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Selon un sondage réalisé aux États-Unis, les membres de la génération X estiment qu’ils auront besoin de plus de revenus que les baby-boomers ou les retraités actuels pour la retraite. Et, à moins de changements, leurs économies ne leur permettront pas de soutenir le mode de vie espéré.

À l’approche de leur retraite, 32 % des travailleurs de la génération X aux États-Unis, nés entre 1965 et 1980, craignent en effet que leur épargne-retraite soit insuffisante pour financer leur style de vie prévu à la retraite, d’après une nouvelle étude de l’Insured Retirement Institute (IRI) publiée en juin 2023 et analysée par ThinkAdvisor.com.

En revanche, 45 % des baby-boomers et 63 % des retraités actuels, plus confiants, s’attendent à ce que leur épargne dure jusqu’à l’âge de 85 ans ou plus.

Des prestations de retraite moindres

Un autre écueil pour les travailleurs américains de la génération X est qu’ils sont beaucoup moins susceptibles de s’attendre au même revenu de retraite provenant d’un régime de retraite public ou privé que les baby-boomers et les retraités actuels.

Ainsi, seulement 14 % des X s’attendent à toucher une pension d’un régime de retraite public (contre 22 % chez les baby-boomers et 27 % chez les retraités actuels) et 23 % d’un régime de retraite privé (contre 27 % chez les baby-boomers et 34 % chez les retraités actuels), révèle l’étude de l’IRI.

De plus, 68 % des X s’attendent à recevoir une pension de la Social Security américaine à la retraite, c’est-à-dire la Sécurité de vieillesse, contre 88 % des baby-boomers et 93 % des retraités actuels.

Beaucoup de X croient d’ailleurs à tort, indique l’étude, que leurs prestations cesseront si le fonds fiduciaire de la sécurité sociale américaine est épuisé.

En fait, bien qu’une telle situation soit actuellement prévue pour 2034 aux États-Unis, deux ans après que les premiers membres de la génération X auront atteint l’âge de la retraite complète, la sécurité sociale devrait verser 76 % des prestations de retraite après 2034.

Une génération déconnectée de la réalité ?

Ainsi, d’après l’étude, les membres de la génération X interrogés croient qu’ils auront besoin de plus de revenus que les baby-boomers ou les retraités actuels (en dollars d’aujourd’hui).

Par exemple, 52 % des membres de la génération X disent qu’ils auront besoin de 52 000 $ par année, comparativement à 46 % des retraités et à 42 % des baby-boomers, avec des disparités comparables pour les répondants qui disent avoir besoin de 65 000 $ et de 75 000 $ annuellement.

Or, souligne l’étude de l’IRI, les économies de la génération X aux États-Unis ne produiront pas suffisamment de revenus supplémentaires pour répondre à ses attentes.

Par exemple, l’épargne moyenne actuelle pour les X est de 400 068 $US, contre 652 780 $US pour les baby-boomers, les plus nantis, et 624 940 $US pour les retraités actuels.

« De nombreux X auront besoin d’épargner férocement pour avoir une épargne-retraite suffisante pour créer le revenu qu’ils ne pensent pas obtenir de la sécurité sociale et de leur pension », prévient l’IRI.

Cela dit, malgré une faible confiance dans la pérennité de leur épargne tout au long de la retraite, 58 % des X croient qu’ils disposeront d’un revenu suffisant pour être en sécurité à la retraite, y compris d’un revenu discrétionnaire suffisant pour les loisirs. En comparaison, 63 % des baby-boomers et 76 % des retraités affirment la même chose.

« Les membres de la génération X ont une déconnexion fondamentale qui est systématiquement observée par l’IRI et d’autres recherches sur les consommateurs axées sur les revenus et les dépenses à la retraite, à savoir que le désir de maintenir le mode de vie conduit à des réponses optimistes », a déclaré Frank O’Connor, vice-président de la recherche à l’IRI, dans un communiqué cité par ThinkAdvisor.com.

Si certains pensent pouvoir travailler plus longtemps ou à temps partiel, s’attendre à recevoir un héritage ou planifier la vente d’une maison, les attentes en matière de style de vie à la retraite ne correspondent pas aux niveaux d’épargne-retraite et aux mesures de confiance.

Par conséquent, le moment est venu pour les conseillers d’affiner les efforts d’éducation et de marketing auprès de la génération X et d’appliquer les leçons apprises à la prochaine génération : les millénariaux.

La recherche effectuée par l’IRI comprenait des entretiens sur Internet menés en mars auprès de 2 241 Américains âgés de 40 à 80 ans.

L’IRI, une organisation à but non lucratif située à Washington, est la principale association représentant l’industrie de l’épargne-retraite aux États-Unis. Les membres de l’IRI regroupent les principaux assureurs, gestionnaires d’actifs, courtiers-négociants/distributeurs et 150 000 professionnels de la finance. L’IRI offre un forum objectif pour la communication et l’éducation, et plaide en faveur de solutions de retraite durables dont les Américains ont besoin pour atteindre une retraite digne.