Trois hommes d'affaires à une table qui réfléchissent ou semblent anéantis après une récession.
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Après des années de forte croissance, les divisions de gestion de patrimoine de certaines grandes institutions financières ont déçu les attentes en 2023. Morgan Stanley, Bank of America et Wells Fargo ont moins bien brillé à cet égard par rapport à l’année précédente, selon leurs récents états financiers. Les dirigeants pointent les taux d’intérêt élevés, qui incitent les clients particuliers à conserver davantage leurs actifs en espèces plutôt que de les investir, rapporte Thinkadvisor.

Morgan Stanley déclare ainsi 35,7 milliards de dollars (G$) de nouveaux actifs nets au cours du troisième trimestre de 2023, soit 45 % de moins qu’à la même période de l’année précédente et 60 % de moins qu’au deuxième trimestre. Les revenus nets de la banque sont en baisse de 4 % par rapport au trimestre précédent et les actifs sous gestion totaux ont reculé de 2 %, tout cela alors que les revenus et les actifs des clients ont augmenté de 5 % et de 16 % respectivement sur l’année.

Du côté de Bank of America, l’activité de gestion de patrimoine a rapporté 1 G$ au troisième trimestre, soit 13 % de moins qu’à la même période en 2022. Les revenus ont quant à eux chuté de 2 % par rapport à 2022, s’établissant à 5,3 G$.

Chez Wells Fargo, les bénéfices de la gestion de patrimoine ont plongé de 17 % par rapport à l’année précédente. Lors de la présentation de ses financiers du troisième trimestre, le 13 octobre, le directeur financier de l’institution financière, Mike Santomassimo, a déclaré que les sorties de l’activité de gestion de patrimoine avaient contribué à une baisse de 5 % des dépôts moyens par rapport à 2022, tandis que le PDG, Charlie Scharf, a mentionné que l’activité Wells Fargo Advisors avait « fait du surplace pendant longtemps ».

La faute aux taux d’intérêt

Situation inédite : Les espèces représentent actuellement 23 % des actifs des clients particuliers de Morgan Stanley, comparativement à une moyenne historique de 18 %. Conséquence : les revenus d’intérêts nets accusent un recul de 9 % par rapport au trimestre précédent et de 3 % sur l’année. Chez Wells Fargo, les revenus nets d’intérêts ont chuté de 7 %, pour la même raison.

Bank of America a indiqué pour sa part le 17 octobre lors d’une conférence téléphonique que le montant des investissements à court terme orientés vers la trésorerie, tels que les fonds du marché monétaire et les titres du Trésor, était passé d’environ 500 G$ à près de 800 G$ au cours des dernières années.

Les pertes dues à la hausse des taux d’intérêt ont cependant été compensées chez Bank of America par des frais de gestion d’actifs plus élevés dus à des niveaux de marché supérieurs et aux flux de clients, selon le président et chef de la direction, Brian Moynihan. Les nouveaux conseillers ont rapporté un total de 87 G$ tandis que l’activité mondiale de gestion de patrimoine a établi près de 7 000 nouvelles relations client, a-t-il indiqué.

Malgré les résultats mitigés des activités de gestion de patrimoine en 2023, les dirigeants des trois institutions financières se sont montrés plus optimistes pour l’année 2024. Ils misent sur une forte croissance organique et s’attendent à ce que les avancées technologiques permettent aux conseillers de gagner en efficacité. Ils souhaitent également que la diminution des taux d’intérêt, attendue en 2024 et 2025, incitera les clients à conserver moins d’espèces dans leur cochonnet et à investir davantage leurs liquidités.