Un petit personnage devant deux chemins qui se demande lequel choisir.
inueng / 123rf

La décision de ce qui convient le mieux entre actions et FNB dépend du degré auquel vous désirez vous engager, du montant que vous comptez payer pour investir et de la diversification de votre portefeuille, selon un article récent de Morningstar.

Pourquoi opter ou non pour les actions

Les actions individuelles permettent de garder un contrôle étroit sur les décisions de placement et le portefeuille, note Ian Tam, directeur de la recherche sur les placements à Morningstar Canada. Ce contrôle est particulièrement intéressant dans un pays comme le Canada où peu d’industries peuvent occuper une si grande partie du marché, ajoute Jason Heath, directeur général d’Objective Financial Partners.

Les actions individuelles ont également un autre avantage sur les FNB, elles offrent davantage d’informations, ce qui permet plus de contrôle sur le moment de dégager les gains et les pertes en capital. « Les avoirs des FNB sont divulgués tous les mois, mais la visibilité d’un relevé de placements ne sera pas la même que celle d’une action individuelle », explique Jason Heath.

Les actions permettent également aux actionnaires de participer activement à la croissance d’une société en leur offrant un droit de vote.

Toutefois, s’occuper de tout cela requiert beaucoup de temps. « Les cours des actions évoluent très vite, et pour s’assurer que les pondérations cibles sont maintenues au sein du volet d’actions d’un portefeuille ainsi que dans le cadre d’une répartition d’actifs générale, il faut du travail et de la discipline », souligne ainsi Ian Tam.

Pour être considéré comme diversifié, un portefeuille devrait contenir au minimum entre 15 et 25 actions ce qui implique beaucoup de travail, car il faudrait suivre chaque action.

De plus, au Canada, il peut y avoir un risque lié à la liquidité. « À l’exception des 60 ou 75 plus grands noms de ce pays, les investisseurs peuvent s’attendre pendant leurs transactions à un important écart entre le cours acheteur et le cours vendeur (ce qui veut dire qu’au bout du compte ils finiront par payer plus à l’achat et moins à la vente que le montant de la dernière transaction, surtout si de grandes quantités sont en jeu) », prévient Ian Tam.

Et du côté des FNB

Puisque les actions sont groupées selon des indices, des algorithmes informatiques ou des consignes de gestion active comparables à ce que l’on voit avec les fonds communs de placement (FCP), les FNB offrent moins de contrôle aux investisseurs, mais une plus grande diversification.

« Les FNB d’actions ôtent le besoin de rééquilibrage au sein du portefeuille d’actions, ce processus étant désormais automatique pour garantir que le FNB participe aux affectations prescrites pour chaque position », note Ian Tam.

Les FNB permettent de participer à des centaines de sociétés. Ils offrent une occasion de diversification à faible coût. Ils permettent d’accéder à certains secteurs qu’il n’est pas évident de reproduire lorsque l’on est seul, notamment sur les marchés étrangers où les Canadiens ne peuvent pas accéder à toutes les actions.

Ces titres peuvent également offrir un accès à la gestion active, à un coût raisonnable. « Les FNB activement gérés permettent aussi aux investisseurs particuliers de bénéficier du concours de gestionnaires financiers professionnels dotés des ressources et de l’expérience nécessaires pour gérer efficacement leur portefeuille », précise Ian Tam.

Toutefois, les FNB passivement gérés sont peu chers, car beaucoup de choses sont automatisées ce qui implique la possibilité d’erreurs, notamment pour des placements subjectifs et changeants comme les placements ESG (environnement, social et gouvernance).

Un autre point potentiellement négatif concerne la fiscalité de ces placements. Ainsi, un FNB coté au Canada pistant des actions américaines pourrait subir une retenue d’impôts aux États-Unis. « Acheter des actions américaines directement dans un compte de REER, ou acheter des FNB cotés aux États-Unis qui pistent les actions américaines, peut permettre d’éviter la retenue d’impôt du fisc américain », suggère Jason Heath.

Toutefois, avant même de regarder les implications fiscales de ces produits, les investisseurs doivent choisir leur FNB parmi un choix tellement vaste que cela pourrait se révéler complexe pour un investisseur individuel.

D’autres facteurs à prendre en compte

Peu importe que vous optiez pour les FNB et les actions, il est important que vous preniez conscience du penchant national de votre portefeuille ou de ceux de vos clients.

« On trouve une pondération d’actions et d’obligations canadiennes disproportionnée chez les investisseurs particuliers par rapport aux investisseurs professionnels ou institutionnels. Par exemple, l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada n’a que 15 % de ses actifs investis au Canada », déclare ainsi Ian Tam.

Il n’est pas bon de trop surcharger le portefeuille de sociétés canadiennes. Ça peut être mauvais pour la diversification. D’ailleurs dans un souci de diversification, il pourrait être bon d’acheter des actions et des FNB. « Les FNB peuvent être un complément à un portefeuille d’actions et d’obligations », estime Jason Heath.