Un homme d'affaire qui est sur un fil suspendu au-dessus d'une ville, comme un funambule.
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Malgré le variant Delta qui freinent le tant attendu retour à la normale, les chefs de la direction canadiens sont parmi les plus optimistes au monde quant à la croissance économique du pays, montre le rapport mondial Perspective des chefs de la direction de KPMG.

Ainsi, 89 % des Canadiens interrogés font preuve d’optimisme quant à la croissance économique des trois prochaines années. Il s’agit d’une hausse de 10 points par rapport aux niveaux précédents la pandémie et représente le score le plus élevé parmi les dirigeants sondés dans 11 grands pays, dont la Chine, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis. Seuls les chefs de la direction australiens présentent un résultat similaire (88 %).

« Même si nous avons constaté récemment un certain fléchissement des données économiques, les chefs de la direction canadiens sont convaincus que les investissements qu’ils ont faits pour accroître leurs capacités numériques les placent en bonne position pour une croissance future », affirme Elio Luongo, chef de la direction et associé principal de KPMG au Canada.

« Le fait d’effectuer ces investissements stratégiques dans des conditions difficiles sans précédent permettra à leur organisation de tirer parti de la demande refoulée des consommateurs alors que le Canada traverse la pandémie et en émerge », ajoute-t-il.

On voit également une belle progression de leur enthousiasme par rapport à la même période l’an dernier. Ainsi, moins de la moitié (48 %) se disaient optimismes vis-à-vis des perspectives économiques nationales des trois prochaines années en juillet-août 2020.

S’ils se montrent enthousiastes quant à l’économie de leur pays, les chefs d’entreprise canadiens le sont un peu moins pour l’économie mondiale. Leur confiance à cet égard n’est pas revenue aux niveaux d’avant la pandémie (55 % contre 72 % en janvier 2020).

Quant à la croissance de leur propre entreprise, les chefs de la direction canadiens sont largement confiants (86 %), même si leur niveau de confiance n’est pas encore revenu aux niveaux prépandémiques (96 % et 93 % en 2018 et en 2019, respectivement).

Environ 40 % d’entre eux estiment que la croissance annuelle de leurs revenus des trois prochaines années se situera dans une fourchette de 2,5 % à 4,99 %. Un autre 48 % estiment que la croissance des revenus sera inférieure à 2,5 % par année.

« La façon dont ils adopteront et mettront en œuvre leurs stratégies de transformation numérique, non seulement pour croître, mais aussi pour protéger leur part de marché actuelle, sera essentielle à la réalisation de leurs prévisions de croissance », affirme Stephanie Terrill, associée et leader du groupe Services-conseils – Management de KPMG au Canada.

Inquiets face aux technologies perturbatrices 

Quant aux risques perçus, « les chefs de la direction canadiens classent maintenant les technologies perturbatrices en tête des risques pour la croissance future, délogeant les changements climatiques », rapporte Stephanie Terrill.

Les sondés canadiens considèrent les perturbations technologiques davantage comme une occasion qu’une menace par rapport à leurs pairs partout dans le monde. La grande majorité (91 %) pense cela contre 76 % des chefs d’entreprise à l’échelle mondiale. Cela s’explique, car 86 % d’entre eux affirment bouleverser activement leur secteur au lieu d’attendre que les perturbations viennent de la concurrence, contre 72 % à l’échelle mondiale.

Toutefois, 83 % des répondants canadiens ont déclaré qu’ils « doivent réaffecter leurs investissements plus rapidement pour saisir les occasions qu’offre le numérique et se défaire des activités rendues désuètes dans le monde numérique », comparativement à 78 % à l’échelle mondiale.

Environ le tiers (31 %) misent sur la numérisation et la connectivité de leur entreprise pour générer une croissance et 68 % investissent une plus grande partie de leur capital dans l’achat de nouvelles technologies.

Les chefs de la direction du monde entier s’inquiètent des potentielles perturbations de la chaîne d’approvisionnement, les Canadiens se montrent moins inquiets face à ce risque. Ils classent ce risque au neuvième rang, ce qui pourrait créer des défis à l’avenir.

Quant au travail lui-même, seuls 20 % des chefs de la direction canadiens disent maintenant qu’ils prévoient réduire ou ont déjà réduit la taille des locaux de bureaux de leur organisation. C’est un recul important si l’on compare cela aux 60 % qui pensaient à cette solution durant la pandémie.

Toutefois 40 % d’entre eux envisagent des espaces de bureau partagés et un tiers d’entre eux prévoient embaucher des talents pour travailler principalement à distance. Il s’agit d’une petite proportion si l’on compare ces chiffres aux 51 % et 42 % respectivement à l’échelle mondiale.