Le consensus des économistes est optimiste pour le secteur énergétique. Leur thèse étant que le marché de l’or noir finirait par se rééquilibrer à mesure que les acteurs de l’industrie changeraient leurs comportements. Or, l’une des conditions pour que cette prévision se concrétise n’est tout simplement pas remplie, constate Martijn Rats et Haythem Rashed, de Morgan Stanley, dans une note publiée aujourd’hui.

En fait, l’offre de pétrole n’a pas diminué, une condition essentielle pour rééquilibrer le marché. Les pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ont continué d’augmenter leur production. Leur production mensuelle en juin est plus élevée de 1,5 milliard de barils par rapport au mois de février, notent les économistes.

La situation pourrait s’aggraver, selon eux. La production pourrait augmenter à mesure que les sanctions contre l’Iran seront levées. La stabilisation de la situation en Libye pourrait aussi faire couler plus d’or noir sur le marché. Et, rien ne dit que les producteurs américains ne feront pas de même, ajoutent Martijn Rats et Haythem Rashed.

La reprise est donc plus incertaine qu’auparavant, selon Morgan Stanley. Les prix faibles pourraient perdurer encore trois ans, voir plus. « C’est bien pire qu’en 1986.», précisent-ils.

Depuis juin 2014, le prix du baril a fondu de 54%, soit plus de la moitié. Il est passé des 107 $US pour tomber sous les 50 $US le baril. À la Bourse canadienne, le secteur énergétique représente 20% du poids du S&P/TSX. Depuis juin 2014, la valeur des sociétés énergétiques inscrites au S&P/TSX ont baissé de 46%.

Avec Bloomberg