Une carte du monde avec écrit coronavirus aux alentours de la Chine.
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Pandémie ou non, les actions étrangères restent une catégorie d’actifs essentielle. Au sein de l’univers des fonds négociés en Bourse (FNB) canadiens, l’exposition géographique la plus large se fait par l’intermédiaire de plus de 50 fonds dans la catégorie des actions mondiales.

Malgré leurs similitudes – ils ont tous des participations aux États-Unis et sur les marchés développés d’Europe et d’Asie – ils forment un groupe diversifié. Les options de FNB d’actions étrangères se sont étendues au fil du temps. Elles ont d’abord compris les FNB à gestion indicielle passive pondérées en fonction de la capitalisation boursière avant les options de stratégies basées sur des facteurs ou sur la production de revenus, ainsi que quelques-unes entièrement gérées activement.

En supposant que les clients souhaitent une exposition étrangère par l’intermédiaire d’un ou plusieurs FNB d’actions, comment les conseillers peuvent-ils recommander les choix appropriés ?

Pour commencer, il faut envisager une exposition aux indices de marché large, explique Scott Johnston, responsable produit de la société torontoise Vanguard Canada Investments Inc.

Parmi les exemples de ces types de fonds pondérés en fonction de la capitalisation boursière, citons le Vanguard FTSE Global All Cap ex Canada Index ETF et le iShares MSCI World Index ETF. De ces deux fonds, celui de Vanguard est le plus complet, car il inclut les marchés émergents. Il est également un peu plus axé sur la croissance. Son concurrent d’iShares, qui était le pionnier des FNB dans la catégorie mondiale lors de son lancement en 2009, n’investit que dans les marchés développés et a une pondération de 3 % dans les actions canadiennes.

Mark Raes, directeur général et chef de produit chez BMO Gestion mondiale d’actifs, basé à Toronto, convient que si une exposition au marché large est une solution, les investisseurs peuvent souhaiter que leurs actifs mondiaux aient un profil de risque différent. « Vous pourriez vouloir une faible volatilité ou une exposition au facteur axé sur la qualité. Mais si vous êtes plus généralement constructif sur les marchés, vous pouvez simplement vouloir des titres pondérés en fonction de la capitalisation boursière », dit-il.

Pour tout investisseur, il est crucial de déterminer la bonne combinaison de catégories d’actifs. Dans la partie consacrée aux actions mondiales, les FNB qui emploient des stratégies de faible volatilité conviennent bien aux investisseurs conservateurs.

Selon l’entreprise torontoise BlackRock Asset Management Canada, le iShares Edge MSCI Min Vol Global Index ETF avait un bêta à la fin avril de 0,61 sur les 36 derniers mois et de 0,58 sur les 60 derniers mois, par rapport à son indice de référence MSCI World Index (par définition, le marché au sens large a un bêta de 1).

« La théorie sous-jacente est qu’il est possible de réduire la volatilité du portefeuille, de lisser le parcours, tout en maintenant les mêmes rendements attendus des actions en général, explique Steven Leong, responsable des produits FNB chez BlackRock Canada. Vous êtes moins sensible à l’ensemble du marché, tant à la hausse qu’à la baisse, mais plus sensible à la hausse qu’à la baisse. »

Le FNB iShares à faible volatilité est extrêmement diversifié, avec une exposition à environ 450 titres. En comparaison, le Vanguard Global Minimum Volatility ETF compte encore 230 positions, avec un bêta tout aussi faible de 0,77 dans son dernier rapport.

Bien que les conseillers doivent examiner de nombreux critères, explique Scott Johnston, le bêta est un outil utile pour aider à déterminer quels fonds sont les plus conservateurs ou les plus dynamiques.

Parmi les moins risqués dans la catégorie des actions mondiales, on trouve le FNB BMO vente d’options d’achat couvertes de sociétés mondiales à dividendes élevés, qui détient des actions ordinaires versant des dividendes tout en vendant des options d’achat sur des titres sélectionnés. Mais cette stratégie réduit considérablement les possibilités de croissance du capital. Selon Mark Raes, le FNB d’options d’achat couverte monétise le « potentiel de hausse supérieure à un certain seuil » en vendant des options d’achat en échange d’un revenu de primes, et il ne s’agit donc pas d’une exposition pure aux actions.

Pour une stratégie axée sur les facteurs et offrant un plus grand potentiel de croissance, envisagez des FNB basés sur des indicateurs de qualité telles que le rendement des capitaux propres, la croissance des bénéfices et la solidité du bilan. « La qualité est un facteur qui joue vraiment bien à travers les cycles du marché. Vous le voyez certainement maintenant », déclare Mark Raes, en référence à la récente performance supérieure à la moyenne du FNB BMO MSCI All Country World High Quality Index. Selon Morningstar Canada, le FNB a réalisé un rendement de 0,8 % au cours des quatre premiers mois de cette année, contre une perte de 9,1 % pour le fonds d’actions mondiales médian.

Mark Raes ajoute qu’un fonds ayant un mandat socialement responsable a également un penchant pour la qualité en raison de l’importance qu’il accorde à la gouvernance d’entreprise et à la viabilité à long terme des entreprises. La sélection de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) « aide à identifier les entreprises qui ont vraiment de longues années devant elles ».

Les stratégies de dividendes mondiaux, quant à elles, conviennent aux investisseurs qui cherchent à générer des revenus réguliers. Toutefois ne vous attendez pas à ce que des fonds comme le iShares Core MSCI Global Quality Dividend Index ETF soient moins risqués que le marché en général, déclare Steven Leong de BlackRock. « Vous n’avez pas pour objectif explicite de réduire le risque du portefeuille. Vous êtes juste plus orienté vers le paiement des dividendes ».

Bien que la plupart des FNB d’actions mondiales soient entièrement exposés aux fluctuations des devises étrangères, il existe des options qui offrent une couverture des risques de change. Or, Steven Leong avertit qu’il est « notoirement difficile » de prévoir avec précision les mouvements des devises. En outre, comme le dollar canadien a tendance à être corrélé positivement avec les actions, « le fait de détenir votre exposition internationale sous une forme non couverte tend à agir comme un facteur de diversification ».

Les stratégies mondiales pleinement actives offrent des possibilités de surperformer le marché grâce à des portefeuilles plus concentrés et à une sélection de titres individuels. Le FNB Dynamic Active Global Dividend est l’un des deux fonds de la catégorie qui bénéficie de la meilleure notation Morningstar, cinq étoiles, pour les rendements ajustés en fonction du risque. L’autre est le FNB de haute qualité de BMO.

En fonction de la tolérance au risque de l’investisseur, une approche « noyau et satellite » peut être adoptée en détenant une paire de FNB mondiaux. En commençant par une exposition à un indice de base, le portefeuille peut être orienté dans une direction prudente en détenant également un produit à volatilité minimale. Inversement, un FNB indiciel pourrait être combiné avec une stratégie basée sur des facteurs ou pleinement active. « Toute décision que vous prenez pour chercher à surperformer le marché général est plus risquée, déclare Scott Johnston. Vous prenez en fait un risque actif. La façon dont nous y pensons est la force avec laquelle vous prenez cette décision active ».

En associant un FNB à gestion passive à un fonds géré activement, vous pouvez obtenir le meilleur des deux mondes, explique Marl Raes : « Le gestionnaire actif vous offre la possibilité d’obtenir de l’alpha et des performances supérieures, mais le fonds passif vous offre la discipline et l’exposition au marché. Nous constatons un grand intérêt de la part des conseillers pour ce type de fonds ».