Une carte du monde avec écrit coronavirus aux alentours de la Chine.
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GLC part du constat de base qu’il est impossible de connaître à l’avance l’ampleur des répercussions du coronavirus. Actuellement, l’accroissement du nombre de malades qui va de pair avec la hausse des préoccupations et des mouvements de panique se fait sentir sur l’économie mondiale et les marchés. On assiste à des chutes brutales du cours des actions et l’augmentation de la volatilité.

Si l’on entend parler depuis bien plus longtemps du coronavirus, celui-ci a mis du temps à avoir un impact sur les marchés, car les investisseurs espéraient que la situation ne serait que temporaire. La propagation du virus a toutefois remis cet optimisme en perspective impactant ainsi violemment les marchés.

Toutefois, l’impact à long terme est très difficile à prévoir. Il dépend de plusieurs facteurs dont évidemment le degré de propagation du virus, mais également de l’ampleur des mesures prises par les gouvernements (mise en quarantaine, restrictions quant à la mobilité et aux activités).

Dans le meilleur scénario, le coronavirus n’entraînera qu’une distorsion des données pendant un à deux trimestres, mais il est également possible que l’incidence du coronavirus sur l’économie mondiale soit considérable en raison d’une baisse de la consommation planétaire pendant plusieurs mois.

Au regard de la situation actuelle, GLC considère que le choc sera certainement important tant pour la demande que pour l’offre, mais les experts n’entrevoient toutefois pas de récession économique mondiale.

À quoi s’attendre?

« Les marchés ne se stabiliseront pas tant que la peur et le nombre de nouveaux cas n’auront pas cessé d’augmenter », peut-on lire dans le rapport Réaction du marché face au coronavirus de GLC.

Cependant, cela ne veut pas dire que les actions vont continuer à chuter tout au long de la crise. Selon GLC, les investisseurs devraient plutôt se préparer à de la volatilité. Dès que la situation s’éclaircira, on devrait assister à un certain redressement du marché. Les titres les plus malmenés actuellement comme les actions des marchés émergents ou des compagnies aériennes devraient alors connaître une certaine reprise, selon les experts de GLC.

Bloomberg a produit un graphique du rendement sur six mois de l’indice mondial MSCI lors des dernières épidémies, comme l’Ebola, le SARS ou le MERS et si le rendement connaît des baisses pendant ces périodes, il finit toujours par remonter.

« Chaque fois qu’un tel événement s’est produit, les marchés ont eu une réaction d’aversion au risque relativement brève, marquée par une chute des actions et une hausse du cours des obligations et de l’or. Une fois le pic passé, la liquidation massive ralentit, les investisseurs cessent de fonder leurs décisions de placement sur la peur et s’appuient de nouveau sur les données fondamentales », décrit le rapport de GLC.

Ainsi, au bout de six à douze mois généralement, les marchés boursiers se redressent.

Actions et obligations, des gagnants et des perdants

GLC estime que la consommation devrait connaître un rebond d’après-crise qui devrait compenser le recul actuel que connaît le marché des actions. Jusqu’à récemment, le marché des actions avait le même point de vue, mais il fait preuve de davantage de pessimisme récemment.

Toutefois les marchés financiers voient positivement la réaction des autorités fiscales et des banques centrales qui se disent prêtes à prendre des mesures de stimulation économique.

Ce recul actuel du marché des actions n’est pas forcément une mauvaise chose non plus, selon les experts de GLC. Au contraire, il peut être considéré comme sain en raison du niveau élevé des évaluations.

« Le S&P 500 avait progressé de 17 % entre le début d’octobre et le 19 février (jour de la mise en garde d’Apple et du sommet le plus récent des actions), ce qui représente une hausse annualisée de 51 %! », commente le rapport.

« La réaction saine des marchés (qui pénalisent les actifs les plus surévalués) pourrait créer la possibilité d’acheter des titres de premier ordre à des cours plus raisonnables », ajoute-t-il plus loin.

Les marchés obligataires de leur côté profitent de cette tendance à la prudence et contrebalancent la volatilité des actions dans les portefeuilles. Ainsi les portefeuilles bien diversifiés comportant des titres à revenu fixe et des fonds équilibrés sur ces titres devraient permettre de compenser la faiblesse du marché des actions.

Des perspectives 2020 à réévaluer

 En raison de la réaction des marchés face au coronavirus, GLC a quelque peu réévalué ses perspectives pour l’année 2020. Certains éléments ont davantage de chance de se produire, d’autres sont devenus moins évidents.

Ainsi, il est bien plus probable qu’on assiste à un relâchement des tensions commerciales et une reconstitution progressive des stocks. Il est également évident que les banques centrales se montreront conciliantes tout comme les politiques budgétaires mondiales.

Il est toutefois moins probable désormais que les entreprises accroissent leurs investissements, car elles vont devoir faire face aux répercussions du coronavirus sur les chaînes d’approvisionnement. La bonne santé du consommateur mondial est également moins certaine à long terme. Le comportement des consommateurs dépend de l’ampleur de la situation liée au coronavirus et de sa durée. Ainsi, plus l’épidémie sera longue et mondiale, moins le signal sera positif.

Quelques conseils pour les investisseurs

Afin que les investisseurs réagissent adéquatement à la situation, GLC leur offre quelques conseils dans son rapport « Le coronavirus : comprendre la réaction des marchés et maintenir une saine stratégie de placement en cinq points ».

1)      Pas de panique : émotions et investissement ne font jamais bon ménage. Sous l’effet de la peur, les investisseurs ont davantage tendance à réagir de façon impulsive ce qui pourrait nuire à la création de valeur à long terme.

2)      Miser sur la gestion active : la valeur de la gestion active se voit particulièrement dans les périodes de volatilité. Avec des processus rigoureux, de l’expertise dans des domaines ciblés du marché et de l’expérience pour reconnaître les possibilités, les gestionnaires de portefeuille actifs pourraient apporter beaucoup aux investisseurs.

3)      Travailler avec son conseiller : un professionnel aidera l’investisseur à évaluer sa tolérance au risque, à mettre en place un échéancier des principaux objectifs de placement et un programme financier pour maintenir le cap des objectifs même en cas de volatilité.

4)      Être préparé à des moments comme celui-ci : il est bon de profiter de l’expérience actuelle pour comprendre comment l’on réagit à la volatilité boursière. Il sera ainsi plus facile d’établir de bonnes stratégies de placements à long terme pour atteindre les objectifs fixés.

5)      Trouver une ressource fiable pour comprendre le marché : les investisseurs doivent se méfier des manchettes qui alimentent la peur et se fier à leur conseiller.