Un clavier d'ordinateur dont deux touches ont été changées. Une représente le drapeau canadien, l'autre est rouge et il est incrit "inflation" dessus.
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L’inflation est à son plus haut niveau en plusieurs décennies, mais la situation est différente de celle des années 1970, où les hausses de prix se combinaient à des niveaux élevés de chômage et à une croissance économique lente ou négative, a souligné jeudi un sous-gouverneur de la Banque du Canada.

Dans un discours prononcé à Montréal devant l’Association des économistes québécois, Toni Gravelle a souligné qu’une « tempête de facteurs » avait contribué à stimuler l’inflation alors que la vigueur de la reprise économique, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et l’invasion russe de l’Ukraine se sont regroupées pour faire grimper les prix.

Cependant, Toni Gravelle note que l’économie « tourne à plein régime » puisque la croissance d’un trimestre à l’autre de l’économie, dans la deuxième moitié de l’an dernier, s’est établie en moyenne de 6 % sur une base annualisée.

Le sous-gouverneur a également insisté sur le taux de chômage de 5,2 %, alors que sa moyenne était d’environ 8,0 % de 1976 à 1982.

« On est loin de revivre les années 1970 », a-t-il affirmé dans le texte de son discours, publié à Ottawa.

Selon Toni Gravelle, la banque s’attendait à une inflation moyenne de près de 6,0 % au premier semestre de l’année, mais avec la lecture de mars, qui s’est révélée supérieure à ce qu’elle prévoyait, elle révisera probablement ses prévisions.

La Banque du Canada a relevé le mois dernier son taux d’intérêt directeur d’un demi-point de pourcentage, pour le porter à 1,0 %, dans le but d’aider à ralentir l’inflation. La banque centrale a également prévenu que d’autres hausses étaient à venir.

« L’économie montre des signes évidents de surchauffe et les marchés du travail sont très tendus. On a aussi ce mélange inflationniste de bouleversements mondiaux et de changements dans les préférences des consommateurs », a affirmé M. Gravelle.

« Tout ça montre qu’à 1,0 %, le taux directeur stimule trop l’activité économique, surtout avec l’inflation qui dépasse de loin la limite supérieure de notre fourchette cible. »

L’autre différence entre aujourd’hui et les années 1970 se trouve dans l’accord de ciblage de l’inflation de la Banque du Canada avec le gouvernement fédéral, a souligné M. Gravelle. Le cadre de politique monétaire, qui a été adopté pour la première fois en 1991, a contribué à maintenir à la fois l’inflation et les attentes d’inflation future à un faible niveau, a-t-il expliqué.