Balance où l'on voit d'un côté un homme et de l'autre une femme. L'homme est plus haut placé que la femme.
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Un rapport de Global Partnership for Financial Inclusion a mis en évidence qu’environ un milliard de femmes n’ont pas de services financiers formels, en raison notamment d’obstacles persistants à l’accès aux documents d’identité, aux téléphones portables, aux compétences numériques, aux capacités financières, ainsi qu’à des produits appropriés.

Les services financiers numériques ont élargi les opportunités pour des millions de femmes à travers le monde. Le rapport constate une hausse de plus de 240 millions de femmes qui ont pu avoir accès à un compte auprès d’une institution financière ou d’un service d’argent mobile par rapport à 2014. Grâce à cet engagement accru dans l’économie formelle, la résilience des femmes aux chocs financiers, économiques et sanitaires s’améliore. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour parvenir à l’égalité des sexes dans les services financiers.

Ces défis sont aggravés par certaines lois et normes. Ces dernières peuvent porter atteinte au droit d’une femme de participer à la main-d’œuvre, de contrôler ses actifs, de créer et d’accéder au financement pour développer des entreprises formelles et de prendre ses propres décisions économiques. Pour ces raisons, les femmes sont plus susceptibles que les hommes d’être pauvres. Elles sont également moins susceptibles d’avoir un emploi et ont plus de chances de travailler dans l’économie informelle.

« La participation économique des femmes est encore inégale dans les économies avancées et émergentes et on constate qu’elles sont affectées de manière disproportionnée par la crise de la COVID-19, explique le rapport. Ainsi, la priorisation des femmes doit se refléter dans les réponses politiques, y compris les efforts pour soutenir la résilience financière des femmes lorsqu’elles sont touchées par la COVID-19 et les défis économiques qui y sont associés. »

En fonction du contexte du pays, de l’environnement culturel, des infrastructures et des ressources disponibles, une gamme de solutions peut être envisagée pour éliminer les obstacles à l’inclusion financière numérique des femmes. Le rapport propose quelques options afin de changer les conditions financières des femmes à travers le monde.

Option 1 : Aider à rendre les systèmes et les documents d’identité officiels universellement accessibles aux femmes

Avoir un document d’identité officielle est souvent une condition pour obtenir des services financiers réglementés. À l’échelle mondiale, une femme qui ne possède pas de compte bancaire sur cinq affirme que l’absence de pièce d’identité est l’une des raisons pour lesquelles elle n’a pas de compte.

Les pays devraient s’efforcer d’éliminer les obstacles à l’accès des femmes à une carte d’identité officielle et de supprimer les politiques qui imposent des conditions superflues aux femmes adultes utilisant une carte d’identité pour accéder aux services financiers, tels que l’obligation de fournir des documents d’identité pour un homme apparenté (mari ou tuteur) ainsi que les leurs.

Option 2 : Faciliter l’accès aux téléphones portables pour les femmes

Les services financiers dépendent de plus en plus de l’accès à la technologie, comme les téléphones portables, les tablettes, les ordinateurs et autres appareils pour accéder aux services financiers numériques et à un réseau électrique fiable. Les téléphones mobiles fournissent un canal pour l’expansion rapide de l’inclusion financière numérique, car beaucoup de ceux qui n’ont pas accès au financement formel ont un téléphone.

Cependant, on constate encore un écart entre les sexes dans la possession de téléphones portables dans de nombreux pays. Les politiques publiques peuvent contribuer à réduire l’écart entre les sexes en matière d’accès aux téléphones portables et à Internet pour les femmes.

Par exemple, les données d’identité numérique officielles devraient être mises à la disposition des femmes. Il devrait aussi être autorisé d’utiliser ces dernières pour vérifier les informations requises pour les enregistrements de cartes SIM, de sorte que l’obtention d’une pièce d’identité officielle fournisse également les moyens de posséder un téléphone portable.

Option 3 : Améliorer les infrastructures et leur interopérabilité

Les clés de la construction d’un écosystème de paiements numériques inclusif sont la concurrence et l’interopérabilité, la possibilité d’envoyer de l’argent ou de le recevoir d’une autre personne, même si elle utilise un fournisseur de services financiers différent.

L’interopérabilité est bonne pour tous les utilisateurs de services financiers, mais peut être particulièrement avantageuse pour les femmes, car elles sont généralement moins susceptibles que les hommes d’avoir plusieurs téléphones et cartes SIM qui prendraient en charge l’envoi / la réception de fonds via des systèmes de paiement séparés qui ne sont pas interopérables.

L’interopérabilité entre l’argent mobile et les comptes bancaires pourrait également rendre les comptes d’épargne plus accessibles aux femmes. Les gouvernements devraient promouvoir la concurrence pour les produits et services financiers numériques et mettre en œuvre de bonnes pratiques mondiales pour soutenir la concurrence et le choix des consommateurs.

Lorsque les prestataires de services financiers – qu’il s’agisse de banques, d’opérateurs de réseaux mobiles, d’institutions de microfinance ou d’entreprises de technologie financière – sont confrontés à une concurrence significative, ils sont plus incités à adapter les produits financiers aux femmes et aux filles et à fournir un meilleur service client.

Consulter la totalité des options proposées dans le rapport.