« Eleven projects designed to accelerate Scotland’s hydrogen economy are set to benefit from a share of £3.4 million funding. The Scottish Government funding will help develop green hydrogen production, improve the hydrogen supply chain, and enhance hydrogen transport and storage infrastructure.
Opening a parliamentary debate on Scotland’s hydrogen future, Acting Net Zero Cabinet Secretary Gillian Martin said: “Hydrogen stands as a critical pillar of Scotland’s route to net zero by 2045, but also, alongside the development of our offshore wind capacity, as one of Scotland’s greatest industrial opportunities since the discovery of oil and gas in the North Sea. »[1]
C’est ce 2 mai dernier que je prenais connaissance de cette initiative lancée par l’Écosse et je l’avoue, j’en étais franchement impressionné. Dans un contexte mondial où la transition énergétique est au cœur des préoccupations, l’hydrogène vert émerge comme une pierre angulaire de la décarbonation et, tout aussi crucialement, comme un vecteur de transformation économique. Force est de constater que des nations pionnières comme l’Écosse affichent une priorisation audacieuse et une stratégie d’exportation agressive pour cette filière, fournissant une feuille de route inspirante.
Le Canada et le Québec, dotés d’atouts considérables, ont devant eux une occasion unique de suivre cette direction pour saisir des opportunités sans précédent. Loin d’être de simples suiveurs, nos gouvernements ont le potentiel de déployer des stratégies encore plus robustes, ancrées dans une gouvernance proactive et des principes de développement durable, qui non seulement transformeront notre économie domestique, mais ouvriront également des voies majeures pour les entreprises canadiennes désireuses de diversifier leurs marchés, notamment vers l’Europe.
En capitalisant sur des avantages uniques et des cadres réglementaires stables, le Canada et le Québec devraient forger un leadership puissant dans la révolution de l’hydrogène vert. Cette transition est en mesure de générer de nouvelles occasions de croissance économique, de prospérité et un positionnement stratégique crucial sur les marchés mondiaux tout en consolidant notre souveraineté énergétique. La vision stratégique du Canada et du Québec en matière d’hydrogène vert est pragmatique, mais elle doit être fondamentalement orientée vers la création accélérée de valeur économique durable.
En 2020, le Canada a dévoilé sa Stratégie sur l’hydrogène, un cadre national visant à positionner le pays comme un fournisseur mondial d’hydrogène propre, reconnaissant son énorme potentiel économique en tant que source d’énergie et matière première. Cette stratégie intègre l’hydrogène dans les objectifs nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), tout en favorisant son adoption dans les secteurs industriels clés tels que les transports, la production d’électricité et les procédés industriels lourds. Cependant, pour maximiser ce potentiel, il est impératif que les gouvernements fédéral et provinciaux collaborent étroitement afin de développer une approche harmonisée et cohérente.
Le Québec, avec ses vastes ressources hydroélectriques et son expertise en énergie propre, est particulièrement bien placé pour jouer un rôle clé dans cette transition. L’électricité renouvelable produite dans la province constitue une base idéale pour la production d’hydrogène vert à grande échelle. De plus, le Québec bénéficie d’une infrastructure énergétique avancée ainsi que d’un écosystème industriel dynamique prêt à adopter des technologies innovantes. En investissant dans la recherche et le développement (R&D) ainsi que dans la mise en œuvre de projets pilotes, la province pourrait se positionner comme un leader mondial dans la production et l’exportation d’hydrogène vert.
L’Écosse, quant à elle, offre un exemple inspirant en matière de stratégie nationale sur l’hydrogène. En mettant en avant une approche intégrée qui combine production locale, exportation internationale et collaboration avec des partenaires européens, elle montre comment une petite nation peut jouer un rôle disproportionné dans le marché émergent de l’hydrogène. Le Canada et le Québec pourraient tirer des leçons de cette stratégie en adoptant une vision similaire qui met l’accent sur l’innovation technologique, la coopération internationale et l’exploitation des avantages comparatifs locaux.
Outre les aspects techniques et économiques, il est essentiel de considérer les dimensions sociales et environnementales de cette transition. L’hydrogène vert offre une occasion unique de réduire les émissions mondiales tout en créant des emplois durables dans des secteurs émergents. Cependant, pour garantir que cette transition soit inclusive et équitable, les gouvernements doivent veiller à ce que les communautés locales soient pleinement impliquées dans le processus décisionnel. En effet, nous savons que plusieurs régions du Québec vivent de fortes remises en question dans des secteurs traditionnels. Cela inclut des programmes éducatifs visant à sensibiliser la population aux avantages et aux défis liés à l’hydrogène vert.
Sur le plan international, le Canada a tout intérêt à renforcer ses partenariats avec des nations partageant les mêmes objectifs en matière d’énergie propre. L’Union européenne, qui a déjà adopté une stratégie ambitieuse pour l’hydrogène, représente un partenaire naturel pour le Canada en matière de collaboration technologique et commerciale. En établissant des alliances stratégiques avec des pays tels que l’Allemagne, les Pays-Bas et la Norvège, le Canada pourrait accéder à des marchés lucratifs tout en bénéficiant d’un transfert de connaissances précieux.
Cependant, pour concrétiser cette vision, il est crucial que le gouvernement fédéral adopte une approche audacieuse en matière d’investissements publics. Des fonds doivent être alloués à la construction d’infrastructures essentielles telles que des électrolyseurs, des pipelines dédiés à l’hydrogène et des installations de stockage avancées. Par ailleurs, des incitations fiscales devraient être mises en place pour encourager les entreprises privées à investir dans cette filière prometteuse. Il nous est permis d’aborder cet angle, car nous savons que les retombées économiques ne sont pas simplement hypothétiques.
Le secteur privé joue également un rôle central dans cette transition. En collaborant avec des acteurs industriels clés tels que les fabricants d’équipements énergétiques, les entreprises de transport et les producteurs d’énergie renouvelable, le Canada peut accélérer le développement de solutions innovantes adaptées aux besoins spécifiques du marché mondial. De plus, en favorisant la création de clusters industriels dédiés à l’hydrogène vert dans des régions stratégiques comme l’Alberta ou le Québec, il est possible de stimuler la croissance économique locale tout en renforçant la compétitivité nationale.
Enfin, il est important de souligner que la transition vers l’hydrogène vert ne se limite pas aux aspects économiques et technologiques. Elle représente également une occasion unique de repenser notre modèle énergétique global afin qu’il soit plus durable, résilient et inclusif. En adoptant une approche holistique qui prend en compte les dimensions environnementales, sociales et économiques, le Canada peut non seulement devenir un leader mondial dans le domaine de l’hydrogène vert, mais aussi contribuer activement à la construction d’un avenir énergétique plus juste et équitable.
[1] https://fuelcellsworks.com/2025/05/02/green-investment/3-4-million-for-scotland-s-hydrogen-future