 $, le taux de conservation est de 33,3 %.

Pour voir le tableau en grand format, cliquez ici.

Bon nombre de conseillers ont entendu le mythe suivant, qui est aussi le plus tenace : «L’impôt va bouffer tout mon salaire une fois que je serai à la retraite. »

Premier constat de cette étude de cas : Carole et Pierre conservent chacun 65% des 15 000 $ gagnés, soit plus de 9 700 $. « Beaucoup de gens regardent ce qu’ils vont perdre au lieu d’examiner la situation dans son ensemble. Dans les faits, chacun doit déterminer si ces heures travaillées valent le montant conservé dans leurs poches », remarque Mélanie Beauvais. L’experte note que chaque situation est unique et nécessite que l’on fasse des calculs.

Par ailleurs, les clients ne comprennent pas toujours le fonctionnement des paliers d’imposition. « Notre table d’impôt est progressive et il est faux d’affirmer que notre prochain dollar sera mangé de 53,31 %, précise-t-elle. C’est plutôt le dollar gagné au-dessus d’un revenu imposable de 235 675 $en 2023 qui l’est. » De plus, la tranche de revenu imposée à 37,12 % en 2023 est importante, soit de 53 359$ à 98 540 $.

Autre donnée abstraite : le taux effectif d’imposition ou taux moyen, qui correspond au total des impôts divisé par le revenu imposable. Ainsi, un particulier qui a gagné 100 000 $ de revenu l’an dernier (avant les charges sociales) payait un taux d’impôt moyen de 28,6 %. On est loin des 50 % souvent évoqués dans nos entourages.

Mention spéciale au calculateur en ligne du ministère des Finances du Québec (Revenu de travail conservé à la retraite). Cet outil permet d’estimer la part des revenus d’emploi qui demeure dans le portefeuille d’un retraité, après la prise en compte de la fiscalité, mais aussi des mesures incitatives à l’emploi suivant un retour au travail.

Prestations amputées

Qu’en est-il des revenus de programmes gouvernementaux ? Dans le cas de Carole, qui perçoit des prestations du RRQ et de la PSV, ce revenu de travail de 15 000 $ viendra réduire légèrement sa PSV (-220 $). N’oublions pas que le taux de récupération est de 15 %, mais qu’il ne s’applique qu’au revenu qui dépasse le seuil de 81 761$ en 2022. Ainsi, Carole devrait gagner plus de 134 626 $ pour perdre entièrement sa PSV.

Quant à Pierre, c’est du côté du SRG que le bât blesse, puisqu’il sera amputé de 3 300 $ sur les 8 600 $ auxquels il avait droit. « Son revenu net disponible a toutefois augmenté de près de 10 000$ cette année-là, soit une augmentation de 42 %, ce qui est non négligeable dans son cas », soutient Mélanie Beauvais.

Rappelons que l’admissibilité au SRG dépend de tous les revenus excluant la PSV. De plus, les premiers 5 000 $ de revenu de travail net des cotisations sociales ne sont pas pénalisés pour le SRG. Entre 5 000$ et 15 000 $, seule la moitié de la somme sera incluse dans le calcul. Il faut aussi noter que malgré son revenu d’emploi de 15 000 $, Pierre ne perd ni son crédit d’impôt pour solidarité ni son crédit pour la TPS.

En ce qui a trait au RRQ, ni la prestation de Carole ni celle de Pierre n’est touchée par ce revenu d’emploi de 15 000 $. Au contraire, elle sera bonifiée au fil du temps. En effet, même si les deux reçoivent des rentes du RRQ, ils devront cotiser au RRQ puisque leurs revenus de travail dépassent l’exemption de 3 500 $. Bien que cela leur coûte 740$ en cotisations supplémentaires au RRQ, ils profiteront de au RRQ, ils profiteront de rentes augmentées à vie dès l’année suivante.

Charges sociales additionnelles

À la retraite, les particuliers ne paient à peu près plus de charges sociales. Il y a le régime public d’assurance médicaments du Québec et le Fonds des services de santé. Dès qu’on gagne un revenu d’emploi s’ajoutent de nouvelles cotisations à payer en plus des impôts, soit les cotisations supplémentaires au RRQ, la participation au Régime québécois d’assurance parentale et à l’assurance-emploi. Bien sûr, ces coûts réduisent le revenu net disponible et le taux de conservation du revenu de travail.

Dans le cas de Carole et de Pierre, la charge sociale la plus importante est la cotisation supplémentaire au RRQ d’environ 740 $. « N’oublions pas que ce supplément de cotisation au RRQ leur donnera droit à des rentes bonifiées et indexées à vie. On évalue le point neutre d’une telle mesure à une dizaine d’années, soit 76 ou 77 ans. Si les deux vivent au-delà de cet âge, ils seront gagnants d’avoir cotisé ce supplément au RRQ », nuance Mélanie Beauvais.

Un homme de 65 ans a une chance sur deux d’atteindre 85 ans et une femme du même âge, la même probabilité de passer le cap des 87,5 ans, selon les données de 2021 sur l’espérance de vie de l’Institut de la statistique du Québec.

Plusieurs mesures fiscales au Québec et au fédéral visent à inciter la population à rester ou à retourner sur le marché du travail. Pour Carole et Pierre, le crédit d’impôt non remboursable pour prolongation de carrière est intéressant, car il permet d’éliminer l’impôt payable sur les revenus de travail supérieurs à 5 000 $ pour les particuliers de 60 ans et plus. Il donne droit à un crédit maximal de 1 500 $ pour les personnes âgées de 60 à 64 ans et de 1 650$ pour les travailleurs de 65 ans et plus. Il diminue graduellement au-delà d’un seuil de revenu de 36 590$ en 2022.

Ainsi, Carole reçoit un crédit de 1 500$ et Pierre, de quelque 840 $. « Il est donc faux d’affirmer que le revenu de travail à la retraite est englouti par les charges sociales et l’impôt », constate Mélanie Beauvais. D’autres travailleurs pourraient également avoir droit à la prime au travail, à l’Allocation canadienne pour les travailleurs ou au crédit d’impôt Bouclier fiscal.

Décaissement bonifié

Qu’en est-il du décaissement à la retraite ? « En travaillant une seule année de plus, on améliore également le scénario d’épuisement du capital », constate Mélanie Beauvais.

Dans le cas de Carole, si on présume que le revenu net supplémentaire de 9 730$ est simplement investi dans un CELI avec un rendement net de frais de 3,7 % (portefeuille à 60 % d’actions et 40 % d’obligations), elle épuise son capital à 92 ans au lieu de 90 ans. On suppose un coût de la vie indexé de 45 500 $. Et, bien sûr, ce scénario s’améliorera avec le temps si elle demeure sur le marché du travail.

Pour Pierre, qui touche uniquement des rentes gouvernementales, on présume qu’il n’y a aucun épuisement du capital, puisque ses revenus viagers sont entièrement indexés. Ce supplément de revenu net de 9 760 $ pourrait cependant être investi dans un CELI de la même manière que le fait Carole. « Cela lui permettrait d’augmenter son niveau de vie de près de 2% par année jusqu’à 96 ans », estime Mélanie Beauvais. Considérant son faible revenu, sa situation financière pourrait nettement s’améliorer s’il accepte de travailler quelques années après l’âge de 65 ans.

NDLR : Ce texte ne tient pas compte de la baisse d’impôt pour 2023 annoncée dans le budget du Québec de 2023-2024, ni des mesures favorisant le travail des particuliers de 65 ans ou plus à partir de 2024, dont la possibilité de cesser les cotisations au Régime de rentes du Québec pour les bénéficiaires d’une rente de retraite de 65 ans ou plus.

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Le désir d’aider les gens à comprendre https://www.finance-investissement.com/edition-papier/nouvelles-edition-papier/le-desir-daider-les-gens-a-comprendre/ Tue, 22 Nov 2022 05:03:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=90452 Il l'a motivée à s'engager dans la planification financière.

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Actuaire de formation, Mélanie Beauvais, planificatrice financière chez Bachand Lafleur, groupe conseil, s’est réorientée en planification financière après avoir constaté qu’elle désirait aider les gens à comprendre leurs avoirs et les choix à faire en prévision de leur retraite. Ce genre d’interaction lui était difficile à établir avec les participants lorsqu’elle gérait des régimes de retraite chez Aon.

Ce changement de cap n’est pas le premier qu’a opéré Mélanie Beauvais au fil du temps. Ainsi, à une certaine époque, même si son père était comptable et qu’elle aimait les mathématiques, cette native de la Rive-Sud, près de Montréal, ne se voyait aucunement évoluer dans l’industrie financière. À l’adolescence, elle s’est plutôt inscrite dans un programme danse-études en ballet classique à l’École supérieure de ballet du Québec.

Ce n’est qu’après avoir constaté qu’elle ne pourrait pas faire de la danse une carrière qu’elle s’est tournée vers les mathématiques. « Une de mes professeures m’a mentionné à ce moment-là que l’un des baccalauréats les plus difficiles était celui en actuariat. Je me suis dit : c’est ce que je vais faire », raconte-t-elle, fière d’avoir relevé le défi.

Mélanie Beauvais obtient son baccalauréat en sciences actuarielles de l’Université du Québec à Montréal en 2007. Elle rejoint Aon à titre de stagiaire pendant la dernière année de son parcours universitaire pour y travailler deux à trois jours par semaine et, une fois diplômée, obtient un poste à temps complet au sein de la firme.

« Puis, j’ai eu une petite peur à la perspective de me voir déjà commencer mes 40 heures semaine », raconte-t-elle. Cela la pousse à retourner aux études. Elle se tourne cette fois vers l’Université de Sherbrooke, où elle fait une maîtrise en fiscalité (2009).

De retour chez Aon sa maîtrise en main, elle assume différents rôles, puis devient conseillère principale à compter de 2016, jusqu’à son départ à la fin de 2019. Elle y agit essentiellement comme consultante en régimes de retraite. De plus, elle anime des séminaires de préparation à la retraite dans le but d’offrir de l’information aux participants aux régimes.

Au cours de cette période, Mélanie Beauvais obtient le titre de Fellow de la Society of Actuaries en 2012, puis celui de Fellow de l’Institut canadien des actuaires en 2013. La même année, elle décroche son diplôme de l’Institut québécois de planification financière (IQPF).

Elle s’aperçoit également que les gens qui ont accès à des avantages, comme les régimes de retraite, n’en réalisent pas toujours la valeur. « Ils se disent : “J’ai accès à quelque chose”, mais souvent ils ne comprennent pas ce que ça vaut réellement, ni comment ça va les aider à atteindre leurs objectifs financiers à la retraite, ni même comment fixer ces objectifs », se désole-t-elle.

Les participants à ces séminaires, des gens souvent sur le point de prendre leur retraite, sont d’ailleurs nombreux à lui signaler qu’ils auraient aimé avoir plus tôt l’information qu’elle leur donne. Cela les aurait sans doute amenés à prendre des décisions différentes, et à agir en conséquence plus rapidement, témoigne Mélanie Beauvais.

« Je me suis rendu compte à ce moment-là que j’aimais beaucoup aider les gens à comprendre. Pas les éduquer, car le mot est un peu fort, mais les aider à voir les avantages auxquels ils avaient accès et comment en tirer le meilleur parti », dit-elle.

À partir de là, une tendance graduelle s’est amorcée qui l’a menée à se familiariser davantage avec la planification financière, et même à s’engager au sein de l’IQPF. Mélanie Beauvais y a ainsi rejoint, notamment, les groupes de travail consacrés au développement professionnel et à la finance comportementale.

Puis, en décembre 2019, elle fait le grand saut : Mélanie Beauvais devient conseillère principale en planification financière au sein du groupe de gestion de patrimoine du Centre d’expertise de Banque Nationale Gestion privée 1859.

« Je trouvais que c’était une des belles places pour travailler en planification financière », indique-t-elle. Elle évoque sa rencontre avec Daniel Laverdière, alors directeur du Centre, comme ayant été « l’un des principaux facteurs pour [la] décider à faire ce changement de carrière ».

« Mélanie fait partie du faible pourcentage de planificateurs financiers avec une formation en actuariat. Son habileté en mathématiques enrichit grandement son coffre à outils, mais sa capacité d’écoute et d’attention est hors de l’ordinaire, témoigne Daniel Laverdière. Elle est minutieuse dans sa prise de notes et sa volonté d’apprendre est très visible. »

Selon lui, elle « s’est avérée une éponge de connaissances en côtoyant les experts de Banque Nationale Gestion privée 1859 ».

Le rôle de Mélanie Beauvais consiste alors à répondre aux questions des clients que des conseillers lui envoient, et à faire de la planification financière intégrée. Elle rencontre ainsi des clients en compagnie de leur conseiller, et leur fait des recommandations.

Mélanie Beauvais confirme avoir alors trouvé le « moyen » qu’elle cherchait d’aider les gens « en ayant un impact plus direct et en voyant les résultats, par rapport à gérer un fonds de pension où, bien sûr, j’aidais les participants, car ils auront un revenu à leur retraite, mais sans que je puisse jamais en voir la finalité ».

« Bien qu’on parle de chiffres, de budget, de bilan, de plan de protection d’assurance et de plein d’affaires techniques, le secteur financier est très humain, car l’objectif consiste à aider la personne. On est ainsi continuellement amené à fouiller dans notre boîte à outils pour voir ce qu’on y a pour aider les gens dans leur santé financière, et c’est très stimulant », explique-t-elle.

À la même époque, Mélanie Beauvais reprend son implication au sein de l’IQPF, mise sur pause en raison de deux congés de maternité. Cette fois, elle devient membre du conseil d’administration. Élue une première fois en 2020, elle a amorcé cette année son deuxième mandat et compte bien poursuivre sa participation dans les prochaines années.

Mythes à déconstruire

L’IQPF se consacre à la formation des planificateurs financiers, lesquels sont, par définition, engagés à aider à la santé financière des gens. Mélanie Beauvais estime donc que le travail qu’elle y fait constitue une excellente manière de contribuer à combler l’écart qu’elle perçoit entre ce que les gens comprennent de leur réalité financière et les programmes et bénéfices qui leur sont accessibles.

« Faire réaliser aux gens l’importance d’être accompagnés est encore un défi très présent, malgré toutes les campagnes qui ont déjà été faites à ce sujet et la littératie financière disponible », déplore-t-elle d’ailleurs.

Elle convient toutefois que pour certaines personnes « ça ne les intéresse pas », alors que d’autres ne sont tout simplement pas à l’aise avec ces questions-là. Pour d’autres encore, leur perception est focalisée sur certaines idées préconçues, ce qui peut empêcher de faire des choix éclairés.

Elle évoque à cet égard le retour au travail des retraités. Beaucoup d’entre eux tiennent pour acquis que, en retournant travailler, ils vont laisser plus d’argent sur la table que ce que la démarche va leur rapporter, parce qu’ils devront de nouveau cotiser aux programmes sociaux. Mélanie Beauvais a toutefois constaté le contraire dans la plupart des situations qu’elle a observées. Les gens gagnent à retourner au travail et ont plus d’argent dans leurs poches que ce qu’on laisse sous-entendre, affirme-t-elle.

Ce type d’idées reçues illustre bien, selon elle, pourquoi il est important de s’assurer que les différents programmes existants soient mieux connus afin qu’il y ait peut-être un meilleur arrimage avec la population concernée. « Est-ce que cela réglerait la pénurie de main-d’œuvre ? Je ne suis pas économiste, alors je ne pourrais pas l’affirmer, mais cela aiderait certainement. »

Mélanie Beauvais note également que les gens qui ont accès à du conseil ont souvent un patrimoine financier plus important. Or, les gens avec un patrimoine moindre ont autant besoin de conseils. « Souvent, même, ces personnes sont admissibles à plus de programmes, mais ne le comprennent pas ou considèrent que ce n’est pas accessible et, surtout, ils ne savent pas quelles démarches faire pour en bénéficier », dit-elle avec regret.

« La solution pour démocratiser davantage l’accès au conseil financier pourrait passer par l’école ou par un programme gouvernemental incitant les gens à aller chercher du conseil sans que cela leur coûte trop cher », suggère Mélanie Beauvais.

Elle est d’avis que la technologie a certainement un rôle à jouer pour relever ce défi et permettre d’améliorer la santé financière de plus de gens. Ne serait-ce qu’en permettant de sensibiliser plus d’individus, par exemple, à l’aide des médias sociaux.

Dans la foulée, Mélanie Beauvais évoque aussi les plateformes pour investisseurs autonomes, dont certaines générations sont particulièrement friandes, pour illustrer le fait qu’il devient possible d’intéresser une plus grande partie de la population aux questions financières.

Grâce aux avancées technologiques, certains calculs deviennent automatisés et optimisés, observe-t-elle, ce qui permet, par exemple, la prise en charge de portefeuilles d’investissement. « Mais une fois qu’on a les calculs, il faut néanmoins quelqu’un pour faire le lien avec la personne, pour interpréter les informations afin qu’elle les comprenne et en tire tout le potentiel. Le planificateur financier a donc encore plus sa place dans un tel contexte », estime-t-elle.

Nouveau départ

Évoquant la pandémie et l’évolution récente de l’économie, avec la montée de l’inflation et son corollaire, la hausse des taux d’intérêt, Mélanie Beauvais croit que la situation financière d’une bonne part de la population se trouve fragilisée. Il s’agit d’une occasion pour les planificateurs financiers de faire valoir la valeur du conseil. « Je ne sais pas si l’on peut apporter une plus-value qui puisse se calculer en points de base, mais le conseil peut certainement enlever un stress et permettre aux gens de bien dormir. C’est déjà beaucoup », juge-t-elle.

C’est en pleine pandémie, en juin 2022, que Mélanie Beauvais a pour sa part choisi de se joindre à Bachand Lafleur, groupe conseil. Nathalie Bachand et elle se côtoyaient déjà depuis quelques années et « la question de la relève de Nathalie » revenait souvent au cœur des discussions.

« Le défi sera de faire ma place dans leur firme, car il y a deux noms, Bachand et Lafleur, et elles sont très renommées dans leur milieu. L’objectif est donc de faire ma place, à ma manière aussi, car je me distingue de Nathalie; de faire partie des associées; et de prendre éventuellement la relève », explique Mélanie Beauvais.

Son travail consiste maintenant à construire principalement des plans financiers pour les clients, mais, dit-elle en riant, « quand [elle] prodigue un conseil, [ses] réflexes d’actuaire [la] mènent à calculer les hypothèses avancées pour bien l’illustrer ». « Je me suis réorientée en planification financière, car je me suis rendu compte que lorsque je parle avec un participant et que je sens que j’ai répondu à sa question, je l’ai aidé. C’est là que j’aime être », résume Mélanie Beauvais.

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Une nouvelle conseillère chez Bachand Lafleur https://www.finance-investissement.com/nouvelles/developpement-des-affaires/avis-de-nomination-developpement-des-affaires/une-nouvelle-conseillere-chez-bachand-lafleur/ Thu, 30 Jun 2022 12:11:59 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=87870 NOUVELLES DU MONDE – Elle faisait partie du groupe de gestion de patrimoine de la Banque Nationale, Gestion privée 1859.

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Mélanie Beauvais quitte le Centre d’expertise en planification financière Gestion privée 1859, pour intégrer le cabinet Bachand Lafleur.

Elle se joint au duo formé par Nathalie Bachand, actuaire de formation, qui a fondé le cabinet spécialisé en planification financière en 2002, et par Guylaine Lafleur, notaire, devenue coactionnaire en 2009.

Membre du conseil d’administration de l’Institut québécois de planification financière (IQPF) depuis deux ans, Mélanie Beauvais, qui a annoncé son nouveau poste sur son profil LinkedIn, était entrée au service de Gestion privée 1859 comme conseillère en planification financière le 2 décembre 2019, dans l’équipe de Daniel Laverdière.

Auparavant, elle avait eu l’occasion de gérer pendant 13 ans l’équipe de planification financière chez Aon.

Fellow de la Society of Actuaries et de l’Institut canadien des actuaires depuis 2012, elle détient un baccalauréat en sciences actuarielles de l’Université du Québec à Montréal et une maîtrise en fiscalité de l’Université de Sherbrooke. Elle a obtenu son titre de planificateur financier en 2014.

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Le riche parcours d’une actuaire https://www.finance-investissement.com/edition-papier/nouvelles-edition-papier/le-riche-parcours-dune-actuaire/ Mon, 22 Nov 2021 05:11:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=83714 L'IQPF lui doit une fière chandelle.

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Nathalie Bachand exerce en planification financière depuis 25 ans et préside le conseil d’administration (CA) d’ÉducÉpargne. Elle vient d’être honorée par l’Institut québécois de planification financière (IQPF), qui lui a décerné le titre de Fellow à l’occasion de son congrès annuel, en septembre dernier.

Cette reconnaissance vise à souligner l’apport exceptionnel de personnes qui ont fait rayonner la profession et dont la contribution doit être mise en lumière de façon exemplaire, selon l’IQPF. Nathalie Bachand « a participé au développement de la pratique, tout au long de sa carrière », souligne l’organisation, dont elle a notamment été présidente du CA de 2014 à 2016.

« C’est un très grand honneur lorsque tes pairs te disent bravo », lance Nathalie Bachand, actuaire, planificatrice financière et cofondatrice de Bachand Lafleur, groupe conseil.

Selon elle, sa présence à son premier congrès de l’IQPF, en 1997, constitue un moment clé de son parcours: « J’ai reçu mon diplôme lors de ce congrès et j’y enseignais. C’est là que tout a commencé. »

À partir de ce moment, elle a multiplié les engagements auprès de l’IQPF. Au fil des années, elle a été formatrice, mentor, et membre de différents comités. « J’ai fait tout ce qu’on peut imaginer pour l’IQPF », dit-elle en souriant. à l’affiche Elle reste particulièrement fière de sa participation à la création des Normes d’hypothèses de projection, en 2008.

Publiées chaque année par l’IQPF et FP Canada, ces Normes présentent des données à utiliser lors de la conception de plans financiers, telles que les rendements espérés des catégories d’actifs ou la durée raisonnable de décaissement selon différents âges. Elles « se veulent un guide et sont tout indiquées pour préparer des projections financières à long terme, soit plus de 10 ans, en évacuant les possibles biais cognitifs du conseiller », précise Martin Dupras, président de ConFor financiers.

Martin Dupras est l’un des créateurs de cet outil, en compagnie de Nathalie Bachand et de Daniel Laverdière, directeur principal, Centre d’expertise, Banque Nationale Gestion privée 1859.

Ce dernier, qui ne tarit pas d’éloges pour Nathalie Bachand, raconte qu’ils se sont connus à la fin des années 1990 alors qu’ils étaient jumelés pour une animation lors d’un congrès de l’IQPF. « Ce fut un wow instantané et on a créé un lien privilégié qui n’a jamais cessé de croître. Avec le temps, on s’est mis à partager notre inquiétude sur le manque d’uniformisation des hypothèses de projection », relate-t-il.

« En actuariat, l’Institut canadien des actuaires recommande des normes dont la loi oblige l’utilisation, ce qui n’est pas le cas en planification financière. Nous nous sommes alors demandé comment offrir de telles indications pour aider les planificateurs financiers, et c’est parti de là », explique Nathalie Bachand.

Parcours d’une femme de chiffres

Nathalie Bachand exerce dans le domaine de la consultation en régimes de retraite et de la planification financière depuis 25 ans. « Je suis fille unique, issue d’une famille modeste, avec des parents qui n’ont pas fréquenté l’université, raconte la native de Montréal. J’étais toutefois bonne en mathématiques, alors j’ai fait un baccalauréat en mathématiques, option actuariat, à l’Université de Montréal. »

Elle a commencé sa carrière en 1989 auprès d’une firme de consultants en avantages sociaux, rachetée par Aon. Elle y a rencontré Denis Boucher, qui est ensuite devenu son patron. Président du CA de l’IQPF pour le terme de 1999 à 2000, il l’a incitée à regarder du côté de la planification financière.

Intéressée par le domaine, Nathalie Bachand devient Pl. Fin. « Par la suite, avec Denis, nous avons développé un petit volet planification financière chez Aon, bien que ce n’était pas leur core business. »

Nathalie Bachand quitte Aon en 1999 pour rejoindre la Financière des professionnelles, où elle occupera le poste de directrice de la planification financière. Elle lance sa pratique privée en 2002.

« Ma première année en affaires, les gens autour de moi devaient se dire: “Tu ne pourras jamais gagner ta vie juste à faire de la planification financière”. »Elle confirme avoir effectivement facturé environ 1 500 $cette année-là, tirant plutôt ses revenus des formations qu’elle donnait.

À cette époque, il était difficile de facturer pour un service jugé intangible. « Le client paye pour se faire rassurer, pour se faire dire si ses objectifs sont réalisables, et pour avoir une idée de la manière d’y arriver. Ce n’est pas comme d’acheter une voiture. Ça reste un peu flou. Il y a 20 ans, ça ne se vendait pas tellement », relate-t-elle.

Or, les choses ont changé. Les gens sont plus conscients, informés et sensibilités, juge-t-elle: « Tout ce qu’on a fait dans les 20 dernières années [à l’IQPF] a fini par rejoindre une certaine proportion de la population, qui est prête à payer pour avoir un deuxième avis », analyse Nathalie Bachand.

Aujourd’hui, elle traite plus de 100 dossiers par an, « ce qui est énorme, précise-t-elle. Je ne fais aucune publicité. Je suis peut-être victime de mon succès, mais il y a constamment une demande ».

L’épreuve des pl. fin.

Certes, la montée en puissance des outils et logiciels de planification financière a bien évolué depuis 25 ans et continuera à le faire, selon elle. Pourtant, la technologie devrait davantage révolutionner l’avenir de l’investissement que celui de la planification financière.

« Les conseillers en placement devront faire preuve d’ingéniosité. L’intelligence artificielle, par exemple, va prendre davantage d’espace. Des gens, qui se tourneront alors vers des robots-conseillers, vont juger avoir moins besoin d’un conseiller. »

Ce sera différent en planification financière, croit-elle: « Je vois mal le client se faire conseiller, rassurer, aider et tenir par la main par l’ordinateur. »

La pandémie a d’ailleurs exposé « les limites de se voir en petit carré sur l’ordinateur. On a besoin de la chaleur humaine et, pour cette raison, on va toujours avoir besoin du côté humain du conseil », dit-elle.

Le défi des Pl. Fin restera leur capacité à amener leurs clients à mettre en application le plan qui leur est fourni. « C’est psychologique, souligne-t-elle. On y travaille beaucoup, notamment en matière de finance comportementale. C’est sans doute cet aspect de la pratique qui va s’améliorer dans les prochaines années. »

Elle espère également que les planificateurs financiers deviendront une profession à part entière, afin que l’acte de planification financière soit encadré et, ainsi, que l’on confère des pouvoirs disciplinaires à l’IQPF. Comme présidente du CA de l’IQPF, elle a travaillé en ce sens, mais n’a pu obtenir les appuis nécessaires à Québec. Actuellement, c’est la Chambre de la sécurité financière qui veille à la formation continue obligatoire, à la déontologie et à la discipline des planificateurs financiers.

Clientèle variée

Une fois à son compte, Nathalie Bachand a d’abord travaillé seule, puis avec une associée, Guylaine Lafleur, à compter de 2009. Le planificateur financier Denis Preston a aussi été associé à elles pendant une courte période.

Bien qu’associées, Nathalie Bachand et Guylaine Lafleur ont une pratique distincte. Cette dernière étant à la fois notaire et Pl. Fin., ses mandats sont davantage à caractère juridique, tandis que ceux de Nathalie Bachand concernent plus directement la planification financière.

Sa clientèle est d’ailleurs variée, dit-elle, et se compose autant de salariés que d’entrepreneurs. « Il s’agit de personnes qui se questionnent sur leurs besoins futurs, sur leur succession, ou qui vendent leur entreprise et se demandent quoi faire avec leur argent », illustre Nathalie Bachand.

Celle-ci précise n’avoir jamais possédé de permis de distribution de produits. Lorsque des clients ont besoin d’aide en matière de placements, elle les dirige vers des gens de confiance.

Bachand Lafleur, groupe conseil compte aujourd’hui deux associées et trois employés. Pourtant, lorsque Nathalie Bachand a lancé sa pratique privée, son intention n’était pas d’avoir « une grosse business » ni d’employés. Elle avait trois jeunes enfants, et un conjoint qui est aussi un professionnel.

« Mon objectif était de réduire ma charge de travail et de me consacrer un peu plus à ma famille. Finalement, je n’ai jamais tellement arrêté de travailler », dit-elle.

Son engagement au sein de l’IQPF l’a même amenée à en accepter de nouveaux, dont la présidence du CA de Question Retraite (devenue ÉducÉpargne) depuis 2016.

Organisme consacré à améliorer la littératie financière des Québécois, ÉducÉpargne a vu sa mission évoluer depuis l’implication de Nathalie Bachand. « L’organisme était au départ une petite patte de Retraite Québec, mais le modèle s’était essoufflé au bout de 15 ans, alors on a fait évoluer la structure », précise-t-elle.

Sa mission demeure semblable, soit de sensibiliser le public à l’épargne, particulièrement en vue de la retraite. Or, elle a été élargie pour englober la santé financière. « Le décaissement, c’est un gros enjeu, mais les jeunes aussi. Il faut les sensibiliser, leur dire de se prendre en main, [de] planifier », illustre-t-elle.

Selon Nathalie Bachand, l’éducation financière s’est démocratisée au cours des dernières années, mais tout n’est pas parfait. « L’Internet, c’est le fun, mais on y trouve tout et son contraire. Il est alors parfois difficile pour monsieur et madame Tout-le-monde de retrouver la bonne information et de lire correctement les choses. »

Les banques et les institutions financières ont des buts semblables, car cela répond à leur modèle d’affaires respectif, note-t-elle. Par contre, ultimement, ÉducÉpargne viserait à fédérer ces efforts, afin d’être un porte-parole capable de mettre de l’avant les bons coups de chacun et d’arrêter les duplications, explique-t-elle.

Nathalie Bachand est passionnée par les nouveaux projets et « malheureusement incapable de dire non », déclare-t-elle en souriant. Sa plus récente implication l’amène à siéger à un comité de l’Institut canadien des actuaires qui étudie les raisons pouvant expliquer pourquoi les gens ne reportent pas le moment où ils commencent à recevoir leurs rentes des régimes publics.

« Ce qui m’habite beaucoup depuis plusieurs années, ce sont toutes les stratégies de décaissement, l’espérance de vie qui grandit, le risque que les gens ont de survivre à leur épargne, et il est important de trouver des solutions simples pour eux », mentionne Nathalie Bachand.

D’après elle, le décaissement peut s’avérer facile fiscalement et financièrement, mais complexe sur le plan humain. « Tu as toujours accumulé, et là tu vas voir descendre ton pécule. » Parmi les solutions à cet enjeu, il y a le report des rentes des régimes gouvernementaux.

Bien que Nathalie Bachand ait construit sa pratique autour du thème de la retraite, elle avoue ne pas avoir encore de plan à cet égard. La nature de sa pratique rend la chose difficile, selon elle.

« Le problème avec l’entreprise de service, c’est que c’est moi que les gens viennent voir pour mon expertise. Avec ma formation en planification financière, celle d’actuaire, et mon expérience dans les régimes de retraite, cela fait que tout ce qui concerne les programmes de retraite devient facile à interpréter et à comprendre, alors que c’est un domaine tellement complexe », dit-elle.

Avec une expertise aussi pointue, cela complique la possibilité de trouver un candidat pour prendre la relève. « Ça ne sera pas mes enfants, car ils ont tous étudié dans des domaines qui n’ont aucun lien avec la finance », confie-t-elle, amusée.

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Rehausser la qualité des conseils financiers https://www.finance-investissement.com/edition-papier/une/rehausser-la-qualite-des-conseils-financiers/ Sun, 15 Nov 2020 00:02:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=76474 Martin Dupras a œuvré afin que ses pairs soient outillés pour le faire.

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Figure bien connue du monde de la planification financière au Québec, Martin Dupras contribue depuis longtemps à faire rayonner la profession. En reconnaissance de son apport «jugé exceptionnel», l’Institut québécois de planification financière (IQPF) lui a décerné le titre de Fellow à l’occasion de son congrès annuel, le 25 septembre dernier.

Pour Martin Dupras, qui est planificateur financier depuis 1997, cette reconnaissance offerte par ses pairs, qui fut une «surprise totale», suscite «une très grande fierté».

Selon lui, l’un des moments forts de son parcours professionnel a été de se lancer à son compte, en 2010, afin de créer son entreprise de conseil et de formation, ConFor financiers. Or, il ajoute d’emblée que son implication au sein de l’IQPF est assurément un élément «très significatif» de sa carrière.

«Lorsque je me suis joint au conseil d’administration [CA] de l’IQPF, ça m’a ouvert sur beaucoup de choses. Principalement, sur le fait qu’on pouvait avoir une influence sur ce qui se passait dans le secteur et améliorer notre profession.»

«J’ai l’impression que tous les planificateurs financiers du Québec connaissent Martin Dupras», a témoigné Daniel Lanteigne, l’actuel président du CA de l’IQPF, lors de la cérémonie. «Il est tellement impliqué auprès de l’Institut ! Formateur, membre et président du conseil d’administration, rédacteur, négociateur… Il a tout fait ! C’est un peu normal, puisqu’il gravite autour de l’IQPF depuis 20 ans», a-t-il dit.

Martin Dupras a été administrateur au CA de l’organisme de 2007 à 2014, et l’a présidé de 2010 à 2012. Il est aussi l’une des trois personnes à l’origine des Normes d’hypothèses de projection, avec Nathalie Bachand, associée chez Bachand, Lafleur, groupe conseil, et Daniel Laverdière, directeur principal, Centre d’expertise de Banque Nationale Gestion privée 1859.

Lancées en 2008 par l’IQPF, ces normes aident les planificateurs financiers à élaborer des projections financières à long terme, soit 10 ans et plus, libres de biais ou de préjugés potentiels, au bénéfice de leurs clients.

L’organisme de même que son partenaire canadien FP Canada, qui les a aussi adoptées, les établissent annuellement à partir de «sources externes variées et crédibles telles que les analyses actuarielles du Régime de rentes du Québec et du Régime de à l’affiche pensions du Canada, ainsi qu’une composante historique basée sur le S&P/TSX (actions canadiennes), l’indice composé S&P 500 (actions américaines), et le MSCI EAEO (Europe, Australasie, Extrême-Orient)», indique l’IQPF.

Les deux organisations sondent également un panel composé de personnes clés au sein d’institutions financières et d’autres organisations concernées sur leurs projections à long terme.

«Daniel Laverdière, Nathalie Bachand et moi, sans doute en raison de notre passé comme actuaires, durant lequel nous avons vécu un encadrement très normatif des hypothèses, nous disions que c’était un non-sens qu’il n’y ait pas ce genre d’encadrement offert en planification financière», explique Martin Dupras.

Le trio a donc bâti un projet pilote qui a été présenté lors d’un congrès de l’IQPF, afin de le faire évaluer. «La démarche a permis d’avoir le pouls de ce que la communauté était prête à recevoir, puis d’assurer une forme d’acceptabilité du projet. Car s’il y a un encouragement très fort à suivre les normes, ce n’est pas une obligation», précise Martin Dupras.

Daniel Laverdière est heureux que Martin Dupras ait mentionné ces normes comme étant une réalisation dont il est très fier, lorsqu’il a reçu le titre de Fellow de l’IQPF. «En 1999, je rejoignais la Banque Nationale, Nathalie Bachand prenait ma chaise à la Financière des professionnels et Martin Dupras prenait celle laissée vacante par Nathalie chez Aon. À partir de ce moment, nous avons toujours eu une belle amitié, mais surtout, une grande disponibilité pour échanger sur diverses analyses chiffrées», raconte Daniel Laverdière.

«Cette amitié a grandi davantage en 2008, quand nous avons partagé cette même passion de vouloir proposer des normes de projection», ajoute-t-il.

Modèle d’affaires unique

Bien malin qui aurait pu prévoir le destin de Martin Dupras et son engagement dans le secteur de la planification financière.

Ce Lavallois d’origine a grandi au sein d’une famille impliquée dans l’industrie du ski alpin, notamment aux stations du mont Gabriel et du mont Olympia. «Ma famille a vendu tous ses actifs il y a longtemps déjà, mais je fais encore beaucoup de ski», dit-il.

Martin Dupras a choisi d’étudier les mathématiques, pour lesquelles, avance-t-il en souriant, il avait «une certaine facilité». Il obtient son baccalauréat en actuariat de l’Université de Montréal (1990), puis transite au sein de firmes-conseils, y compris Optimum Placements, de 1995 à 1999, avant de rejoindre Aon.

«Aon avait un service de planification financière axé sur la communication et la formation sur les régimes de retraite pour les participants de nos clients. Lorsque j’y suis allé, c’était pour me joindre à ce service, que je gérais à la toute fin», indique Martin Dupras.

«En 2010, je suis devenu président du CA de l’IQPF. Parallèlement, d’un point de vue professionnel, j’ai eu envie d’être le “seul maître à bord”. Je suis parti à mon compte, je me suis lancé un peu dans le vide, mais, 10 ans plus tard, quelle bonne décision !»

«J’ai passé de superbes années en actuariat. Mais même actuellement, avec la pandémie qui change beaucoup de choses et apporte un certain stress, comme c’est aussi le cas pour beaucoup de mes confrères et consœurs, je suis heureux et à ma place», ajoute-t-il.

Martin Dupras est donc seul à bord de ConFor financiers, et ne distribue aucun produit financier, puisqu’il ne possède pas les permis requis. «Mes revenus sont issus à 100 % d’honoraires que je facture dans différents contextes.»

Ce modèle est peu utilisé au Québec. «Je serais étonné qu’il y ait plus de 10% de planificateurs financiers qui fonctionnent à honoraires seulement; la proportion est sans doute bien moindre. Mais c’est le modèle qui me convient, et nous sommes quelques-uns à l’avoir adopté», affirme-t-il.

Signalons qu’il a obtenu sa maîtrise en fiscalité de l’Université de Sherbrooke en 2014 et est devenu chargé de cours la même année pour cet établissement d’enseignement. Une activité qu’il poursuit encore aujourd’hui.

Bien qu’il ait quitté le CA de l’IQPF en 2014, Martin Dupras continue de s’impliquer activement auprès de l’Institut, notamment comme formateur.

Il s’est aussi joint au CA de FP Canada en 2017 et en est le vice-président depuis juin 2019. Cet organisme certifie les planificateurs financiers professionnels – soit plus de 18 500 au pays – et voit à l’avancement de la profession de planificateur financier au Canada.

Monde financier plus complexe

Au moment de «partir à son compte», Martin Dupras envisageait quelques branches d’activité. Il songeait d’abord à donner de la formation, à continuer de siéger comme membre indépendant à des comités de retraite, puis à prodiguer du conseil individuel, tant sur une base collective qu’auprès de particuliers.

À cet égard, il prévoyait que sa clientèle serait composée de cadres supérieurs et de professionnels, à l’image de celle qu’il servait chez Aon. «Mais ce que je constate, c’est que ma clientèle est extrêmement variée. Beaucoup de mes clients sont des personnes de la classe moyenne, pour qui mes honoraires représentent quand même un bon montant à payer.»

Est-ce à dire que les Québécois sont prêts à payer pour obtenir du conseil financier ? «Clairement pas tous, mais il y en a beaucoup qui le sont», répond Martin Dupras.

Il croit qu’étant donné que les régimes de retraite et la fiscalité, notamment, se sont complexifiés au cours des années, la clientèle type des conseillers se retrouve elle-même dans des situations plus complexes qu’avant. D’ailleurs, lorsque ses clients le questionnent, ils ont souvent déjà fait leurs recherches, observe-t-il.

«De nos jours, lorsqu’il est question d’une stratégie originale ou d’un produit spécifique, il suffit d’aller sur Internet et il est possible de lire sur le sujet dans les 47 prochaines secondes. Est-ce que l’information trouvée va être bonne, complète et approuvée ? Pas nécessairement, mais tout le monde a accès à de l’information et cette réalité fait que les clients sont souvent plus allumés», analyse-t-il.

En conséquence, si le client moyen en demande davantage, le conseiller moyen doit lui en donner plus, d’après Martin Dupras.

Il fait le parallèle avec les planificateurs financiers, à qui il enseigne régulièrement. «Le niveau de complexité de ce que l’on présente, et le niveau de questions que l’on reçoit de la part de l’auditoire n’ont aucune commune mesure avec ce que l’on observait il y a 20 ou 25 ans. Cela indique à quel point le conseiller moyen semble être tellement plus fort techniquement et combien son niveau de connaissances a fortement augmenté.»

Bien que Martin Dupras soit incapable de déterminer si le particulier moyen en sait plus maintenant sur les questions financières qu’il y a 20 ans, il a vraiment l’impression «que le monde financier dans lequel cette personne évolue est plus complexe qu’il y a 20 ans».

Pour cette raison, il lui apparaît que toutes les initiatives susceptibles d’améliorer, d’une part, la littératie financière, mais surtout, l’intérêt des particuliers à prendre leur santé financière en main sont pertinentes, peu importe d’où elles viennent. «Des initiatives comme celles d’ÉducÉpargne, de l’IQPF et des institutions financières – qui, bien qu’elles aient un esprit mercantile, proposent tout de même de l’information incroyable sur leurs sites Internet», illustre-t-il.

En outre, la profession a non seulement évolué techniquement, mais le mariage entre conseil financier et finance comportementale a pris de l’importance, selon Martin Dupras. La finance comportementale consiste à travailler avec les expériences passées du client, à cerner ses craintes et ses aprioris afin de comprendre comment il pense et ce qui le motive.

«J’ai beau présenter le meilleur plan financier du monde, si le client ne le suit pas, je ne l’ai pas aidé.»

Par ailleurs, l’essor des robots-conseillers va chambarder l’industrie du conseil financier, d’après Martin Dupras. Selon lui, des organisations comme l’IQPF et FP Canada peuvent jouer un rôle afin d’aider les conseillers à incorporer ces outils dans leur pratique et à s’en servir comme leviers pour en tirer le meilleur profit.

«Peut-être que le conseiller du futur aura beaucoup plus de clients, mais moins de travail administratif à effectuer. Cela va lui permettre de passer plus de temps à faire de l’analyse, à parler à son client, et à le rassurer», avance-t-il.

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