L’impact des politiques monétaires

Les politiques monétaires accommodantes de différents banquiers centraux partout dans le monde permettent de stimuler la croissance économique. Cependant, elles risquent de stimuler également la recherche du rendement, ce qui pourrait alimenter la création de bulles d’actifs et engendrer la dépendance à l’égard de taux d’intérêt bas et une accumulation du risque de taux d’intérêt, selon Julie Dickson : « Les observateurs soulignent que nous sommes ici en région inconnue et qu’il pourrait être très difficile de gérer l’abandon de politiques monétaires conciliantes. »

La faiblesse des taux d’intérêt

Depuis quelques années, les taux d’intérêt bas nuisent aux régimes de retraite et les sociétés d’assurances. Or, cet environnement économique difficile touche également le secteur bancaire, surtout en comprimant les marges nettes de taux d’intérêt, ce qui pèse sur les revenus, d’après Julie Dickson.

« Cette situation peut inciter les banques à bonifier leurs actifs productifs de bénéfices en cherchant à accroître leur part de marché (un exercice à somme nulle), à accroître leurs activités génératrices de commissions, à réduire leurs dépenses, à percer sur de nouveaux marchés, et à augmenter la proportion d’actifs à rendement plus élevé dans le portefeuille de prêts et dans celui des placements », déclare-t-elle.

Résultat : les activités qui misent sur la faiblesse des taux d’intérêt peuvent croître et les emprunteurs sont fortement incités à augmenter l’effet de levier. « La dépendance à l’égard de taux d’intérêt bas peut devenir significative, de sorte que la transition à des taux plus élevés pourrait être très pénible », ajoute Julie Dickson.

Le marché immobilier

La faiblesse des coûts d’emprunt touche le marché canadien de l’immobilier. « Le BSIF accorde donc beaucoup d’importance au marché du crédit immobilier en raison des généreuses mesures incitant les clients à emprunter et les banques à soutenir leurs revenus, de l’ampleur des portefeuilles de crédit hypothécaire, des préoccupations au sujet de la surévaluation de certains marchés, et de la possibilité que les taux d’intérêt bas faussent la capacité des consommateurs d’assurer le service de leur dette », note-t-elle.

Ces derniers mois, la progression du crédit des ménages a été plus lente, notamment en raison du resserrement des règles en matière d’emprunt hypothécaire et des interventions du BSIF auprès des institutions financières.

« Nous gardons l’oeil sur le marché hypothécaire et continuons de surveiller les conséquences des changements qui ont été apportés à ce secteur », soutient Julie Dickson.