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De nombreuses questions ont été reçues par le bureau de négociation des fonds négociés en bourse de la TD Valeurs mobilières concernant l’impact de la crise des banques régionales américaines. Dans un rapport visant à informer les conseillers et investisseurs, les spécialistes de la banque mentionnent quelques conséquences déjà observées et d’autres à prévoir de la faillite de la Silicon Valley Bank en Californie et de la Signature Bank de New York sur l’écosystème des fonds négociés en Bourse (FNB).

Tout d’abord, le document daté du 14 mars 2023 indique que l’incertitude engendrée par cette crise au sud de la frontière rend difficile l’échange de FNB axés sur des titres de banques américaines qui ont presque tous subi une décroissance significative de leur valeur. Dans un univers où la rapidité des opérations est de mise, la possibilité d’effectuer des stratégies de couverture se voit diminuer. De plus, certains titres font présentement face à de multiples arrêts de négociations par jour, ce qui accentue cette difficulté. Ce risque accru fait en sorte que les acteurs du marché financier creusent présentement l’écart du cours acheteur et vendeur.

Bref, une volatilité est observée autant du côté des prix des titres que de celui du rythme des échanges dans le domaine des FNB composés de titres de banques américaines et encore plus pour ceux qui possèdent des actifs dans les banques régionales.

TD Valeurs mobilières rapporte qu’en date du 9 mars 2023, le FNB BMO vente d’options d’achat couvertes de banques américaines est le FNB qui comportait la plus grande exposition aux banques régionales américaines avec un pourcentage de 13,7%. En termes d’actifs, c’est le FINB BMO équipondéré banques américaines qui était le plus exposé à ces institutions avec des investissements évalués à 75 millions de dollars.

Les fonds indiciels pourraient aussi pâtir des problèmes des banques régionales américaines, selon les experts de la TD, puisqu’il est possible que la Silicon Valley et la Signature Bank soient retirées de plusieurs indices concernés comme le S&P 500 et le S&P Banks Select Industry, entre autres. Les FNB basés sur les indices comportant des titres financiers américains subiraient donc des ajustements à la suite de ces retraits. Le rapport mentionne que certaines banques régionales américaines seront peut-être toutefois retirées des FNB calqués sur les indices à titre préventif avant même que celles-ci ne le soient des indices eux-mêmes.

Toujours à surveiller

Bien que les régulateurs américains aient agi rapidement en mettant en place des mesures pour atténuer les dégâts causés par la fermeture soudaine de deux banques régionales américaines, ces actions ne semblent pas avoir été suffisantes pour évacuer complètement l’inquiétude des marchés, écrit l’équipe de la TD.

En ce sens, ses membres sont d’avis qu’il ne serait pas impossible de voir l’écart entre les cours acheteur et vendeur s’accroître encore plus au courant des prochains jours. La présence grandissante d’investisseurs craintifs crée déjà une sortie de certains placements plus risqués, notamment auprès de plus petites banques au profit de plus grandes banques. Le rapport évoque même la possibilité d’un mouvement plus important des actifs vers des valeurs refuges comme l’or si jamais l’incertitude venait à perdurer.

Les rédacteurs du document envisagent aussi que la décision que prendra la Fed concernant ses taux, le 22 mars prochain, influence la tournure de la crise actuelle dans le système bancaire américain.