Finance et Investissement : Quels sont les principaux biais comportementaux des clients liés aux fonds négociés en Bourse (FNB) ? Et comment composez-vous avec ces biais ?

Mary Hagerman : Ça fait longtemps que j’utilise les FNB et j’ai fait face à beaucoup d’hésitations au début, car très peu d’investisseurs les connaissaient. Maintenant les réticences ont évolué. Mais au départ, c’était le manque de compréhension quant à l’efficacité du produit. Le prix surprenait, puisque les frais sont réduits au minimum, mais cela donnait aussi l’accès à une gestion mondiale beaucoup plus facile.

À l’époque, les gens ne comprenaient pas que le fait de reproduire le rendement d’un indice de base était déjà très bien. Tout dépendant du marché, ce type de produit pouvait faire mieux que 80 %, même 90 % des gestionnaires actifs.

Il fallait toujours revenir à la table pour expliquer qu’on utilisait ces produits, pas parce qu’on était paresseux, mais parce qu’on avait identifié un produit capable de donner un rendement qui situait l’investisseur au premier quartile pour les catégories d’actifs qu’on ciblait.

Il y avait une méconnaissance du produit et on craignait la volatilité. On se fait souvent demander par le client : si ça suit l’indice et que le marché plante, ça va baisser avec le marché ? Bien sûr, mais quand ça remonte, ça va remonter avec le marché. Toutes les statistiques montrent que juste le fait de rester dans le marché, à travers les moments de volatilité, fait en sorte que l’investisseur s’en sort bien, avec un meilleur rendement que s’il essayait d’anticiper les sorties et rentrées de marché.