Investir quand la fête bat son plein
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Dans sa sélection de FNB, il mise aussi bien sur les fonds à gestion passive que sur ceux à gestion active. «Il est important que les deux aspects soient présents», dit-il.

François Fortier, qui gère un actif total d’environ 150 M$, ne néglige pas pour autant les fonds communs de placement (FCP), qui composent environ 20 % de ses portefeuilles. Toutefois, «il faut qu’un fonds commun génère de l’alpha (plus-value) en série F», souligne-t-il.

Un défi important, compte tenu de l’écart entre les frais de gestion des FCP et ceux des FNB. En effet, les FNB les plus coûteux de son portefeuille prélèvent des frais de 0,6 % seulement. (Il faut ajouter à ces frais ceux de François Fortier qui, selon la taille et/ou le profil de risque du portefeuille, s’établissent généralement entre 0,60 % et 1,20 %.)

Nous sommes dans un contexte particulier, juge François Fortier.

Après un remarquable marché haussier qui dure depuis plus de sept ans, «l’arrivée au pouvoir de Donald Trump a propulsé le marché américain à un niveau encore plus élevé, et plusieurs pensent que sa poussée durera encore quatre ans. Personne ne peut prévoir quand la fête finira. Par contre, on sait qu’on n’est pas en début de party. Une saine prudence s’impose.»

Sa sélection de FNB cherche donc à tenir compte de ces circonstances quelque peu déroutantes.

1. iShares S&P U.S. Mid-Cap Index ETF (XMH)

Manufacturier : BlackRock

Création : août 2015

Actif sous gestion (ASG) : 96,8 M $ (au 10 février 2017)

Ratio des frais de gestion (RFG) : 0,15 %

Rendement annualisé depuis la création : 8,97 % (au 31 janvier 2017)

Dans un marché de hausse à moyen terme, ce FNB, qui suit un indice Dow Jones composé de 400 titres américains de petite capitalisation, offre un plus fort potentiel de hausse que le secteur des titres de grande capitalisation grâce à une volatilité plus forte.

Ce secteur, bien qu’il soit plus risqué, offre un taux de rendement de dividende de 2 %, presque autant que celui de l’indice Dow Jones, qui s’établit à 2,24 %. L’avantage de ce FNB est donc double : potentiel de hausse plus grand que le secteur des sociétés de grande capitalisation avec un niveau de dividende presque équivalent.

Deux autres facteurs renforcent l’intérêt du fonds XMH : son RFG peu élevé (0,15 %) et sa couverture du dollar canadien.

Le taux de change peut toujours nous réserver des surprises, rappelle François Fortier. C’est pourquoi, dans la perspective actuelle, il vaut mieux choisir un produit couvert. «Si le baril de pétrole monte à 75 $ US ou si les taux montent à 3 %, ce sera avantageux pour le dollar canadien. On a tout intérêt à se couvrir à ce moment-ci.»

Autre caractéristique du XMH : son indice de référence (qu’il cherche à reproduire) regroupe des banques régionales américaines. C’est un facteur très positif, juge François Fortier, ce qui nous amène au prochain choix de FNB.

2. FINB BMO équipondéré banques américaines couvert en dollars canadiens (ZUB)

Manufacturier : BMO Gestion mondiale d’actifs

Création : mai 2010 ASG : 493 M $ (au 10 février 2017)

RFG : 0,40 %

Rendement annualisé depuis la création : 10 % (au 31 janvier 2017)

Ce FNB, qui vise à reproduire le rendement de l’indice Solactive Equal Weight US Bank, présente un profil particulièrement attrayant pour un épargnant qui n’est pas exposé au marché américain, selon François Fortier.

Tout d’abord, les mesures de base des banques américaines se comparent avantageusement à celles des institutions canadiennes. Au Canada, le ratio cours/valeur comptable s’établit à 2,2 ; aux États-Unis, entre 1,2 et 1,4. De plus, «les multiples cours/bénéfices des banques américaines sont plus bas que dans le marché boursier général», note François Fortier.

Par ailleurs, l’immobilier américain, revenu à des niveaux raisonnables, «rend les portefeuilles d’hypothèques moins risqués, précise le portefeuilliste. Et on chemine vers des taux d’intérêt plus élevés, ce qui va être plus profitable pour les banques».

Enfin, les politiques de déréglementation de Donald Trump favoriseront probablement le secteur bancaire, sans compter le rapatriement des capitaux en terre américaine, indique François Fortier.

3. FNB Horizons Actif revenu fixe mondial (HAF)

Manufacturier : Horizons

Création : juillet 2009 ASG : 43,4 M $ (au 10 février 2017)

RFG : 0,45 %

Rendement annualisé depuis la création : 1,84 % (au 31 janvier 2017)

Ce FNB est consacré à des titres obligataires à revenu élevé de qualité A à AAA dont la duration moyenne s’établit à trois ans.

Comme le reconnaît François Fortier, le fonds HAF n’est pas un produit payant. Toutefois, ajoute-t-il, après 15 années de performance étonnante, les obligations sont maintenant appelées à affronter des vents contraires.

Plusieurs épargnants n’ont pas le choix de s’approvisionner en obligations fédérales et provinciales à hauteur d’environ 50 % de leur portefeuille. Mais s’il reste de la place, un produit stratégique comme le HAF est un bon choix, selon le portefeuilliste.

En effet, l’un des moyens de naviguer dans un contexte de retournement des taux d’intérêt est de favoriser des titres de revenus ayant une courte durée. De cette façon, on peut renouveler le portefeuille plus rapidement en se réapprovisionnant en nouveaux titres à rendements plus élevés.

Le HAF étant un FNB géré activement, qui possède de surcroît une courte duration actuellement, un épargnant pourrait donc traverser avec moins de dommages et de volatilité un futur cycle de taux d’intérêt à la hausse.