Homme d'affaire dessinée, il a l'air perplexe, ce qui est confirmé avec une bulle de BD au-dessus de sa tête où l'on voit un point d'interrogation
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Les investisseurs obligataires font face à nombre de difficultés alors que les banques centrales réduisent leurs achats de titres de créance et que l’inflation grimpe, grignotant la valeur des paiements fixes des obligations, rapporte Financial Post.

Et on ne voit aucune éclaircie à l’horizon si l’on se fie aux prévisions de Bloomberg qui estiment que les obligations du Trésor américain, les obligations souveraines européennes et les crédits des marchés émergents devraient tous perdre de l’argent au cours des prochains mois. Sans parler des banques centrales qui songent à mettre fin à leurs achats de titres de créance et à relever les taux d’intérêt. La Réserve fédérale (Fed) parle de réduire ses achats 120 milliards de dollars d’achats mensuels d’actifs en novembre ou décembre.

Les obligations d’État et d’entreprise dans le monde ont déjà perdu 4,4 % cette année, soit la plus forte baisse pour une période similaire depuis 2005, selon un indice Bloomberg. Les obligations du Trésor américain ont fait perdre 2,7 % aux investisseurs cette année, ceux d’Europe ont chuté de 8 % et ceux du Royaume-Uni ont glissé de 7,5 %.

Il est encore possible de trouver de la valeur cachée entre les différents marchés, mais la prudence est de mise, prévient Lon Erickson, gestionnaire de portefeuille et directeur général des stratégies à revenu fixe chez Thornburg Investment Management.

Toutefois, tout le monde ne s’inquiète pas autant quant aux perspectives des actifs à revenu fixe. Selon Capitulum Asset Management GmbH, les rendements obligataires pourraient augmenter dans les mois à venir.

« Nous devrons vivre avec une politique monétaire facile sur le long terme et cela me rend très confiant sur le fait que les taux ne monteront pas trop haut », assure Lutz Roehmeyer, directeur des investissements de cette société basée à Berlin.

Selon lui, l’environnement est même idéal pour les gestionnaires d’obligations actifs. Les fonds en devises locales et en devises fortes des marchés émergents ont rapporté de 5 à 6 % cette année, selon les données compilées par Bloomberg. Les obligations d’État chinoises ont rapporté 5,5 % en 2021, les obligations d’entreprises à haut rendement ont également surperformé, grâce à leurs généreux dividendes, et les titres américains ont rapporté 4,3 % cette année.

Il ne sera pas évident de dégager des rendements positifs pour les investisseurs obligataires à moins d’ajouter un risque hors indice ou de concentrer l’exposition sur les marchés moins liquides, nuance toutefois Damian Sassower, chef de la stratégie de crédit pour les marchés émergents chez Bloomberg Intelligence.

« Vous devez être beaucoup plus sélectif, beaucoup plus agile, beaucoup plus flexible et vous devez ouvrir vos contraintes politiques pour vous permettre d’investir dans des titres hors indice de référence, où vous pouvez obtenir un rendement plus élevé avec un risque peut-être mal évalué », a-t-il conclu.