Deux petits bonhomme. Un tient un panneau où il y a des réponses, l'autre l'observe avec une loupe.
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Moins d’un Canadien sur quatre comprend les coûts de l’investissement en se basant sur les résumés des frais standard, ce qui suggère que la déclaration des coûts des fonds d’investissement devrait être élargie, constate l’Association canadienne des courtiers de fonds mutuels (ACFM).

L’organisme d’autoréglementation a récemment publié un rapport préparé par la société d’économie comportementale Behavioural Insights Team, basée au Royaume-Uni.

La conclusion de celui-ci était que bien que plus des deux tiers des investisseurs canadiens examinent certaines parties de leurs sommaires de frais, la plupart d’entre eux n’en retirent pas une bonne compréhension de ce qu’ils paient réellement.

« Dans le cadre d’une expérience rigoureuse, nous avons constaté que seulement 23 % des investisseurs identifiaient correctement le coût total de leur investissement lorsqu’ils recevaient un résumé des frais selon le statu quo, accompagné d’une mention supplémentaire indiquant que certains frais n’étaient pas inclus », y apprend-on.

« Dans l’ensemble, nous avons constaté que l’élargissement de la déclaration des coûts qui précise les frais des fonds d’investissement peut améliorer considérablement la compréhension des investisseurs de leur coût d’investissement. »

L’ACFM a examiné la possibilité d’élargir les sommaires des frais exigés en vertu du Modèle de relation client-conseiller (MRCC2) afin d’inclure les coûts liés à la gestion et à l’exploitation des fonds d’investissement. L’organisme a publié un document de consultation sur le sujet en 2018.

Le rapport de lundi s’appuie sur la science comportementale pour trouver des idées sur la façon dont les rapports supplémentaires devraient être présentés.

Le document souligne que la plupart des investisseurs ont du mal à comprendre les coûts de leurs investissements, plus de quatre sur cinq ne parvenant pas à identifier les types de coûts inclus dans leurs résumés de frais.

« Même les investisseurs expérimentés ont du mal à comprendre les termes clés et la manière dont leurs choix influencent le type et le montant des frais qu’ils paient », peut-on y lire.

Le rapport impute le faible niveau de compréhension à « la complexité inhérente des frais et à la manière dont ils sont liés aux choix des investisseurs », mais aussi à des facteurs comportementaux tels que l’attention limitée, le désengagement face à des informations complexes et la tendance à négliger des montants relativement faibles – notamment la « croissance exponentielle de l’impact des frais au fil du temps ».

Il a également constaté que les exigences limitées en matière de rapports limitent l’éducation des investisseurs. Dans une expérience testant trois formats de déclaration des coûts en plus du cadre existant, les auteurs ont constaté que les trois formats qui incluaient les frais des fonds d’investissement augmentaient la compréhension des investisseurs par rapport au statu quo.

« Nous avons constaté que le fait de fournir un court préambule notant l’impact des frais, de consolider les montants payés aux courtiers et aux sociétés de fonds d’investissement dans un seul tableau et de définir plus clairement les termes clés peut améliorer la compréhension des investisseurs », affirment les auteurs du rapport.

« Nous avons également constaté que le fait de définir les frais directement dans le tableau du coût de l’investissement et de lier explicitement les frais aux actions des investisseurs peut faciliter davantage la compréhension. »

Les résultats suggèrent que l’inclusion du ratio des frais de gestion (RFG) de chaque fonds dans la section des avoirs du compte des relevés de compte n’améliore pas la compréhension globale des résumés des frais annuels. Cependant, le rapport indique que le fait de montrer le RFG peut aider les investisseurs à identifier certaines actions pour réduire le coût de leurs investissements ou pour améliorer la valeur du service qu’ils reçoivent. Pour cette raison, l’inclusion du RFG dans les sommaires « peut avoir un léger effet positif sur la compréhension des investisseurs ».

L’ACFM a déclaré que la recherche appuie les propositions réglementaires visant à élargir la déclaration des coûts pour y inclure les frais des fonds d’investissement. Les résumés des frais devraient clarifier certains termes, rendre les informations clés plus saillantes et « décrire les frais de manière à aider les investisseurs à comprendre quels choix ont engendré ces frais ».

Le rapport a également noté les limites des rapports supplémentaires. Les résumés des frais sont nécessaires, mais insuffisants, et ne sont pas une panacée. Les investisseurs auront toujours besoin d’aide pour décider comment réduire les coûts d’investissement.

Le document met également en garde contre une surcharge d’informations pour les investisseurs. Bien que les données de l’enquête indiquent que les Canadiens souhaitent une information plus complète sur les coûts, il souligne que les gens peuvent dire qu’ils veulent plus d’information qu’ils ne peuvent en utiliser.