Le SCFP rejette l’imposition d’une nouvelle règle de financement qui doublerait artificiellement les déficits des régimes de retraite dans les secteurs municipal et universitaire. « L’application intégrale du rapport D’Amours constituerait un véritable coup de force et mènerait au nivellement vers le bas des droits prévus aux régimes à prestations déterminées, dont il ne resterait que le nom », a indiqué Denis Bolduc, secrétaire général du SCFP-Québec, dans un communiqué.
Le syndicat souhaite plutôt négocier des ententes à la pièce pour remettre les régimes de retraite sur les rails. L’approche « mur-à-mur » proposée dans le rapport révèle une démarche « prétentieuse » et biaisée en faveur du patronat, ont soutenu mercredi les représentants du SCFP au premier jour des consultations particulières en commission parlementaire sur les recommandations du groupe de travail présidé par Alban D’Amours.
Au lieu d’une remise en question des droits acquis et plutôt qu’une réforme en profondeur du mode de financement des retraites, le SCFP préconise la voie de la négociation entre travailleurs et employeurs. Cette approche a été couronnée de succès depuis deux ans au SCFP avec des ententes avec les villes de Montréal, Laval, Saguenay et l’Université de Montréal, a évoqué le secrétaire général du syndicat, Denis Bolduc, en point de presse à Québec.
Mais si les parties n’arrivent pas à s’entendre sur les modifications à apporter au régime de retraite pour en assurer la viabilité, la ministre du Travail pourrait dès lors désigner un conciliateur, a expliqué le représentant syndical.
Le SCFP, qui représente 110 000 salariés oeuvrant notamment dans les municipalités, universités, organismes publics et sociétés d’État, suggère aussi la création d’une réserve de stabilisation pour prévenir de nouvelles catastrophes financières, comme le choc boursier de 2008.
Déposé le printemps dernier, le rapport D’Amours recommande des changements à la « Loi sur les régimes complémentaires de retraite » pour faciliter « le partage des coûts » entre les participants et les employeurs. Il propose d’allouer une période de cinq ans aux employeurs, syndicats, participants actifs et retraités, pour restructurer les régimes à prestations déterminées.
Les régimes de retraite sous la juridiction de la Régie des rentes du Québec (RRQ), essentiellement ceux des municipalités et des universités, accusent un déficit dépassant les 40 G$.
« Seules des situations exceptionnelles pourraient conduire à une réduction des droits acquis des participants actifs. Ceux des retraités demeureraient intouchables, sauf peut-être la formule d’indexation des rentes qui pourrait être revue après acception par les participants retraités », lit-on par ailleurs dans le mémoire du SCFP sur le rapport d’Amours.
Avec La Presse canadienne