Le RFG, prélevé annuellement, est exprimé en pourcentage du total des actifs du fonds. Il est constitué de trois principales composantes, la plus grande étant les frais de gestion. Les deux autres composantes sont les dépenses ou frais administratifs, et les impôts.

Les frais de gestion comprennent une rémunération au gestionnaire de fonds pour les décisions de placement qu’il prend.  Une portion des frais de gestion sert également à rémunérer la firme de courtage ou de distribution de fonds pour les services permanents qu’elle assure. Cette rémunération est appelée commission de suivi. Une portion des commissions de suivi est versée au conseiller comme rémunération des conseils et services personnels dispensés.

Certaines catégories de fonds qui sont destinées aux investisseurs autonomes versent aussi des commissions de suivi aux distributeurs. Toutefois, ces commissions de suivi sont bien inférieures aux commissions normales. Le courtier à escompte touche cette commission au rabais comme rémunération pour le travail qu’il fournit pour faire figurer ce fonds sur sa plateforme et pour l’exécution des transactions et l’administration des comptes.

Les dépenses d’exploitation exigées par les fonds comprennent les coûts de comptabilité, les frais légaux et les frais de vérification. Ces coûts peuvent varier d’une année à l’autre, occasionnant des fluctuations du RFG. Pour rendre les RFG plus prévisible, de nombreuses sociétés de fonds facturent désormais des frais administratifs fixes. Si la somme de tous les frais administratifs finit par être plus élevée que les frais administratifs fixes, les investisseurs n’ont pas besoin de s’en inquiéter. Mais si cette somme est inférieure, les investisseurs n’en profitent pas.

Un fonds doit aussi payer des taxes de vente sur ses frais annuels. Ces frais comprennent la taxe sur les produits et les services de 5 % (TPS) ou son équivalent, plus les taxes de ventes provinciales ou territoriales. Les taxes de vente varient beaucoup, mais la plupart des sociétés de fonds appliquent une taxation commune à leurs fonds. Au nombre des exceptions, il y a quelques sociétés qui offrent des catégories de fonds à coûts réduits conçues exclusivement pour les résidents de l’Alberta où il n’y a pas de taxe de vente provinciale.

Le RFG est le coût qui est le plus fréquemment mentionné, mais il ne comprend pas les frais de courtage que les gestionnaires de fonds doivent payer pour acheter et vendre des titres. Ces coûts apparaissent dans le ratio des frais de transactions. Dans la plupart des cas, plus un gestionnaire achète et vend un fonds, plus les investisseurs peuvent s’attendre à des coûts élevés. Les investisseurs payent ces frais en les prélevant des actifs du fonds.

Malheureusement, le ratio des frais de transaction ne capture pas bien les frais de courtage pour les fonds qui investissent dans les titres à revenu fixe, et ceci parce que les obligations se négocient sur le marché hors cote, ce qui veut dire que les courtiers gardent un inventaire d’obligations qu’ils vendent à leurs clients.

Au lieu de facturer des commissions aux clients sur les achats d’obligations, les courtiers font augmenter le prix d’une obligation au-delà de son cours de transaction actuel. Quand le client est prêt à vendre, le courtier rachète l’obligation à un prix inférieur à sa valeur actuelle. La différence entre les prix d’achat et de vente (appelé l’écart acheteur-vendeur) reflète les coûts de transactions d’un fonds d’obligations. Plus l’écart est grand, plus les coûts de transaction sont élevés. Ce sont les investisseurs qui prennent intégralement ces frais en charge, même si cela ne se reflète pas dans le ratio des frais de transactions.

Nous examinons ici les coûts explicites divulgués publiquement par les fournisseurs de fonds communs de placement. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas d’autres coûts encourus par les investisseurs. Par exemple, Paul a recours à un conseiller rémunéré à la commission pour ce qui est de sa planification financière, et Marie fait appel à un conseiller rémunéré par honoraires. Paul paye davantage pour la catégorie de parts dans laquelle il investit mais c’est parce que les frais du fonds mutuel comprennent déjà une rémunération pour le conseiller.

À l’inverse, Marie paye moins pour son fonds mais c’est parce qu’elle devra payer son conseiller à partir des actifs du fonds pour assurer la rémunération de ses services. Les investisseurs autonomes peuvent aussi avoir à payer des coûts de transaction qui ne sont pas inclus dans les frais de ventes initiaux, le RFG ou le ratio des frais de transaction. Par exemple, certains courtiers à escompte peuvent facturer des frais d’inscription pour l’ouverture d’un compte ou des frais annuels pour sa gestion.

Dans chaque catégorie d’actifs, le RFG des parts vendues sur commission est supérieur à celui des parts vendues par un des deux autres réseaux de distribution. Cela est principalement dû aux commissions de suivi intégrées, qui permettent de rémunérer les conseillers. Les investisseurs qui ont recours à des conseillers à base d’honoraires payent aussi pour les services de leur conseiller, mais ces frais ne sont pas inclus dans le RFG. En fait, la différence entre le RFG des fonds vendus sur commission et celui des fonds vendus à base d’honoraires est approximativement le montant moyen des commissions de suivi des catégories d’actions.

Les investisseurs peuvent utiliser ces conclusions comme point de repère pour les frais qu’ils payent. Si un conseiller recommande à un investisseur un fonds qui a un RFG supérieur à la moyenne de sa catégorie d’actifs au sein du même réseau de distribution, l’investisseur devrait se demander si ce fonds a la capacité de surmonter cette différence de frais. De plus, si un conseiller suggère des fonds qui ont des commissions de suivi supérieures, l’investisseur devrait se demander si les services fournis par le conseiller valent ce niveau de rémunération supérieur