Les actions à dividendes ont historiquement surclassé le marché. Aux États-Unis, entre 1927 et 2014, les actions qui paient des dividendes ont battu l’ensemble du marché d’environ 0,7 point de pourcentage annualisé. Les actions appartenant à la portion de 30 % du marché qui produit les rendements en dividendes les plus élevés se sont encore mieux comportées, le surclassant d’environ 1,5 point de pourcentage annualisé.
Le FNB WisdomTree High Dividend (DHS), qui se négocie aux États-Unis, offre une manière de tirer profit de ce surclassement potentiel. Il piste l’indice WisdomTree High Dividend, qui sélectionne les 30 % des actions qui versent le plus de dividendes parmi toutes les actions américaines à dividendes, moyennant des critères de taille et de liquidité.
Les actions à haut rendement peuvent être risquées. Elles ont une plus grande volatilité que le marché dans son ensemble parce que certaines d’entre elles sont en difficulté et peuvent offrir un rendement attrayant en compensation du risque qu’elles représentent. Les rendements en dividendes sont cités sur la base des versements passés, et une action qui semble offrir un rendement attrayant peut être forcée à réduire son dividende dans l’avenir. À la différence du paiement d’un coupon obligataire, qui est fixé par contrat, le dividende d’une action est payé à la discrétion de la direction d’une société. Les sociétés qui ont des ratios de versement de dividendes très élevés peuvent investir moins dans la croissance de leur entreprise, et dans l’avenir la croissance des bénéfices et le rendement de leurs actions pourraient en souffrir.
Les actions versant des dividendes peuvent se sous-classer lorsque les taux d’intérêt augmentent, ainsi que l’a évoqué mon collègue Alex Bryan. Les taux d’intérêt augmentent toujours pendant les phases d’expansion économique, et les actions versant des dividendes ont habituellement moins de croissance de bénéfices pour compenser l’impact négatif des hausses de taux.
En plus des dividendes, les firmes peuvent restituer le capital aux actionnaires par des rachats d’actions, qui sont devenus de plus en plus populaires parce qu’ils donnent une plus grande souplesse à la direction. D’un autre côté, les dividendes astreignent la direction d’une société à la discipline et encouragent un usage prudent du capital.
Pour minimiser l’impact des sociétés à haut rendement mais à haut risque, DHS pondère ses titres sous-jacents selon le montant total de leurs dividendes projetés pour l’année à venir. Les sociétés qui versent les plus gros dividendes tendent à être des compagnies à grande capitalisation avec moins de volatilité qu’une action à haut rendement typique. La quête de rendements élevés de ce fonds pourrait le faire pencher en direction de firmes en difficulté avec des dividendes insoutenables, surtout avant une phase baissière.
Avant la crise financière, DHS penchait vers la valeur stricte et avait une pondération de 54 % dans les secteurs des services financiers et de l’immobilier. Beaucoup de ces actions ont été forcées à réduire leurs dividendes pendant la crise. Actuellement, le penchant vers la valeur du fonds est plus modeste, et il est sous-pondéré aux services financiers par rapport à l’indice Russell 1000 Value. Le fonds va naturellement se tourner vers les actions et secteurs rapportant le plus au moment du rééquilibrage. Actuellement, les télécommunications, les services publics et la consommation de base sont ceux qui offrent les rendements les plus attrayants, et ce fonds est surpondéré dans les trois secteurs.
Depuis sa création en juin 2006, le fonds a eu une volatilité du rendement de 17,7 %, contre 15,4 % pour l’Indice S&P 500. Au cours de la crise financière, le fonds a subi une perte de 63 % contre 51 % pour le S&P 500. Au cours des cinq dernières années qui se sont terminées en août 2015, le fonds a eu un rendement de 14 % contre 14,7 % pour l’indice Russell 1000 Value.
Le rendement en dividendes des actions dans DHS est de 4,45 %, brut du ratio de frais, à la mi-septembre 2015. Cela fait très bonne figure par rapport au rendement en dividendes de 2,19 % pour les actions du S&P 500 et le rendement de 2,6 % du fonds canadien de valeur moyen de la catégorie Actions américaines. Les fonds à dividendes ont habituellement une des deux approches suivantes : Ils cherchent les sociétés rapportant le plus mais qui sont potentiellement plus risquées, ou ils ciblent les sociétés de qualité qui ont un dividende stable et plus modeste. Ce fonds est dans la première catégorie. Il a seulement 37 % de ses actifs dans les actions qui ont une cote de bastille économique Morningstar forte (la bastille économique étant l’évaluation portée par Morningstar des avantages concurrentiels durables d’une action). En guise de comparaison, le FNB Vanguard High Dividend Yield (VYM) a 53 % de ses actifs investis dans des actions à bastille économique forte. De plus, le rendement moyen du capital investi pour les actions du portefeuille est de 9 %, contre 13 % pour le S&P 500. Qui plus est, ces sociétés sont plus endettées, ce qui pourrait se traduire par une plus grande volatilité au cours d’un mouvement à la baisse. Les actions du fonds ont un ratio dette/capital de 50 % contre 39 % pour le S&P 500.
Malgré leur qualité inférieure, il semble que les actions de ce portefeuille n’ont pas un prix attrayant. Le ratio cours/bénéfices prévisionnels du fonds (18,1) est plus élevé que celui de l’indice Russell 1000 Value (17,3). Les analystes d’actions de Morningstar couvrent 135 actions dans DHS, qui représentent 88 % des actifs. Au moment d’écrire ces lignes, ils peuvent voir que le fonds se négocie à un ratio cours/juste valeur de 0,90, qui est plus élevé que le chiffre de 0,89 % de l’indice Russell.
Le fonds détient environ 428 actions, mais 38 % de ses actifs sont dans ses 10 avoirs principaux. En fait, AT&T et Verizon Communications (VZ) représentent 10 % du portefeuille. Il fait payer un ratio de frais de 0,38 %, bien au-dessus de celui des FNB américains axés sur les dividendes, mais en bonne place parmi ses homologues canadiens. Comme toujours avec les FNB qui se négocient aux États-Unis, assurez-vous que la conversion des devises et autres coûts ne réduisent pas à néant les avantages de frais de gestion moins élevés.