Un homme d'affaire devant un ordinateur montrant des graphiques financiers.
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Selon un nouveau rapport, de plus en plus d’investisseurs utilisent des données alternatives pour obtenir un avantage dans leurs décisions d’investissement, mais cela ne signifie pas que les entreprises dépensent plus, car les sources deviennent de plus en plus courantes.

Le groupe de gestion des investissements de Lowenstein Sandler, basé à New York, a publié son rapport annuel sur la manière dont les investisseurs alternatifs utilisent les données alternatives, c’est-à-dire les informations qui ne figurent pas dans les documents déposés par les entreprises, les rapports d’analystes ou d’autres sources traditionnelles.

L’enquête menée par le cabinet auprès des gestionnaires d’investissements alternatifs a révélé que le pourcentage de répondants qui ont déclaré utiliser des données alternatives (62 %) a doublé par rapport à l’année dernière. Bloomberg a commencé à offrir aux utilisateurs de ses terminaux une fonction de données alternatives qui permet de suivre les transactions des consommateurs et les analyses de localisation.

« Autrefois considérées comme un nouveau moyen de générer de l’alpha, les données alternatives sont aujourd’hui de plus en plus considérées comme courantes, une évolution peu surprenante compte tenu du marché hautement concurrentiel pour des rendements attrayants », indique le rapport.

Lowenstein Sandler note que les entreprises cherchent des moyens d’intégrer l’intelligence artificielle (IA) et les données alternatives, le plus souvent pour analyser les données, trouver des idées et prédire les résultats.

Alors que davantage d’investisseurs utilisent des données alternatives, le rapport indique que les entreprises ne dépensent pas plus pour l’accès dans un contexte de concurrence accrue et d’innovation de la part des fournisseurs. « Toutefois, on ne sait pas si les augmentations de budget plus faibles sont le résultat direct d’une plus grande concurrence, d’une économie volatile ou simplement d’une approche plus prudente de la part des investisseurs », précise le rapport.

Seulement 7 % des personnes interrogées ont déclaré que leur organisation dépensait entre 3 et 5 millions de dollars (M$) pour des données alternatives, contre 24 % l’année précédente. La plupart des personnes interrogées ont déclaré que leur organisation dépensait entre 100 000 et 2 M$.

Les entreprises étaient désireuses de dépenser davantage pour intégrer l’IA aux données alternatives, environ trois quarts d’entre elles déclarant qu’elles prévoyaient d’augmenter leurs budgets à cet effet en 2024.

La source de données alternatives la plus populaire dans le rapport de cette année est l’internet des objets, ou les objets connectés à l’internet par le biais de capteurs et de logiciels. Viennent ensuite les transactions des consommateurs et les médias sociaux, puis les plateformes en nuage, les données de géolocalisation, la recherche scientifique et le moissonnage (web scraping).

Le rapport fait également état d’un changement dans les types d’investisseurs qui s’appuient sur les données alternatives. Alors que les investisseurs en fonds spéculatifs ont été les premiers à les adopter, la dernière enquête a montré que l’utilisation était également plus répandue parmi les fonds de capital-investissement et les fonds de capital-risque.

« La plus forte augmentation de l’utilisation a été enregistrée dans le secteur du capital-risque, peut-être en raison de la nécessité d’adopter une approche d’investissement plus rigoureuse dans un contexte de ralentissement généralisé du marché des start-ups », indique le rapport.

Près de 80 % des personnes interrogées dans les sociétés de capital-risque ont déclaré utiliser des données alternatives, contre 11 % l’année précédente ; pour les investisseurs en capital-investissement, ce chiffre s’élève à 63 %, contre 29 % l’année précédente.

Toutefois, si les investisseurs sont plus nombreux à utiliser des données alternatives, moins de la moitié des personnes interrogées (43 %) déclarent que leur utilisation est significative, contre 58 % l’année précédente. Les auteurs du rapport soulignent certaines des préoccupations citées comme raisons potentielles de cette utilisation plus limitée. Il s’agit notamment des problèmes de violation des données/de la sécurité (38 %), du manque de confiance dans la valeur ajoutée (34 %), de la surveillance réglementaire (24 %) et de la capacité à extraire/différencier les données pertinentes d’un grand volume de données pour la prise de décision (34 %).

Lowenstein Sandler a interrogé plus de 100 professionnels de l’investissement issus de fonds spéculatifs, de sociétés de capital-investissement et de sociétés de capital-risque entre le 25 octobre et le 16 novembre. Plus des trois quarts des entreprises (78 %) géraient entre 500 M$ US et 5 G$ US d’actifs, tandis que 16 % géraient plus de 5 G$ US et 8 % moins de 500 M$ US.