Comment expliquer cette relativement bonne santé économique du Canada? D’après les experts du FMI, elle découlera surtout de l’investissement des entreprises et des exportations nettes, qui bénéficieront de la reprise aux États-Unis. Et ce, même si «le fort endettement des ménages et la modération persistante du secteur du logement freineront la demande intérieure».

«Le principal défi que doit relever l’État canadien est de soutenir la croissance à court terme, tout en réduisant les vulnérabilités qui sont susceptibles de découler de chocs extérieurs et des déséquilibres internes», conseillent-ils.

Chocs extérieurs et déséquilibres internes? Ils entendent par-là ce que les économistes dénomment «les facteurs d’incertitude», comme «les résultats budgétaires aux États-Unis», de «nouvelles perturbations en Europe» et «une baisse des cours mondiaux des produits de base».

L’atout du Canada, c’est qu’il est en mesure, tout en assainissant ses finances publiques, de «permettre aux stabilisateurs automatiques de jouer pleinement leur rôle en cas de nouvel affaiblissement de la croissance». Et les experts d’ajouter un conseil : «La politique monétaire est, à juste titre, actuellement accommodante, et il ne faudra pas lui donner un tour plus restrictif tant que la croissance n’aura pas repris de la vigueur».

C’est que la vigilance est de mise: le taux de croissance économique canadien est tombé aux alentours de 0,75% au second semestre de 2012. Et ce, «sous l’effet du rééquilibrage budgétaire, du resserrement du crédit à la consommation, d’une accalmie du marché du logement, de perturbations passagères dans le secteur de l’énergie et d’incertitudes de l’environnement extérieur pesant sur l’activité économique».

Par ailleurs, la progression du produit intérieur brut (PIB) mondial est revue à la baisse par le FMI et devrait atteindre 3,3% cette année, contre 3,5% prévus en janvier et 3,2% l’année dernière. Sans surprise, la zone euro continue de concentrer les inquiétudes de l’institution de Washington, qui doit tenir son assemblée générale cette semaine.

«À court terme, les risques proviennent principalement de l’évolution de la zone euro, notamment de la suite des événements à Chypre et de la situation politique en Italie», estime Olivier Blanchard, économiste en chef du FMI.