Un magasin dont les vitres ont été remplacées par du bois car il a fait faillite.
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Bien que les faillites d’entreprises soient restées faibles tout au long de la pandémie, les banques devraient être attentives au risque que les faillites soient finalement plus importantes que prévu, selon une nouvelle étude.

Dans un nouveau document de travail publié par la Banque des règlements internationaux (BRI), les chercheurs ont constaté que les mesures extraordinaires de soutien politique ont permis de maintenir les pertes de crédit des entreprises à un faible niveau pendant la pandémie, et les prévisions indiquent qu’elles devraient rester faibles jusqu’en 2024.

Toutefois, on y indique que certains risques se sont accrus en raison de l’augmentation des niveaux d’endettement pendant la pandémie. Ainsi, si les pertes attendues semblent faibles, le risque de pertes plus extrêmes et inattendues est plus élevé.

« La rupture de la relation historique entre l’activité économique et l’incidence concomitante des faillites – le ‘déficit de faillite’ – est largement déterminée par la réponse politique à la pandémie », souligne le document.

Un large éventail de mesures de politique budgétaire et monétaire sans précédent, ainsi qu’un assouplissement temporaire de la réglementation du secteur financier, ont allégé les pressions sur les bilans et soutenu l’offre de crédit bon marché.

« En somme, les autorités ont fourni une bouée de sauvetage financière aux entreprises alors que l’économie réelle était dans le coma », résume le document.

Dans le même temps, toutefois, ce dernier met en garde contre le fait que « cette bouée de sauvetage sans précédent a entraîné un endettement élevé des entreprises, ce qui constitue un obstacle potentiel sur la voie de la reprise ».

En particulier, il existe un risque qu’une vague d’insolvabilités apparaisse à terme, les entreprises étant aux prises avec leur lourd endettement.

Alors que les prévisions de pertes attendues restent faibles, les conditions sont réunies pour que les pertes inattendues soient plus élevées.

« Ce découplage entre les pertes inattendues et les pertes attendues indique que, si l’écart entre les faillites peut persister pendant un certain temps, il existe un risque élevé qu’il se referme au cours des deux ou trois prochaines années », prévient le document.

Il note également que la divergence entre les pertes attendues et les pertes inattendues est inhabituelle.

Historiquement, ces pertes avaient tendance à évoluer de manière synchronisée, ce qui permettait aux analystes de prévoir les changements dans les pertes inattendues à partir des changements dans les pertes attendues.

« Dans la conjoncture actuelle, une telle déduction pourrait laisser les banques avec des ressources insuffisantes pour absorber les pertes », conclut le document.