Pourcentage et symbole de signe de maison icône en bois sur table en bois. Concepts d’intérêt de la maison, de l’immobilier, de l’investissement dans l’inflation.
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Il faudra encore s’armer de patience avant d’espérer que les taux hypothécaires ne baissent, prévient Robert McLister, stratège en prêts hypothécaires et analyste des taux d’intérêt, dans un article du Financial Post. Malgré certains indicateurs encourageants, les taux restent plus ou moins inchangés. Selon l’expert, aucun recul significatif ne se produira avec que l’inflation ne descende.

Et pourtant, certains signaux économiques semblaient pointer vers une baisse des taux hypothécaires. On peut ainsi penser au dernier rapport sur l’emploi américain, qualifié de « désastreux ». La réaction à ce dernier ne s’est pas fait attendre : le rendement obligataire à cinq ans des États-Unis a enregistré sa plus forte chute en une journée depuis un an.

Bien que ce rapport concerne nos voisins du Sud, le Canada en ressent déjà les effets, car nos taux obligataires ont tendance à imiter ceux des États-Unis. Et en effet, suite à cette publication, le rendement des obligations canadiennes à cinq ans a enregistré un recul de 9 points de base.

Quel est le rapport avec les taux hypothécaires ? Une simple réaction en chaîne. En théorie, une telle baisse aurait dû se refléter sur les taux hypothécaires fixes (comme ceux sur cinq ans), car ces derniers suivent généralement les taux obligataires. Toutefois, ce n’est pas ce qu’il s’est passé cette fois-ci.

Jusqu’à présent, seul le taux fixe non assuré sur cinq ans a légèrement fléchi, reculant de cinq points de base, pour s’établir à 4,04 %.

À l’inverse, le taux fixe assuré contre le défaut de paiement sur cinq ans a grimpé de 10 points de base, atteignant 3,94 %. Même tendance à la hausse pour les taux fixes sur dix ans qui ont augmenté de cinq points de base, et pour le taux variable non assuré le plus bas qui a grimpé de quatre points de base.

Le grain de sable dans l’engrenage

Pourquoi les taux hypothécaires ne suivent-ils pas la baisse des taux obligataires ? Pour Robert McLister, la réponse tient en un mot : l’inflation.

Selon lui, les taux hypothécaires ne reculeront qu’à condition que l’inflation et les attentes en matière d’inflation diminuent.

Or, les dernières données du Conference Board du Canada montrent que la part des répondants s’attendant à une inflation supérieure à 3 % au cours des trois prochaines années a augmenté passant de 50,2 % à 51,1 %.

Il reste toutefois une lueur d’espoir. En effet, le pessimisme à court terme s’est quelque peu atténué. C’est maintenant 40,4 % des personnes interrogées qui s’attendent à une inflation supérieure à 3 % dans la prochaine année, soit une baisse de 2,2 points de pourcentage.

Mais pour que les taux hypothécaires diminuent, Robert McLister estime que l’inflation de base, qui est actuellement à 3,05 %, devra se rapprocher davantage des 2,5 %.

En attendant, la patience reste de mise pour les emprunteurs en quête de meilleures conditions.