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L’année 2022, si elle se poursuit sur le même rythme, pourrait être une des pires de l’histoire boursière, selon les analystes. Cependant, un coup d’œil dans le rétroviseur permet de relativiser, selon Ben Carlson, un gestionnaire de portefeuille américain qui a analysé les rendements des portefeuilles 60-40 en les comparant avec les rendements du marché boursier sur 5, 10 et 20 ans.

Le gestionnaire a commencé par examiner les plus mauvaises années pour un portefeuille plus diversifié afin de voir le pire scénario pour un portefeuille 60/40.

Si 2022 se terminait aujourd’hui, les rendements actuels du portefeuille 60-40 se compareraient à ceux enregistrés par la Bourse en 1973 (-14,3 %), année de bear market, et en 1941 (- 12,8%), période marquée par la Seconde Guerre mondiale, note l’auteur du blogue Common Sense.

Il s’est ensuite basé sur les rendements d’un portefeuille 60/40 américain (composé à 60 % du S&P 500 et à 40 % de bons du Trésor à 10 ans, selon des données de l’université de New York), pour colliger les pires rendements par année civile pour un portefeuille 60/40 américain depuis 1928 :

Il s’appuie sur l’hypothèse selon laquelle bon nombre des plus mauvaises années pour un portefeuille 60/40 sont les mêmes que celles enregistrées pour le marché boursier américain, en raison de la concentration plus forte en actions de ces portefeuilles.

Il observe que si l’année 2022 devait se terminer aujourd’hui, le rendement de -12,1 % d’un portefeuille 60/40 d’aujourd’hui se situerait entre les cinquième et sixième plus mauvais rendements annuels enregistrés au cours des 100 dernières années.

L’année 2022 serait dans ce cas de figure à égalité avec les rendements 60/40 de 2008 (-13,9 %), correspondant à la crise financière des subprimes, et de 1930 (-13,3 %), coïncidant avec la Grande Dépression.

Il a examiné ensuite ce qui se passe avec les rendements à plus long terme. Il note que, sur une période de 5 ans, le ratio 60-40 a été négatif à quatre reprises, en 1932 (-24,1 %), 1933 (-21,6 %), 1934 (-17 %) et 1941 (-16,1 %). Ces situations se sont produites pendant ou autour de la Grande Dépression, mentionne-t-il.

Sur une période de 10 ans, Ben Carlson ne constate aucun rendement négatif pour un portefeuille 60/40 à la fin d’une année civile. Les plus bas rendements observés vont de 19,5 % pour 1938 à 50,9 % en 1978.

Sur 20 ans, les plus faibles rendements observés pour un portefeuille 60-40 varient de 98 % pour l’année se terminant en 1948 à 244,5 % pour celle finissant en 2019.

« Comme pour la plupart des valeurs de performance historique les plus défavorables, le point de départ du fond du baril est 1929. Il est intéressant de noter que les années se terminant en 2018 et 2019 figurent sur cette liste. L’apogée de la bulle Internet n’était pas non plus un point de départ idéal », précise l’auteur du blogue.

Il souligne que la fourchette des rendements annuels des 20 pires années pour un portefeuille 60/40 est de 3,4 % à 6,0 %, sans toutefois tenir compte des frais, des impôts et de l’inflation.

« Les performances passées ne sont pas indicatives des rendements futurs, mais il est parfois utile de dézoomer un peu lorsque vous êtes au milieu d’une année terrible. L’extension de votre horizon temporel reste l’une des stratégies d’investissement les plus puissantes lorsque tout le reste échoue », écrit le gestionnaire.

Cette analyse pourrait fournir des arguments afin de convaincre les investisseurs de rester investis et de ne pas céder à la tentation de vendre des titres dans un marché baissier.