Homme d'affaire devant un panneau technologique.
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« La pandémie et son confinement ont démontré aux entreprises à quel point les technologies sont au cœur des stratégies d’affaires », ajoute Andrew Popliger.

Associé et leader national, technologie auprès de la société-conseil PwC, Andrew Popliger est l’un des responsables de l’édition 2021 de la Carte du développement du marché des sociétés de technologies financières au Canada de PwC.

Cette carte est publiée en collaboration avec Hockeystick, une société-conseil torontoise spécialisée dans le financement de jeunes pousses. Elle entend répertorier les « principales sociétés de technologies financières canadiennes fermées selon le total des fonds mobilisés ».

La carte identifie 115 fintechs canadiennes. Selon notre examen de ces 115 fintechs, douze d’entre elles sont situées au Québec. La proportion est de 10,4 %. En revanche, on en trouve 66 en Ontario, soit une proportion de 57,3 %, ce qui pourrait refléter le marché couvert par la firme Hockeystick.

PwC avait réalisé un exercice similaire en 2019, cette fois-là en collaboration avec CB Insights, un spécialiste reconnu d’études de marché. La carte de 2019 recensait 84 fintechs canadiennes, dont 25 situées au Québec. La proportion de fintechs québécoises était alors de 29,7 %.

Nous avons demandé à Andrew Popliger de nous donner son point de vue sur l’état des fintechs du Québec.

Maturité des fintechs

« Les fintechs ont pris beaucoup de maturité par rapport à 2019. Leur croissance a été rapide, notamment à cause de la Covid-19. Les rondes de financement sont devenues plus importantes. La plupart des fintechs sont rendues à l’étape de la commercialisation », signale Andrew Popliger.

L’associé et spécialiste des technologies chez PwC ajoute que les premiers appels publics à l’épargne ont commencé à avoir lieu. « Les fintechs montréalaises Lightspeed et Nuvei sont de bons exemples », dit Andrew Popliger.

Selon lui, le capital-risque s’intéresse de très près aux fintechs québécoises.

« Au troisième trimestre conclu le 30 septembre dernier, le capital-risque investi dans les fintechs québécoises avait dépassé les sommes totales investies en 2020. Au Québec, environ 20 % du capital-risque est destiné aux fintechs », précise Andrew Popliger.

Certains secteurs ont le vent dans les voiles.

« Le secteur de la gestion électronique des paiements est très dynamique en raison de la demande pour les paiements en ligne, provenant notamment des grandes entreprises. Plusieurs fintechs québécoises œuvrent dans le secteur de la gestion de patrimoine, qui n’a pas encore complété sa transformation numérique. Le papier y est encore très présent. Il y a une forte demande pour fluidifier les processus, comme la transmission des contrats en ligne », dit Andrew Popliger.

Selon lui, les fintechs spécialisées en cybersécurité bénéficieront de vents favorables au cours des prochaines années, ce qui favorisera les spécialistes de chaînes de blocs.

« Leur croissance sera exponentielle. Un autre élément joue en la faveur des spécialistes de chaînes de blocs, soit leur capacité à identifier la provenance des éléments d’une chaîne d’approvisionnement. Par exemple, on pourrait éventuellement relier la provenance des sacs de pommes d’un supermarché à tel ou tel verger de la Montérégie », dit Andrew Popliger.