iGate affirme qu’elle « coopérera pleinement » à une enquête gouvernementale portant sur les activités de l’entreprise qui fait venir des travailleurs étrangers en vertu du programme fédéral d’employés étrangers temporaires pour que ces derniers puissent être formés à la RBC pour des services qu’ils offriront ensuite à la banque.

Jason Trussel, premier vice-président et directeur régional chez iGate Canada, affirme que les pratiques d’embauche de l’entreprise « respectent entièrement toutes les lois canadiennes ».

Le programme fédéral en lui-même a été critiqué comme étant un outil qui permet aux entreprises de décider d’embaucher des employés étrangers temporaires qui peuvent être payés jusqu’à 15 % moins cher que les Canadiens.

La ministre des Ressources humaines, Diane Finley, a demandé à des responsables d’examiner des documents soumis par iGate après que de possibles différences eurent été détectées entre des documents publics de la RBC et des renseignements transmis au gouvernement par iGate.

« Nous sommes très inquiets des récents problèmes touchant le Programme des travailleurs étrangers temporaires, a déclaré mardi la porte-parole de Diane Finley, Alyson Queen. Des responsables enquêtent sur de récentes informations concernant les avis relatifs au marché du travail offerts à iGate et se pencheront sur toute preuve voulant que le programme soit mal utilisé. »

Afin d’obtenir des permis pour embaucher des travailleurs étrangers temporaires, les entreprises doivent démontrer qu’un candidat canadien n’a pas pu être trouvé pour occuper un poste.

La Banque Royale maintient qu’elle n’a pas embauché de travailleurs étrangers temporaires pour s’occuper des tâches d’employés actuels. La plus grande banque canadienne affirme toutefois avoir sous-traité certains services technologiques à une entreprise étrangère, une décision qui touche 45 employés travaillant présentement pour la RBC à Toronto.

Cette décision a poussé plusieurs Canadiens à exprimer vertement leur désaccord envers la RBC.

Le siège social d’iGate est situé aux États-Unis. L’entreprise emploie plus de 28 000 personnes dans plusieurs pays.

Une experte en immigration laisse entendre qu’iGate pourrait avoir obtenu un avis positif en prouvant que les permis qu’elle tentait d’obtenir concernaient des emplois qui ne demeureront jamais au Canada sur le long terme.

« Les permis de travail n’ont pas été délivrés en vertu de l’intention de faire travailler [les employés étrangers] au Canada. Ces postes seront délocalisés en Inde, ce qui n’est pas illégal », a déclaré l’avocate en immigration Chantal Desloges.

« La colère du peuple est dirigée vers les travailleurs étrangers temporaires, mais ce n’est pas vraiment à cause de cela. Les gens sont plutôt fâchés contre les emplois qui sont délocalisés en Inde et en Chine. »