La perspective de l’informatique quantique constitue une menace imminente pour la sécurité du secteur financier et exige une attention urgente, selon un nouveau document rédigé par des chercheurs de la Banque des règlements internationaux (BRI).
Rédigé par une équipe de chercheurs de la Banque du Canada, de l’Université de Waterloo, de la BRI et de la Banque de France, ce document examine le risque que représentent les ordinateurs quantiques pour les méthodes actuelles de cryptage des données. Ces ordinateurs seraient beaucoup plus puissants que les machines traditionnelles et seraient théoriquement capables de briser les normes de sécurité actuellement utilisées dans le secteur financier.
« La confiance dans le système financier est fondamentalement liée à la confiance que procure la cryptographie », rappelle le document, qui souligne qu’un cryptage solide est nécessaire pour protéger les informations financières, les transactions et « le bon fonctionnement de l’économie dans son ensemble ».
Bien que le calendrier de déploiement d’ordinateurs quantiques capables de casser les normes de cryptage actuelles reste incertain, « la capacité des ordinateurs quantiques à casser les algorithmes cryptographiques actuels représente une menace imminente pour le système financier », prévient l’étude. Ce risque appelle une réponse urgente, ajoute-t-il.
« En raison de la sensibilité à long terme des données financières, la cryptographie vulnérable doit être remplacée par de nouvelles solutions à sécurité quantique bien avant que les ordinateurs quantiques n’atteignent leur maturité. »
Le défi ne consiste pas seulement à remplacer les algorithmes existants, il nécessite une transition vers des « infrastructures cryptographiques sûres sur le plan quantique » qui doit commencer immédiatement, selon le document. Il propose une feuille de route pour cette transition, en commençant par « la sensibilisation, la planification et l’exécution de la migration cryptographique ».
Les chercheurs recommandent également que les banques centrales ouvrent la voie à cette transition.
« Grâce à leur perspective à long terme, les banques centrales peuvent promouvoir une approche proactive et systémique et contribuer à créer l’alignement nécessaire à une action coordonnée dans l’ensemble du système financier mondial afin de garantir la sécurité et l’intégrité continues des données financières. Il est temps d’agir », conclut le document.