Un homme devant trois énormes tapettes à souris, dans lesquelles sont coincés des billets de banque.
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Avec des rendements qui avoisinent généralement les 2 %, les fonds négociés en Bourse (FNB) d’obligations canadiennes à court terme ne semblent pas très attrayants. Sauf, bien sûr, lorsqu’on les compare aux espèces et aux quasi-espèces, dont le rendement est proche de zéro. À moins que les clients n’aient besoin de liquidités pour répondre à leurs besoins à court terme, les conseillers pourraient vouloir pousser les investisseurs plus haut sur la courbe des rendements obligataires.

« Certains investisseurs sont restés sur la touche, attendant une hausse des taux. Nous ne pensons pas que ce soit une très bonne stratégie », commente Prerna Mathews, vice-présidente des produits et de la stratégie des FNB chez Placements Mackenzie à Toronto.

Tout en reconnaissant que les FNB d’obligations n’offrent pas les garanties de capital des certificats de placement garanti (CPG) ou d’autres dépôts en espèces, Prerna Mathews affirme que les obligations à court terme peuvent aider à diversifier un portefeuille de titres à revenu fixe tout en limitant le risque de durée.

Par définition, les fonds canadiens à revenu fixe à court terme investissent principalement dans des titres de première qualité dont la duration moyenne est inférieure à 3,5 ans.

Les prix des obligations évoluent dans le sens inverse des taux d’intérêt. Si les taux d’intérêt s’envolaient d’un point de pourcentage, par exemple, cela impliquerait une perte en capital de 8 % pour un FNB d’obligations canadiennes à grande échelle d’une duration moyenne de huit ans. Plus la duration du portefeuille obligataire est longue, plus les pertes sont importantes en cas de hausse des rendements obligataires.

À l’inverse, les obligations à court terme sont moins risquées. « Les rendements provenant d’obligation de courte durée aujourd’hui, détaille Prerna Mathews, peut compenser une grande partie des risques qu’un investisseur peut prendre en termes d’environnement de hausse des taux. »

Pour les conseillers, un FNB d’obligations canadiennes à court terme peut être un outil de liquidité ou un outil tactique, constate Jonathan Needham, vice-président, distribution des FNB, chez Gestion de Placements TD.

Ils peuvent constituer une source de liquidités immédiate ou servir à exprimer le point de vue des conseillers qui veulent décider où leurs clients devraient se situer sur la courbe de rendement. Si l’on impartit cette décision de composition de l’actif, ajoute Jonathan Needham, un choix plus approprié serait une stratégie plus large comme celle du FNB générateur de revenu TD.

La catégorie des FNB à revenu fixe à court terme, dont l’actif totalise environ 17 milliards de dollars (G$), est dominée par les stratégies indicielles. Menés par le iShares Core Canadian Short Term Bond Index ETF, dont l’actif est de 3,1 G$, les cinq plus grands fonds, dont l’actif dépasse 1 G$ chacun, ont des ratios de frais de gestion (RFG) qui ne dépassent pas 11 points de base (pb) ou 0,11 %. C’est un avantage important dans cette catégorie à faible rendement.

Une autre caractéristique des FNB les plus performants historiquement est l’accent mis sur les obligations de sociétés. Le FINB BMO obligations de sociétés à court terme, le FNB Desjardins Indice obligations canadiennes de sociétés échelonnées 1-5 ans, le Invesco 1-5 Year Laddered Investment Grade Corporate Bond Index ETF, le FNB iShares Core Canadian Short Term Corporate Bond et le FNB indiciel d’obligations de sociétés canadiennes à court terme de Vanguard ont tous obtenu la cote cinq étoiles de Morningstar pour leurs rendements ajustés au risque.

L’avantage en termes de rendement est illustré par le iShares Corporate ETF, dont le rendement sur 12 mois de 2,88 % est supérieur de plus d’un demi-point de pourcentage à celui de son homologue iShares plus largement positionné, le iShares Core Canadian Short Term Bond Index ETF.

Les gestionnaires actifs, bien qu’à un coût plus élevé, peuvent tenter d’ajouter de la valeur en sélectionnant les sociétés et en gérant la duration. « Il existe différentes raisons pour lesquelles un investisseur peut choisir une exposition à un indice à faible coût par rapport à une exposition active à coût plus élevé », explique Prerna Mathews.

Le FNB de revenu fixe à court terme canadien Mackenzie, géré activement, a récemment affiché un rendement de 2,2 % sur 12 mois, semblable à celui de son homologue passif, tout en détenant plus d’émissions de sociétés et en prenant beaucoup moins de risque lié à la durée. « C’est le type de comportement qui différencie un produit de huit points de base d’un produit de 35 points de base », assure Prerna Mathews, en faisant référence aux frais de gestion des deux FNB Mackenzie.

Chez GPTD, la seule offre dans cette catégorie est le FNB d’obligations échelonnées de sociétés à court terme sélect TD, géré activement, avec un RFG de 0,28 %. À la fin du mois d’octobre, il manquait de peu les trois années d’historique requises pour obtenir une notation Morningstar. Le FNB a surperformé son indice de référence passif, surmontant ainsi son obstacle de frais plus élevés.

Ailleurs dans la catégorie, on trouve deux FNB – le FNB BMO obligations à très court terme et le FNB Horizons Actif obligations de première qualité à très court terme – dont les durations sont très courtes, même au sein de leur groupe de référence.

Le FNB BMO, par exemple, a une duration de seulement six mois environ. Moins de risque signifie aussi moins de rendement. Pour les trois années terminées le 30 septembre, le FNB affiche un rendement annualisé de 1,7 %, bien inférieur à la moyenne.

Dans la catégorie des fonds canadiens à court terme, plusieurs FNB spécialisés dans les titres à taux variable présentent le risque de durée le plus faible : le FNB CIBC Active Investment Grade Floating Rate Bond ETF, le FNB actif de titres de qualité à taux variable Dynamique, le Invesco 1-3 Year Laddered Floating Rate Note Index ETF et le iShares Floating Rate Index ETF.

La qualité de crédit généralement élevée de ces FNB les distingue des fonds de la catégorie des obligations à taux variable, dont le rendement est plus élevé, mais dont les actifs sous jacents ont des qualité de crédit inférieure à investment grade.

Les rendements des FNB d’obligations à court terme qui détiennent des titres à taux variable sont inférieurs à ceux des autres fonds de la catégorie, mais leur risque de durée l’est aussi. En fait, étant donné que les paiements d’intérêts sur les titres à taux variable augmentent lorsque les taux du marché augmentent, ces FNB peuvent bien faire dans un contexte de hausse des taux.

Avec une duration moyenne pondérée de seulement 0,15 an, la sensibilité du FNB Invesco (TSE : PFL) à la hausse des taux est « tout à fait minime », selon Pat Chiefalo, chef canadien des FNB et des stratégies indexées chez Invesco, basée à Atlanta. « PFL est bien positionné pour offrir potentiellement des rendements plus élevés que les comptes d’épargne, tout en bénéficiant des perspectives d’un environnement de hausse des taux grâce à sa faible duration. »