Une main posant une pièce sur laquelle pousse une plante sur une pile de pièce. Autour, un tas de pièces où on voit d'autres petites pousses vertes.
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La pandémie a mis en lumière les questions climatiques et sociales (ESG) et a propulsé le marché de l’investissement responsable (IR) sous les projecteurs.

« Au cours des neuf premiers mois de 2021, 63 nouveaux fonds d’IR ont été introduits au Canada, portant le nombre total de fonds d’IR à 208 », indique le sixième sondage annuel d’opinion des investisseurs de l’Association pour l’investissement responsable (AIR).

Mais l’intérêt des investisseurs n’a pas augmenté au même rythme que la croissance du marché. L’AIR a constaté que le pourcentage de ceux qui s’intéressent à l’IR (73%, contre 72% il y a un an) a à peine changé, bien qu’il soit en nette augmentation par rapport à 2018 (60%).

Et seulement 31 % des répondants ont déclaré posséder des investissements qui tiennent compte des facteurs ESG, soit une légère baisse par rapport à 33 % il y a un an.

Cependant, une proportion similaire de répondants (33 %, en hausse par rapport à 31 % en 2020) ont déclaré ne pas être sûrs de posséder des investissements ESG – un résultat cohérent avec le « manque de connaissances générales sur l’IR signalé par les répondants, ainsi que leur fort intérêt et leur désir d’obtenir plus d’informations de la part des conseillers », souligne le rapport.

En effet, la majorité des Canadiens (69 %) ont déclaré ne rien savoir ou presque de l’IR; il s’agit toutefois d’une amélioration par rapport aux 75 % d’il y a un an. Parmi ce groupe, 20 % ont déclaré n’avoir jamais entendu parler de l’IR.

Obstacles à l’IR

Alors que 77% des personnes interrogées ont déclaré qu’elles aimeraient que leurs conseillers leur parlent de l’IR, seulement 27% des personnes interrogées ont déclaré que ces derniers l’avaient fait. En outre, seuls 40 % des investisseurs âgés de 18 à 34 ans assurent avoir été interrogés sur leur intérêt pour l’IR, contre seulement 18 % des investisseurs âgés de 55 ans et plus.

Un autre obstacle est la crainte de l’écoblanchiment, que l’enquête définit comme « une fausse information distribuée par une organisation pour la faire paraître plus responsable sur le plan environnemental qu’elle ne l’est en réalité ».

En utilisant cette définition, 78 % des personnes interrogées ont déclaré être très ou assez préoccupées par les fausses informations sur le marché de l’IR.

Ce problème est exacerbé par le manque de connaissances des investisseurs eux-mêmes, ajoute le rapport, étant donné que seuls 5 % des répondants estiment en savoir « beaucoup » sur l’IR.

Malgré cela, les personnes interrogées sont préoccupées par les engagements des entreprises en matière d’émissions nettes zéro ainsi que par la transition vers une économie nette zéro.

Par exemple, 85 % des personnes interrogées se sont dit tout à fait ou plutôt d’accord avec le fait que les entreprises canadiennes devraient avoir des objectifs liés aux émissions nettes zéro, et 86 % affirment qu’il est très ou plutôt important que les « résultats négatifs » soient évités pour les travailleurs et les communautés touchés par la transition vers une économie nette zéro.

De plus, « 77 % des répondants sont tout à fait ou plutôt d’accord pour dire qu’ils aimeraient qu’une partie de leur portefeuille de placements soit investie dans des entreprises qui prévoient d’atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2050 ou plus tôt », indique le rapport.

Les répondants s’intéressent également aux droits des communautés autochtones, la plupart d’entre eux (70 %) indiquant qu’ils souhaitent que les entreprises canadiennes de leur portefeuille s’associent aux peuples autochtones pour prendre des décisions en matière de transition énergétique.

Le rapport de l’AIR est basé sur les résultats d’un sondage Ipsos réalisé pour l’AIR auprès de 1 000 investisseurs du 13 au 16 septembre.