Une femme devant son ordinateur, qui regarde avec peur son collègue qui a posé sa main sur la sienne sur la souris.
zinkevych / 123rf

Selon une nouvelle enquête mondiale, le risque de harcèlement sexuel dans les sociétés de gestion de portefeuille de fonds constitue une préoccupation de plus en plus importante pour les investisseurs institutionnels qui cherchent à allouer des actifs.

La dernière enquête auprès des investisseurs institutionnels réalisée par la IMDDA (Investment Management Due Diligence Association) aux États-Unis a révélé que les entreprises se posaient de plus en plus de questions sur le harcèlement sexuel dans le cadre du processus de diligence raisonnable des gestionnaires de portefeuille.

L’enquête a révélé que 26% des personnes interrogées posent maintenant des questions relatives aux cas de harcèlement sexuel, contre seulement 11% lors de l’enquête précédente (en 2018).

Non seulement de plus en plus d’entreprises s’interrogent sur les cas de harcèlement sexuel chez les gestionnaires de placements, mais ce type de questionnement s’intensifie.

L’enquête indique que 76% des investisseurs affirment consulter les données des médias sociaux et l’historique des actions en justice afin de détecter d’éventuels signes avant-coureurs d’inconduite sexuelle. C’est 63% de plus que dans l’enquête précédente.

De même, 45% des sondés ont déclaré qu’ils « creuseraient davantage » dans le cas où les gestionnaires de fonds potentiels se montreraient réticents à répondre aux questions sur le harcèlement sexuel ou refuseraient de le faire, contre 18% dans l’enquête précédente.

« La deuxième enquête annuelle de l’IMDDA sur le harcèlement sexuel montre que la communauté mondiale des investisseurs institutionnels poursuit ses efforts pour découvrir et réagir aux cas de harcèlement sexuel découverts au cours du processus de diligence raisonnable », a déclaré Andrew Borowiec, directeur exécutif de l’IMDDA.

« Bien que les conséquences du harcèlement sexuel touchent en premier lieu la victime ou les victimes, il faut agir », a déclaré Borowiec. « Les investisseurs, bien qu’ils soient d’abord motivés par des réalités fiscales, doivent démontrer une responsabilité morale et éthique et la présente enquête montre que nous allons dans la bonne direction à cet égard. »

Cela dit, l’enquête a également révélé que certains investisseurs institutionnels demeurent disposés à aller de l’avant malgré leurs préoccupations liées au harcèlement sexuel: 9% des personnes interrogées ont en effet déclaré qu’elles continueraient d’investir auprès d’un gestionnaire confronté à des problèmes de harcèlement au travail, contre 4% dans l’étude précédente.

« Les risques d’ignorer le harcèlement sexuel dans les sociétés de gestion de placements peuvent être dévastateurs pour les responsables de la répartition », a déclaré l’IMDDA à cet égard.

« Ces risques incluent une couverture médiatique négative, une atteinte à la réputation, des questions difficiles et des actions de comités d’investissement, des protestations de la part des bénéficiaires et des allégations selon lesquelles les professionnels n’ont tout simplement pas fait leur travail », note-t-on.

Les résultats de l’enquête reposent sur le résultats de sondages anonymes tenus auprès de professionnels œuvrant auprès d’investisseurs institutionnels, notamment de fonds de dotation, de retraites, de compagnies d’assurance, de banques privées et de fonds de fonds en Amérique du Nord, en Europe, en Asie et ailleurs.