Il s’agit du fonds négocié en Bourse (FNB) MSCI Emerging Markets Minimum Volatility Index fund, qui s’échange à la Bourse de Toronto sous le symbole XMM. Ce fonds vise à reproduire l’indice MSCI EAFE Minimum Volatility Index (USD) qui mesure le rendement de titres de capitaux propres émis dans des marchés émergents mondiaux dont la volatilité est inférieure à celle des titres de l’indice MSCI Emerging Markets.
Sylvain Lapointe utilise ce fonds depuis décembre afin de permettre à ses clients de profiter de l’augmentation de la classe moyenne dans les pays émergents, dont la Chine. Le conseiller aime également le fait que ces pays voient leur consommation interne croître et exportent pour les pays développés.
« Ces pays se retrouvent dans une situation similaire à celle qu’on a connue dans les années 1950 ou 1960, avec beaucoup de production industrielle et de croissance économique. Aussi, comparativement aux marchés développés, ces pays ont une croissance démographique qui amène aussi une croissance économique », indique Sylvain Lapointe.
En plus d’offrir une exposition à ces pays, ce FNB permet de gérer un risque qui est toutefois associé aux marchés boursiers des pays émergents : l’instabilité. « L’argument que les clients donnent est que ces marchés sont plus volatiles que ceux canadiens et américains. Ce FNB permet d’avoir accès à ces marchés tout en réduisant la volatilité », dit Sylvain Lapointe.
Depuis 2010, l’écart-type de l’indice sous-jacent au XMM est inférieur à celui du MSCI Canada index, tout en étant quelque peu supérieur à celui des indices S&P 500 et Dow Jones U.S. On se rappelle que plus l’écart-type d’un indice est élevé, plus cet indice est volatile.
Sylvain Lapointe utilise ce fonds pour ses mandats à honoraires. Actuellement, il investit jusqu’à 30 % de la portion « actions » du portefeuille de ses clients dans ce FNB, selon leur tolérance au risque. Il l’apprécie le fait que le fonds est assorti de frais de gestion de 0,40 %, un tarif qui restera en vigueur jusqu’à la fin de 2014.
Pour cette portion du portefeuille, il croit à la gestion indicielle. « Pour les titres de grande capitalisation, que beaucoup d’analystes suivent, différentes études tendent à démontrer que c’est difficile pour un gestionnaire actif de battre les indices sur période moyenne ou longue », fait-il valoir.
Rotation de portefeuille
Ce FNB demeure relativement jeune. Créé en juillet dernier, il suit un indice qui est né en 2010. Sylvain Lapointe le recommande à ses clients depuis décembre afin de profiter d’une période de croissance qu’il anticipe vivre dans les quatre ou cinq prochains mois. « En décembre, je suis redevenu positif par rapport au marché mondial. Ce positionnement va être à réévaluer en avril ou en mai et il y aura probablement un repositionnement de ma part. »
Étant donné cette éventuelle rotation, le conseiller utilise ce FNB pour les portefeuilles enregistrés de ses clients, comme les REER ou les CELI. Dans ces comptes, une transaction ne déclencherait pas de réalisation de gain en capital.
« Puisque le FNB suit un indice, la rotation des titres à l’intérieur de ce fonds est plus faible que pour un fonds commun structuré en fiducie. Il y a donc moins de déclenchement de gain en capital. C’est un peu plus efficace sur le plan fiscal, mais selon moi, ça ne bat pas l’efficacité fiscale d’un fonds commun dans une structure corporative », dit Sylvain Lapointe.
Pondérations et risques
Par ailleurs, au 29 janvier 2013, le XMM a une pondération de 27 % dans le secteur des financières, de 13,2 % dans celui des biens de consommation de base, de 12,4 % dans celui des télécommunications et de 8,9 % dans celui des technologies de l’information. Aucun rendement n’était disponible sur le site Internet d’iShares Canada.
À ces clients, Sylvain Lapointe indique que ce produit n’a pas de couverture contre les fluctuations de devises. De plus, les risques d’instabilité géopolitique et de corruption sont aussi présents. La forte pondération dans le secteur financier présente également un risque.
En terminant, Sylvain Lapointe dit aimer les documents préparés par les analystes d’iShares. « Ils n’ont pas à promouvoir un produit. Ils ne font que répliquer les indices. Il n’a pas de gestionnaire qui est prêt à recommander un fonds pour voir ses actifs augmenter. Leurs recherches sont donc objectives sur ce plan. »