Selon lui, plusieurs facteurs ont de quoi rassurer et militent en faveur d’un retour en territoire positif dès le troisième trimestre. Ainsi, les investissements résidentiels ont poursuivi leur ascension, alors que le solde commercial s’est amélioré grâce à une légère hausse des exportations et une baisse des importations. Une situation qui s’explique par la chute des investissements non résidentiels.

De même, le PIB réel par industrie a augmenté de 0,5 % en juin. « Il s’agit du premier gain depuis le début de 2015. Cela n’a toutefois pas été suffisant pour sauver le deuxième trimestre et le ramener en territoire positif. Par contre, le rebond de juin jette des bases plus solides pour le prochain trimestre », analyse Benoit P. Durocher.

L’économiste principal évoque à cet effet un acquis de croissance au troisième trimestre déjà estimé à 1 %, « en supposant une variation mensuelle nulle du PIB réel par industrie en juillet, en août et en septembre. »

Benoit P. Durocher prévoit que les autorités monétaires décideront probablement de laisser leurs taux d’intérêt directeurs inchangés lors de leur réunion du 9 septembre.

« Par contre, on ne peut écarter la possibilité d’une troisième baisse du taux cible des fonds à un jour plus tard en fin d’année si jamais le rebond anticipé de l’économie canadienne devait décevoir », dit-il.

Récession technique

Selon la définition couramment utilisée, l’économie canadienne se trouve en récession. Le PIB réel canadien a diminué de 0,5 % (à rythme trimestriel annualisé) au deuxième trimestre de 2015, ce qui représente un deuxième recul trimestriel consécutif. Au premier trimestre de 2015, le recul du PIB réel a été de 0,8 %.

« Le mot récession peut soulever de nombreuses inquiétudes et c’est pourquoi nous qualifions celle-ci de ‘’technique » », mentionne Benoit P. Durocher.

L’utilisation du qualificatif « technique » paraît également stimulée par le fait que les difficultés actuelles de l’économie ne sont pas généralisées.

Concernant les difficultés touchant l’économie, Benoit P. Durocher estime que leur sectorisation explique le fait que l’amplitude du recul du PIB réel au cours des deux premiers trimestres de 2015, soit « beaucoup plus faible que les baisses observées lors des épisodes précédents de récession. »

Les baisses observées au cours des deux premiers trimestres de 2015 sont surtout concentrées au sein de certains secteurs, soit l’énergie, les mines ainsi que la fabrication, qui se trouve affectée par la baisse des investissements dans le secteur des ressources. Ces difficultés sont également concentrées dans les provinces productrices de pétrole, soit l’Alberta, la Saskatchewan et Terre‑Neuve-et‑Labrador.

« Les perspectives demeurent donc plus favorables ailleurs au pays », selon Benoit P. Durocher.