Homme méditant par le lac après un exercice extérieur.
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Malgré des signes croissants de faiblesse dans l’économie américaine, Fitch Ratings a relevé sa prévision de croissance mondiale, citant des données meilleures que prévu pour le deuxième trimestre.

Dans une note de recherche, l’agence de notation indique avoir rehaussé sa prévision de croissance mondiale pour l’année à 2,4 %, soit 0,2 point de pourcentage de plus que dans sa prévision précédente. Cette révision s’explique en partie par de bonnes données au deuxième trimestre, qui « reflètent en partie » un effort anticipé pour devancer les hausses tarifaires américaines.

Fitch Ratings précise que cette prévision révisée, bien que légèrement plus optimiste, représente néanmoins un ralentissement significatif par rapport à la croissance de 2,9 % enregistrée en 2024. Elle demeure également inférieure à la tendance à long terme, les hausses de tarifs américaines pesant sur la croissance mondiale. En 2026, la croissance mondiale devrait encore ralentir légèrement à 2,3 %.

Depuis l’annonce des hausses tarifaires, une meilleure clarté s’est dégagée quant aux niveaux où ces droits de douane se stabilisent, note Fitch Ratings.

« Une plus grande clarté sur les hausses de tarifs aux États-Unis ne change rien au fait qu’elles sont considérables et qu’elles freineront la croissance mondiale, avertit Brian Coulton, économiste en chef chez Fitch, dans un communiqué. Des signes de ralentissement aux États-Unis apparaissent désormais dans les données concrètes ; ce n’est plus seulement une impression issue des sondages de confiance. »

Le rapport souligne que si, dans un premier temps, les entreprises américaines ont absorbé l’impact des hausses tarifaires au détriment de leurs bénéfices, ces coûts plus élevés devraient graduellement être refilés aux consommateurs. Ce transfert alimenterait une inflation accrue et, à terme, freinerait la croissance économique.

« Une inflation plus forte freinera la croissance des salaires réels et pèsera sur les dépenses des ménages américains, qui ont déjà notablement ralenti en 2025 », précise le rapport.

Par ailleurs, le marché du travail commence lui aussi à ressentir les effets de la politique américaine, constate Fitch Ratings.

« La croissance de l’emploi a nettement ralenti, en partie à cause de la pression sur l’immigration, qui freine la croissance de la population active », souligne l’agence de notation.

En conséquence, Fitch Ratings prévoit désormais que la croissance du PIB des États-Unis restera bien inférieure à la tendance, à 1,6 % en 2026.

Le ralentissement du marché de l’emploi devrait également inciter la Réserve fédérale américaine à abaisser ses taux plus rapidement qu’anticipé, selon Fitch Ratings.

L’agence prévoit maintenant deux baisses de 25 points de base en septembre et décembre, suivies de trois autres baisses de taux en 2026.

« Étant donné que la Banque centrale européenne (BCE) semble peu susceptible de réduire encore ses taux, nous ne prévoyons pas de rebond du dollar après sa dépréciation généralisée au premier semestre », conclut Fitch.