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Les investisseurs institutionnels canadiens affirment que désormais les intérêts des actionnaires de la compagnie ne devraient plus primer sur ceux des autres parties prenantes, selon le Baromètre de confiance Edelman : investisseurs institutionnels.

« Les données d’Edelman sur la confiance des investisseurs l’indiquent sans détour : les compagnies ne peuvent plus se contenter de plaire à leurs actionnaires en ignorant les autres parties prenantes », confirme David Ryan, vice-président exécutif, communication d’entreprise et financière chez Edelman.

Selon eux, les compagnies devraient se concentrer sur le juste équilibre entre les intérêts des actionnaires et ceux de leurs employés, clients, fournisseurs et collectivités locales. Cela permettrait de favoriser le succès à long terme des affaires tout en réduisant le risque de militantisme combiné de plusieurs parties prenantes.

« Les investisseurs institutionnels canadiens étudient la façon dont les compagnies traitent chaque principal regroupement de parties prenantes lorsqu’ils évaluent la qualité des propositions d’investissement qui s’offrent à eux. Ces investisseurs portent attention à la qualité de la culture d’entreprise, à la capacité de garder les employés talentueux, au service à la clientèle et aux répercussions des activités sur les collectivités, en plus de cibler les indicateurs de rendement clé sur le plan strictement financier. Il nous paraît évident que les compagnies doivent tenir compte des besoins de toutes les parties prenantes pour connaître du succès à long terme », continue David Ryan.

Un militantisme approuvé

Le militantisme des actionnaires est bien implanté au Canada. La majorité des répondants (86 %) se disent prêts à soutenir un actionnaire militant digne de confiance s’ils estiment que la compagnie dans laquelle ils investissent ou dans laquelle ils recommandent d’investir devrait changer.

Les investisseurs sont convaincus que les gestes de leur société d’investissement peuvent influencer de façon significative le rendement des activités d’une compagnie et la plupart des sondés (79 %) assurent que leur propre société est prête à adopter une approche plus militante à l’avenir.

Mais même si ces signes de militantisme sont de plus en plus présents chez les actionnaires, les sondés affirment que la plupart des sociétés ne sont pas prêtes à faire face au militantisme interne. Et 81 % d’entre eux affirment que les entreprises qui comptent dans leurs rangs des employés militants sont moins intéressantes.

Intérêt pour l’ESG et le social

Bien que seul le tiers des investisseurs canadiens (34 %) pensent qu’il existe une corrélation positive entre la divulgation liée aux critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) et le rendement des activités commerciales, les deux tiers des investisseurs institutionnels sondés par Edelman disent avoir accru leur participation dans des compagnies qui prennent en compte ces critères. Et 60 % d’entre eux utilisent leur droit de vote pour élire des candidats en faveur des enjeux ESG au poste d’administrateur. Un peu plus de la moitié des investisseurs utilisent d’ailleurs directement leur droit de vote de leur participation pour faire du pouce sur des initiatives de politiques d’entreprises qui concernent ces enjeux.

Parmi les facteurs ESG, le social semble être particulièrement important pour les investisseurs. 90 % d’entre eux veulent avoir les preuves que les compagnies parviennent à garder et à attirer des talents, et près de la moitié veulent que les compagnies adoptent un code d’éthique applicable à tous les niveaux de l’organisation et maintiennent une culture d’entreprise saine.

En outre plus du tiers des sondés veulent que les compagnies démontrent comment elles s’attaquent aux problèmes réels des sociétés dans lesquelles elles évoluent.

Inspirer confiance

La majorité des répondants (81 %) disent qu’il est important d’avoir confiance dans le conseil d’administration de l’entreprise avant d’y investir ou de la recommander.

Il est intéressant de savoir que les investisseurs institutionnels font plus confiance aux compagnies si le conseil d’administration et la direction détiennent des actions (48 %), reçoivent une rémunération liée au rendement (48 %) et présentent un profil diversifié (47 %), à savoir une expertise propre aux domaines d’affaires et différentes approches stratégiques.

Le rapport spécial sur le Baromètre de confiance Edelman : investisseurs institutionnels est créé à partir d’un sondage quantitatif en ligne auprès de 607 investisseurs institutionnels du Canada, des États-Unis, du Royaume-Uni, de l’Allemagne, des Pays-Bas et du Japon qui a été mené par Edelman Intelligence entre le 30 août et le 30 septembre 2019.