Le fonds, qui mise sur la croissance, sélectionne des titres de sociétés qui participent aux projets d’infrastructures publiques et privées dans le monde.

Parmi les plus importantes positions du portefeuille, on retrouve TransCanada, National Grid, American Water Works, Sydney Airport, Northern Utilities, Spark Infrastructure, entre autres.

L’eau, les autoroutes, les péages, les aéroports, les réseaux électriques, «ce sont des catégories d’actif qui diversifient bien les portefeuilles», selon Nick Langley.

Les corrélations relativement faibles des bénéfices des titres au portefeuille alimentent cette diversification. Par exemple, Nick Langley relate des corrélations entre son fonds et les actions canadiennes de 0,48, mais tout de même de 0,7 pour les actifs immobiliers mondiaux et de 0,74 pour les actions mondiales.

Le sous-conseiller fait valoir que ce type de fonds permet de se prémunir contre l’augmentation du risque des portefeuilles obligataires. «Les titres d’infrastructures génèrent une trésorerie durable», souligne-t-il.

Sans compter que les sous-investissements dans les infrastructures publiques laissent entrevoir une croissance à long terme dans ce secteur.

«On s’attend à ce que les investissements privés dans les projets publics augmentent», les pouvoirs publics se tournant de plus en plus vers le secteur privé pour endiguer le sous-investissement, par l’intermédiaire de partenariats publics-privés par exemple.

Les décisions d’investissement reposent sur les meilleurs rendements possibles par rapport aux risques.

«Les risques associés aux actifs, le risque du montage financier, les risques environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), et bien sûr la volatilité et la liquidité», énumère-t-il.

Parce que RARE mise notamment sur les actifs réglementés, comme la distribution d’eau ou d’électricité, les conditions politiques et la règle de droit sont importantes dans la prise de décision.

L’énigme chinoise

C’est pourquoi la Chine est un endroit particulièrement risqué, explique Nick Langley. «Investir dans des projets d’infrastructures nécessite beaucoup de capitaux et les rendements s’échelonnent sur plusieurs années. Tout risque qu’un contrat ne soit pas honoré ou que des délais dans les grands projets surviennent peut rapidement miner les rendements.»

Dans ce contexte, il faut une chance raisonnable que les litiges se règlent. «Le problème avec la Chine, c’est qu’il n’y a pas vraiment de règle de droit. S’il faut aller en cour pour un litige contractuel», l’issue est incertaine.

À la différence du Brésil, où l’on sait que les tribunaux peuvent forcer un gouvernement à respecter un contrat.

C’est pourquoi il n’investit pas en Chine à moins d’un rendement de 20 %.

Avec 53 titres en portefeuille, Nick Langley dit rechercher des titres qu’il détiendra environ cinq ans en moyenne. Cependant, la rotation des actifs est plutôt de 30 % par an.

Il recherche des sociétés affichant des flux de trésorerie prévisibles, avec une bonne évaluation du risque-rendement et une faible volatilité des rendements. Il privilégie les sociétés qui détiennent un monopole, dont les rendements, durables à long terme, offrent à son portefeuille une protection contre l’inflation.

RARE Infrastructure privilégie la sélection de titres selon une approche ascendante à 80 % de l’évaluation d’un titre. «Et nous complétons avec une approche descendante pour le reste, ce qui permet de finaliser la décision en fonction d’un jugement sur l’environnement macro-économique.»