Femme regardant les graphiques boursier.
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Les fonds négociés en Bourse (FNB) à revenus, tout particulièrement les FNB de vente d’options d’achats couvertes, sont utilisés pour leurs rendements, leurs stratégies, leurs types d’actifs sous-jacents. Cependant, la fréquence des distributions est un aspect qu’on promeut moins, mais qui a un effet considérable, considère Valeurs mobilières TD dans une récente étude.

« La fréquence des distributions d’argent est un élément clé de la popularité d’un produit, écrit VMTD. Il suffit de demander à un retraité s’il préfère un produit avec une distribution mensuelle ou trimestrielle. »

Contrairement aux obligations individuelles dont les distributions sont aux six mois, la plupart des FNB à revenu fixe sont distribués mensuellement, explique la firme de courtage. De nombreux investisseurs à revenu fixe préfèrent un flux de revenus plus régulier. C’est pourquoi les paiements plus fréquents sont généralement préférés. Ces derniers permettent aux investisseurs assoiffés de rendement de mieux gérer leurs finances et leur budget mensuel. Ils offrent également plus de certitude aux investisseurs qui comptent sur leurs portefeuilles pour obtenir des revenus réguliers.

Entrées nettes plus importantes

Les chiffres en témoignent éloquemment. Sur 390 FNB canadiens de titres à revenu fixe, 85 % dispensent un revenu mensuel, et seulement 20 %, un revenu trimestriel. Un infime pourcentage de fonds ne donne aucun revenu. Les afflux d’argent montrent la popularité des distributions mensuelles, ces produits affichant les créations nettes médianes et moyennes supérieures à celles des FNB ayant des distributions trimestrielles.

La démonstration est plus éclatante quand on en vient aux FNB recourant à des stratégies d’options couvertes sur actions, qui sont tout particulièrement populaires auprès des investisseurs canadiens à cause de leurs distributions élevées, fait ressortir VMTD. La très grande majorité de ces produits, soit 132 sur un total de 147, affichait des distributions mensuelles. Les autres, des distributions trimestrielles. Encore une fois, les créations nettes médianes et moyennes sont supérieures pour les FNB ayant les distributions les plus fréquentes.

La fréquence de distribution ne semble pas affecter la popularité des FNB d’actions qui ne recourent pas à des stratégies d’options couvertes, précise VMTD. En tout, 46 % des FNB d’actions du genre font des distributions trimestrielles et 19 %, des distributions mensuelles. Les FNB d’actions ayant les plus importantes entrées nettes sont des FNB effectuant des distributions trimestrielles ou aux six mois.

Cela tient probablement au fait que la plupart des investisseurs de FNB d’actions cherchent surtout le gain en capital, note la firme de courtage, rendant les distributions en argent moins pertinentes.

Rappelons que, dans le but d’uniformiser les montants distribués à chaque période, les émetteurs de FNB vont utiliser différentes sources pour créer ces distributions. Les distributions peuvent ainsi être composées de revenus d’intérêt ou de dividendes canadiens et étrangers, mais aussi de remboursement de capital. Chacun de ces types de distribution comporte des avantages et des inconvénients sur le plan financier et fiscal.

Lire : Lumière sur l’imposition des FNB pour les Canadiens

VMTD souligne que certains ne distribuent pas de revenu. Les FNB de cette catégorie comprennent les FNB indiciels à rendement total de Global X et les parts de FNB en accumulation des parts de BMO. Les FNB indiciels à rendement total de Global X utilisent des swaps de rendement total pour reproduire le rendement de l’indice et ne devraient pas verser de distributions imposables. Les parts de FNB en accumulation des parts de BMO réinvestissent simplement tous les dividendes en espèces qui pourraient autrement être distribués.

Des distributions hebdomadaires sont-elles à l’horizon ?

« En général, la fréquence de distribution est déterminée surtout par les distributions d’argent des actifs sous-jacents, écrit VMTD. En tout et partout, les FNB qui détiennent des actifs à revenu, comme les obligations et les titres de dividendes, visent à payer des distributions plus fréquemment. »

Bien que des distributions hebdomadaires ou aux deux semaines puissent sembler attrayantes aux investisseurs centrés sur le revenu, le marché canadien n’offre pas encore cette possibilité. Aux États-Unis, c’est déjà le cas. Depuis mars 2024, le marché américain a vu l’émergence de deux fonds de ce type par la firme Roundhill. « La principale raison pourquoi ces fonds peuvent aisément donner du revenu sur une base hebdomadaire, explique VMTD, tient aux faits que les options souscrites sont quotidiennes (0DTE ou zero days to expiration), permettant aux fonds d’accumuler du revenu chaque semaine, destiné à la distribution. »

À ce jour, il n’existe pas de FNB 0DTE au Canada, même si certains émetteurs prévoient en lancer un prochainement et ont complété un prospectus préliminaire pour ce faire. Selon ce document, la fréquence des distributions prévue est mensuelle.

À l’origine, la plupart des FNB de vente d’options d’achat couvertes ne vendaient que des options d’achat mensuelles et sur des actions individuelles plutôt que sur des indices, ce qui limite la fréquence de vente des options d’achat. Toutefois, la stratégie de nombre de ces FNB a évolué pour inclure également des options à échéance hebdomadaire. Si l’on ajoute à cela la popularité des 0DTE et des options d’achat hebdomadaires sur le S&P 500 ou sur le NASDAQ 100, on constate que les FNB au Canada sont en mesure d’offrir des distributions plus fréquentes, notamment toutes les deux semaines, toutes les semaines ou même tous les jours.

Ce n’est qu’une question de temps, anticipe VMTD : « Avec l’intensification de la concurrence autour des investisseurs assoiffés de revenus, les FNB utilisant des options couvertes ou d’autres stratégies axées sur les revenus peuvent envisager des distributions de liquidités plus fréquentes pour répondre au besoin permanent en revenus. »